Projet d'une ZAC au sud-ouest de Toulouse : il se mobilise contre la destruction des terres agricoles
Pour ce projet de ZAC, les habitants de Sainte-Foy-de-Peyrolières sont appelé à donner leur avis en mairie lors de l'enquête publique et ce jusqu'au 22 juin prochain. Un ancien agriculteur de 92 ans refuse que ses terres agricoles soient expropriées pour ce projet. Son petit-fils lance un appel pour dire "Non à la ZAC".
Depuis mardi et jusqu’au 22 juin, les habitants de Sainte-Foy-de-Peyrolières, une commune de 1.500 habitants près de Saint-Lys, en Haute-Garonne, peuvent donner leur avis sur le projet de création d’une zone d’activités (ZAC) suivant l’enquête publique diligentée par le préfet du département.
Une ZAC de six lots pour la création d’entreprises à "vocation artisanale et commerciale" et "la réalisation d’une voie d’accès centrale" et "le prolongement d’une piste cyclable existante" au lieudit "Le Couloumé" en bord de RD 7.
Ce projet de ZAC est souhaité par la Communauté de Communes Cœur de Garonne pour officiellement "conforter le tissu des entreprises existantes sur son territoire, accueillir de nouvelles structures…" et provoque la colère de nombreux habitants du territoire.
Et en premier chef, celle d’Elie Pujol, un jeune agriculteur qui mobilise sur les réseaux sociaux pour que cette ZAC ne voit pas le jour.
Voici son message mis en ligne sur Facebook le 18 mai dernier :
"À Tous mes amis de Sainte Foy je vous demande de l’aide car la mairie veut expropriée mon grand-père qui vas faire ses 92 ans pour faire une ZAC en face de chez moi comme le grand père ne veut pas vendre cette parcelle il leur à proposer de leur vendre le terrain à coter de chez Chausson Matériaux mais celui-là ne les intéresse pas du tout. La mairie veut l'exproprier alors je vous demande à tous ceux qu'ils le veulent bien d’aller à la mairie à partir du 22 mai au 22 juin afin d’aller répondre à l'enquête publique car c’est le seul moyen de les en empêcher merci d’avance pour votre soutien".
En illustration de son message Elie Pujol a posté deux photos (ci-après) avec ce message :
"Non à la ZAC du Couloumé à l’entrée du village. En rentrant chez vous le soir, vous préférez voir du tournesol, du colza, du maïs…où des hangars, du bitume, des camions…"
Pourquoi la colère d'Elie Pujol ?
Pour créer cette ZAC, il faudra procéder à l’expropriation de plusieurs propriétaires terriens dont le grand-père d’Elie Pujol, qui refuse donc de vendre ses terres
Interrogé par "Actu Toulouse", Elie Pujol explique que son "grand-père a passé toute sa vie ici et qu’il a déjà cédé des terrains pour d’autres projets. Là encore, il propose un autre de ses terrains situé juste à côté d’artisans situés le long de la route départementale mais la mairie a refusé… Ce projet de zone d’activité impacte mon grand-père mais aussi l’agriculteur qui cultive les terres en fermage. L’idée, c’est d’expliquer le projet aux habitants qui n’ont pas été informés jusqu’ici et qu’ils aillent donner leur avis lors de l’enquête publique…"
Elie Pujol se mobilise donc contre ce projet de ZAC, non seulement sur les réseaux sociaux mais aussi en distribuant un tract (voir photo)
Au-delà de ce problème spécifique à la commune de Sainte-Foy-de-Peyrolières, il s’agit du devenir du foncier agricole en zone périurbaine.
Pour rappel, une étude récente affirme que la croissance des zones urbaines, en grignotant peu à peu les champs proches des villes, pourrait faire disparaître entre 1,8 et 2,4% des terres cultivées dans le monde, ce qui va poser des problèmes pour la sécurité alimentaire.
"On a déjà perdu 2,5 millions d’hectares par l’urbanisation entre 1960 et 2010 et on pourrait en perdre autant d’ici 2060, c’est-à-dire qu’on va réduire de 8 à 9% la surface agricole française", s’alarme Robert Levesque, directeur du bureau d’études auteur du rapport de la Fédération nationale des SAFER, sociétés d’aménagement de l’espace rural.
Un rapport qui craint la destruction de l’équivalent de la surface agricole d’un département tous les 5 à 6 ans.
Comme quoi le combat d’Elie Pujol à Sainte-Foy-de-Peyrolières est un combat qui va au-delà d’un simple territoire à quelques encablures de la métropole toulousaine.