Depuis plusieurs mois, les difficultés de l’hôpital public éclatent au grand jour. Des difficultés que ne datent pas d'aujourd'hui, qui sont connues depuis des années et qui n'ont jamais été traitées.
Après la crise des urgences, ce sont tous les personnels qui sont mobilisés comme on a pu le constater lors du mouvement national du 14 novembre dernier (lire ici) où infirmiers, aides-soignantes, médecins, internes étaient tous unis pour demander au gouvernement de "sauver l'hôpital public".
Une semaine après cette forte mobilisation, les annonces du gouvernement sur le plan d'urgence pour l'hôpital n'ont pas eu l'effet d'apaisement escompté.
Loin s'en faut !
"Il y a un certain nombre de mesures qui sont intéressantes mais qui sont très insuffisantes, a constaté Christophe Prudhomme, porte-parole de l’association des médecins urgentistes, sur "BFM-TV". Il y a 300 millions d’euros an en plus l’an prochain, nous, on en demande 4 milliards."
En ce qui concerne la la prime de 800 euros pour les infirmiers et aides-soignants d’Ile-de-France gagnant moins de 1 900 euros mensuels (qui représentent dans les faits 67 euros par mois), Christophe Prudhomme, toujours sur "BFM-TV"a qualifié ce montant de "ridicule", alors que "nous avons les infirmières parmi les plus mal payées des pays de l’OCDE".
Tout en ajoutant :
"On peut dire aujourd’hui que l’hôpital n’est pas une priorité du gouvernement... On bricole un certain nombre de mesures qui ne sont absolument pas à la hauteur des enjeux."
Aux urgences de Saint-Gaudens... plus d'infirmiers
Et c'est dans ce contexte que les urgences du centre hospitalier Comminges-Pyrénées de Saint-Gaudens, en grève depuis plusieurs mois, se trouvent actuellement…sans infirmières !
Les raisons ?
Hélas elles étaient à prévoir en cette grave crise du système hospitalier français avec un gouvernement qui n’entend pas répondre aux revendications légitimes des personnels soignants.
A Saint-Gaudens, mais comme dans tant d’hôpitaux en France, on assiste à des arrêts maladie massifs, des burn-out des infirmières et infirmiers.
Et quand la direction fait appel aux collègues en repos, ces derniers refusent de revenir, en soutien au mouvement de grève.
Et c'est ainsi que l'on se trouve dans une situation dramatique avec un service d'urgences... sans infirmier !
(Photo : Facebook @Les T-shirts noirs Urgences St-Gaudens)