Toulouse. Etudiant blessé par l’explosion d’une grenade de désencerclement : ouverture d'une enquête
Mercredi après l’évacuation par les forces de l’ordre à 4h du matin de l’université Jean-Jaurès de Toulouse, une cinquantaine d’étudiants expulsées de leur fac se sont rendus à la gare Matabiau pour tenter de la bloquer.
Un étudiant, Guilhem, a alors été interpellé par des policiers. Ces derniers l’accusant d’avoir dégradé une caméra de surveillance dans le métro.
Une interpellation mouvementée selon un communiqué de la préfecture de la Haute-Garonne.
Et c’est lors de cette interpellation que Guilhem a été blessé par l’explosion d’une grenade de désencerclement d’un policier.
Selon la police le jeune homme a été légèrement blessé, mais selon sa famille et ses avocats, il est gravement blessé.
Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête afin de déterminer si les blessures sont dues à l’explosion de la grenade.
Une enquête confiée à l’IGPN et à la sûreté départementale de Haute-Garonne.
COMMUNIQUE : GUILHEM GRAVEMENT BLESSE SUITE A L'EVACUATION DU MIRAIL
"Suite à l’évacuation de l’université du Mirail, une seconde intervention policière a eu lieu à l’encontre des étudiant.e.s expulsé.e.s, dans le quartier Matabiau.
A cette occasion, Guilhem a été interpellé.
Selon les termes de la dépêche du midi une bousculade a suivi durant laquelle « le dispositif de désencerclement du fonctionnaire a explosé accidentellement sur sa tenue ». Les autorités précisant au journal «L’individu et deux fonctionnaires de police ont été légèrement blessés, ils ont été tous les trois pris en charge par les secours ».
Nous savons que la garde à vue de Guilhem a été levée à 13 heures 20 ce jour, probablement en raison de son état de santé.
Après avoir été pris en charge par les services d’urgence de Purpan, il est actuellement sous surveillance à l’hôpital Larrey et souffrirait d’un hémopneumothorax avec plaies au thorax.
Les policiers blessés seraient, quant à eux, sortis de l’hôpital.
Nous, famille et avocates de Guilhem, demandons à ce que toute la lumière soit faite, au besoin par l’ouverture d’une mesure d’instruction judiciaire, sur :
- les conditions d’interpellation de Guilhem,
- les conditions d’intervention des « forces de l’ordre » avec des armes et notamment ce qui pourrait être une grenade de désencerclement.
Nous nous indignons de l’usage d’armes par la police, particulièrement dans le cadre d’un mouvement social et à l’encontre de civils.
Nous rappelons que la grenade de désencerclement a déjà mutilé notamment à Bure et Sivens et qu’une opération de maintien de l’ordre avec des armes a déjà causé la mort d’un manifestant à Sivens.
Nous appelons, face à la gravité de la situation, à garder la tête froide et ne pas perturber les enquêtes à venir par des rumeurs non vérifiées, précision étant faite que Guilhem pourrait toujours être poursuivi.
Maitres Claire DUJARDIN et Sara KHOURY, avocates à la Cour
La famille de Guilhem"