Ce premier roman est à la fois enchanteur et glaçant. La nature y est omniprésente, vénérée par une famille de marginaux - le père et ses deux enfants - mais massacrée par un homme de pouvoir qui se l’approprie avec l’argent pour seul moteur. La solidarité face à l’individualisme, ou le pot-de-terre contre le pot-de-fer, voilà toute la singularité de ce récit puissant.
Dans les bois du Yorkshire, John a construit de ses puissantes mains une maison pour lui et ses deux enfants sur un terrain appartenant à leur mère. On ne saura pas ce que cette dernière est devenue. Ces trois-là vivent en marge, le père, John, gagnant quelques sous dans ses combats à main nue, il est fort comme un taureau, les enfants devenant des adolescents marginaux, Cathy par sa force et Dany, le narrateur, plutôt dans une fragilité féminine. Ces trois-là s’aiment sans grands mots ni grandes effusions mais dans le respect d’une nature qui les nourrit (sans cruauté pour autant) tandis qu’ils lui rendent hommage en l’aidant à s’épanouir. Un échange donnant-donnant.
Mais le gros propriétaire terrien, Mr Price, lui, veut un pouvoir absolu dans toute cette région qu’il possède en soumettant chacun à son bon vouloir et en asservissant tous ceux qui sont sur ses terres. On comprend très vite que la liberté et l’autonomie de cette famille singulière va lui devenir insupportable et qu’il n’aura de cesse de les briser.
Je suis ressortie pantelante de ce roman que j’ai dégusté parce que j’ai eu rapidement le sentiment d’avoir une pépite entre les mains !