Rapport de La Cour des Comptes Occitanie sur Luchon : repli des principales activités économiques de la ville, dégradation de son équilibre financier...
La chambre régionale de la cour des comptes Occitanie a procédé au contrôle des comptes de la gestion de la commune de Luchon pour les exercices 2011 et suivants.
Un rapport qui va être âprement commenté dans le monde politique luchonnais à moins de deux ans des prochaines élections municipales.
Voici ci-après, les conclusions de la CRCCO dans un communiqué de presse :
La chambre régionale des comptes Occitanie a procédé au contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Luchon au cours des exercices 2011 et suivants.
Ses investigations ont porté notamment sur la gestion du thermalisme (lire article du 14 mai sur mon blog).
Luchon, station classée de tourisme de 2 445 habitants est la cinquième station thermale d’Occitanie en termes de fréquentation (11 684 curistes en 2016), et bénéficie, en saison hivernale, des retombées de l’activité de la station de ski Luchon-Superbagnères. Confrontée à un déclin démographique, elle subit un repli de ses principales activités économiques, au premier rang desquelles l’activité thermale qui affiche une diminution du nombre de curistes de plus de 10 % sur la période malgré le léger rebond observé en 2016, à rebours du dynamisme observé au niveau national.
Les thermes de Luchon gérés en régie ont longtemps été une source de revenus pour la commune qui, jusqu’en 2013, a prélevé, au bénéfice du budget principal, l’excédent d’exploitation généré par les thermes. La commune a entrepris des démarches en vue de confier la gestion de l’activité thermale à un tiers opérateur, sans toutefois encore en avoir précisément arrêté les modalités.
La détérioration de la situation financière des thermes s’est accompagnée de la dégradation des équilibres financiers de la commune, dont les charges de gestion ont progressé de 10,6 % entre 2011 et 2016, alors que les produits de gestion ont diminué de 2,7 % sur la même période, sans qu’aucune mesure d’économie structurelle ait été mise en œuvre, notamment sur la masse salariale.
L’importance des investissements prévus est de nature à alourdir l’encours de dette qui, fin 2016, s’élevait à 14 M€, portant ainsi la capacité de désendettement de la commune à 12,5 années. Faute de mesure d’économie structurelle, le caractère soutenable des équilibres financiers de la commune pourrait être mis en cause à court terme.
Dans une lettre adressée au président de la chambre régionale de la cour des comptes, le maire Louis Ferré a répondu à ce rapport. Une lettre que vous pouvez consulter sur le site de la CRCCO.
(Photo : Paul Tian)