Pyrénées : réforme du chômage, danger à l'horizon pour les saisonniers !
Les saisonniers ont de quoi être inquiets avec la réforme du chômage engagée par le gouvernement d’Edouard Philippe. Ainsi avec les nouveaux calculs mis en place au 1er novembre prochain, le gouvernement veut faire baisser de près de 200.000 le nombre de demandeurs d’emplois d’ici à 2021 en combattant les contrats courts, en instaurant une taxe sur les CDD dits d’usage, en révisant les règles de calcul pour les indemnisations afin de ne plus décourager le travail à temps plein.
Cette réforme se fera-t-elle sur le dos des saisonniers ?
Interviewé sur la radio "Alpes1", Jean-Claude Eyraud, président de l’Union Départementale de l’Economie Sociale et Solidaire dans les Hautes-Alpes, en est convaincu.
Dans cette réforme, "la saisonnalité n’a pas été prise en compte… . Une fois de plus, le gouvernement est aveugle à la spécificité des départements de montagne qui ne peuvent pas vivre s’il n’y a pas de saisonnalité…"
Pour Jean-Claude Eyraud, "certains saisonniers ne seront plus du tout indemnisés" avec cette réforme, car jusqu’à présent le saisonnier devait travailler 4 mois sur les 28 derniers mois pour ouvrir ses droits à l’indemnisation, désormais c’est 6 mois.
"Ainsi à partir du 1er novembre, les droits rechargeables vont disparaître de fait. Il faudra désormais travailler 6 mois pour recharger les droits contre 1 mois actuellement", précise "Alpes 1".
"Il va y avoir des trous dans la raquette, des saisonniers ne seront plus indemnisés. Pour ceux qui ont plus de 25 ans, ils se retrouveront au RSA. Pour ceux qui ont moins, ils n’auront rien" explique Jean-Claude Eyraud qui précise qu’une "étude a été réalisée par Pôle Emploi au niveau national et elle alerte le gouvernement en disant que la moitié des demandeurs d’emplois ne seront plus indemnisés".
Une réforme qui pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l’économie des territoires, gros pourvoyeurs de saisonniers, comme le Pays de Luchon ou les vallées voisines des Hautes-Pyrénées.
"Sans les salariés saisonniers, l’activité touristique en haute saison ne peut pas fonctionner. Déjà que les employeurs se plaignent de ne pas trouver de salariés, cela va aggraver la situation" conclut Jean-Claude Eyraud.