Du côté de chez Jachri : "Ame brisée" de Akira Mizubayashi
Ce roman est délicieusement tendre… A lire en écoutant un quatuor à cordes interprétant "Rosamunde" de Schubert… C’est de là que tout part.
Yu est japonais, violoniste amateur, il répète, dans un centre culturel de Tokyo, ce morceau de Schubert avec trois amis chinois, pendant que son fils de 11 ans, Rei, lit. On est en 1938 et c’est donc le début de la guerre entre les deux pays, chinois et japonais.
Des soldats font irruption, brisent le violon de Yu, et les emmènent, malgré l’intervention d’un lieutenant mélomane, Kurokami. Ce dernier trouve l’enfant caché et, loin de le dénoncer, lui donne au contraire le violon brisé de son père. L’enfant ne le retrouvera jamais, gardant de lui ce seul objet précieux qui déterminera toute sa vie. Et ce n’est que de longues années après qu’il pourra reconstituer ce qu’il s’est passé, bien après après que lui-même ait reconstitué ce violon, en devenant luthier.
Et ce sont ces deux reconstitutions, entrelacées à la musique de Schubert, de Bach, de Berg, qui sont racontées par l’auteur, elles sont passionnantes et touchantes, dans une écriture simple, délicate, et imagée par le mélange des deux cultures, française et japonaise.