Bars, cafés, restaurants, hôtels fermés : Michel Montsarrat, délégué UMIH pour le Luchonnais, répond à mes questions
Depuis plus de deux mois bars, cafés, restaurants, hôtels sont fermés en raison de la crise sanitaire du Covid-19. A Luchon, ces fermetures mettent à mal l'économie locale, quand on sait qu'à l'heure actuelle, aucune date n'est prévue pour la réouverture de l'établissement thermal, véritable poumon économique de notre territoire.
Face à cette situation, Michel Montsarrat, délégué au Luchonnais et au Comminges de l'Union des Métiers et des Industries Hôtelières (UMIH) 31 répond à mes questions :
Alors que le déconfinement progressif a débuté le 11 mai dernier, les restaurants, cafés, bars restent fermés. Une fermeture qui, à Luchon, risque de peser économiquement dans les prochains mois. Comment analysez-vous cette situation au niveau local ?
Cette période de confinement était indispensable pour éviter que ce virus se propage à grande vitesse et engorge les hôpitaux qui n’aurait pas pu répondre à un afflux de ce genre. Mais cette période est déjà longue et l’épidémie recule. Il est temps de se préparer à réouvrir pour éviter la casse économique.
A Luchon, nous sommes surtout concernés par les établissement de petite capacité qui ne pourront pas s’adapter facilement à des règles de distanciation. Par contre c’est la période estivale et il faudrait profiter de l’environnement extérieur pour faciliter l’extension des terrasses pour permettre de recevoir un minimum vital de clients en respectant les espaces.
Pouvez-vous nous dire si les aides accordées par l'Etat ont permis de sauver la situation de certains commerçants luchonnais ?
Sauver, nous le verrons avec le temps, mais aider, absolument que oui. Le report des échéances bancaires et des charges sociales était absolument vital. Certains ont bénéficié du Fond de solidarité. Cela ne représente évidemment pas le résultat d’un travail, mais permet de survivre quelques temps. L’UMIH et les syndicats associées poursuivent leur travail avec les services de l’Etat, afin de trouver des solutions pour tous.
Quels sont les soutiens apportés par l'UMIH à la profession ?
L’UMIH a réalisé un travail considérable pour permettre une réouverture pérenne dans de bonnes conditions, tant dans l’élaboration des protocoles sanitaires que dans la négociation avec les services de l'Etat pour aider financièrement à traverser cette crise (chômage partiel, suppression des taxes et charges sociales, fond de solidarité, prêts garantis, assurances..). Certains sont actés d’autres en négociations, mais l’UMIH, oeuvre au quotidien pour s’adapter à la situation comme en ce moment la négociation de l’extension des terrasses pour permettre aux établissements d’assurer la continuité de leur activité.
Restaurants, bars, hôtels ne pourront pas rester fermés encore longtemps à Luchon, au risque de mettre en péril toute l'activité touristique du territoire. Comment ce déconfinement du secteur de la restauration pourrait intervenir rapidement ? L'UMIH a-t-elle un plan pour ce futur déconfinement du secteur ?
Il est primordial de mettre en place tous les protocoles sanitaires nécessaires afin de donner confiance et de pouvoir communiquer sur notre capacité à recevoir du public.
Nous en sommes capables, déjà bien habitués à rendre des comptes sur l’hygiène et la traçabilité.
Tous les établissements sont différents, il faut que chacun adapte les règles préconisées par l’Etat à son propre cas, il faut faire preuve de bon sens et d’imagination, l'essentiel étant la sécurité des clients et des collaborateurs.
Si les Thermes n'ouvrent pas cette année, comment les hôteliers luchonnais vont pouvoir "survivre" ?
Ce serait un coup dur, mais il faut être imaginatif, faire des propositions, donner confiance, montrer que l’on est capable de proposer des activités de nature dans notre vallée, et communiquer afin que les touristes préfèrent venir ici qu’aller ailleurs.
Nous avons des idées mais il faut être solidaires entre les divers acteurs économiques et les pouvoirs publics pour les mettre en œuvre.
Avec le député de la Haute-Garonne, Jean-François Portarrieu, nous avons attiré l'attention du ministre de l'économie et des finances Bruno Le Maire sur les prêts garanties sur caution personnelles des propriétaires indépendants. Avec cette crise sanitaire économique et financière il faut mettre en place des outils pour préserver le patrimoine personnel de ceux qui l'auraient mis en caution pour pouvoir exercer leur métier (demande de mise en œuvre d'un fond de garanti).
Les difficultés directement liés à cette crise du Covid-19 ne doivent pas conduire à la perte d’une maison pour un professionnel qui aurait assumé ses engagements sans cela.
Du côté pratique :
- Pour avoir des informations sur les protocoles sanitaires vous pouvez adresser un mail à michel.montsarrat@orange.fr