Luchon :"Un budget en trompe l'oeil en période pré-électorale", l'analyse de Jean-Paul Ladrix, leader de l'opposition municipale
"Une ville peu endettée, une épargne nette qui se situe à 5% alors que la moyenne fluctue entre 3 et 8%, des dépenses maîtrisées malgré les dotations de l'Etat qui diminuent : c'est une situation "assainie" que Louis Ferré a présentée jeudi soir, lors d'un conseil municipal marathon autour des différents budgets..."
C'est le début de l'article de "La Dépêche" en date du 9 avril dernier, au titre particulièrement positif :
"Un budget assaini et une fiscalité locale en baisse"
Face à cet élan optimiste du quotidien régional, j'ai demandé à Jean-Paul Ladrix, leader de l'opposition municipale son point de vue sur ce "budget assaini" et cette "fiscalité locale en baisse".
Ci-après son analyse :
"Un budget en trompe l'oeil en période pré-électorale"
Voici les raisons pour lesquelles l'opposition Municipale c'est prononcée contre, lors du vote du budget principal du budget des Thermes et des impôts locaux.
Contrairement aux allégations de la municipalité en place, nous constatons qu'il n'y a pas de baisse de la fiscalité liée à un quelconque effort de gestion.
En effet, le produit des impôts locaux continue à augmenter :
- 407.000 € de plus en 2018
- 257.318€ de plus en 2019
Soit 664.318 € supplémentaires en 2 ans.
La ville de Luchon, va donc recevoir 4.991 354€ de taxe d'habitations et de taxe foncières en 2019.
La reprise de Superbagnères par le Département et la Communauté de Commune, permet à la ville de ne plus verser les 700.000€ du SIGAS dès cette année.
Au total, cela représente, sans effort de gestion, un bonus de 1.364 000€ pour le budget principal de la ville par rapport à 2017.
Même si nous tenons compte des 175.000 € environ, que la ville va reverser à la Communauté des Communes, nous sommes toujours à 1.189 000€.
Une partie de ce bonus permettra de se mettre en conformité avec les recommandations de la Chambre Régionale des comptes en ramenant à 300.000€ le versement des Thermes vers le budget principal et en les déchargeant du déficit de fonctionnement de la piscine couverte qui représente 200.000€ par an environ.
Ceci permettra de rendre le budget Thermal plus présentable en vue de la future privatisation.
La légère baisse des taux affichée en cette année pré-électorale est un trompe l'oeil, puisqu'elle est plus que compensée par la hausse des bases d'impositions et la création par la Mairie d'une taxe d'habitation sur les logements vacants.
Rappelons également que la commune avait augmenté ces taux d'impositions les années précédentes.
Le nombre d'années que mettrait la commune pour rembourser ces dettes si elle n'empruntait plus, est ramené provisoirement à 5 ans avant de remonter à 7,5 ans en 2020.
2,2 M€ de factures impayées par le SIGAS
Rappelons par ailleurs, les 2,2 millions d'euros environ de factures impayées que le Conseil départemental de la Haute-Garonne a dû régler en urgence lors de la reprise de Luchon-Superbagnères et qui témoigne, c'est le moins que l'on puisse dire, d'une gestion aventureuse de la station.
Pour résumer, il s'agit donc d'un budget "au fil de l'eau" dans un contexte de fiscalité élevée ayant bénéficié du double effet d'aubaine, représenté par l'augmentation des bases d'imposition et la reprise des dettes et des charges de la station de ski par le département de la Haute-Garonne et la Communauté de Communes Pyrénées Haut-Garonnaise.
Jean-Paul Ladrix