Mort de Naomi Musenga. Quand le SAMU demandait à cette Commingeoise de prendre un médicament plus fort...
Naomi Musenga, 22 ans, est décédée fin décembre à l'hôpital de Strasbourg. Quelques heures avant, elle avait passé un appel de détresse au Samu qui ne l'avait pas prise au sérieux. Elle avait été raillée par l’opératrice qui depuis a été suspendue par l’hôpital à "titre conservatoire".
Le parquet de Strasbourg a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête préliminaire pour faire la lumière sur ce décès.
Ce décès a provoqué une très forte indignation en France.
Il ne faut toutefois pas perdre de vue que les médecins urgentistes effectuent un travail exceptionnel, dans des conditions d’intervention souvent très compliquées.
Cependant il existe aussi des dysfonctionnements…
Parfois des situations de détresse sont mal analysées, comme on peut le constater avec le témoignage de cette luchonnaise, publié en août dernier sur le site de "Luchon Mag".
Les faits se sont déroulés le samedi 29 juillet 2017.
Vers 21h, Andrée a senti "une violente douleur dans la poitrine, à droite. Malgré la prise d'un Doliprane 1000, "la douleur devenait de plus en plus aigüe et intolérable". A 23h30, elle a téléphoné au SAMU en expliquant son problème de santé.
"Ils m'ont dit de prendre un médicament plus fort... comme si j'étais une pharmacie ambulante !"
"Le SAMU ne pouvant m'envoyer un véhicule et sans médecin de garde, je leur propose de joindre les pompiers... et on me répond que c'est le SAMU qui donne l'ordre à ces derniers d'intervenir !"
Andrée et son mari décident alors de se rendre en voiture à l'hôpital de Saint-Gaudens.
"Calée par des coussins, je hurlais de douleur, et pourtant je ne suis pas 'chochotte', et dans les virages les secousses étaient terribles..."
Arrivée aux urgences de Saint-Gaudens, Andrée explique dans sa lettre qu'elle a attendu deux heures et qu'elle n'en pouvait plus...
Diagnostic aux urgences : "je venais de faire une embolie pulmonaire et nous avions pris d'énormes risques" en venant à Saint-Gaudens en voiture, car "un caillot pouvait monter un cerveau et je pouvais faire un AVC".
Dans sa lettre au directeur du SAMU, Andrée indique que "la personne qui était au téléphone n'a pas su évaluer [sa] douleur et [son] mal..." tout en étant consciente que le SAMU ne peut certainement pas faire face à tous les appels qu'il reçoit !
Andrée conclut sa lettre au directeur du SAMU 31 en expliquant que sa situation était "inadmissible" et qu'elle avait vécu cette nuit-là "un véritable cauchemar".