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21 May

Festival TV de Luchon : mis en cause par Bertrand Auban, ex-sénateur de la Haute-Garonne, Louis Ferré lui répond

 - Catégories :  #Luchon, #Festival TV de Luchon, #Festval TV, #Emmanuelle Eymard, #Louis Ferré, #Bertrand Auban, #Christian Cappe, #Serge Moati, #Claude Coret, #polémique, #culture, #Comminges

(Photo illustration © Gérard Changeux)

(Photo illustration © Gérard Changeux)

Suite à la lettre ouverte de cinq administrateurs à Emmanuelle Eymard, nouvelle présidente du Festival TV de Luchon, publiée sur mon blog et relayée sur Facebook, comme je le fais systématiquement pour l'ensemble de mes articles, Bertrand Auban, ancien sénateur de la Haute-Garonne a publié un commentaire (lire ici).

Mis en cause par ce commentaire, Louis Ferré, maire de Luchon jusqu'à samedi prochain, lui répond ci-après :

"Ayant été mis en cause par Monsieur Auban au sujet de la gestion du Festival des créations télévisuelles, dont il réécrit l’histoire à sa sauce aigre, je souhaiterais rétablir les vérités.

 

Ce festival, je l’ai toujours défendu et je me suis engagé avec mes équipes pour le sauver à deux reprises.

  • La première fois en 2008, aux côtés de Claude Coret et de Claude Cucuron, pour racheter les droits et récupérer la marque que d’autres avaient vendue. J’ai d’ailleurs fait en sorte de renouveler ces droits pour sécuriser la mairie et assurer l’avenir du festival, il y a quelques semaines.
  • La deuxième fois pour permettre que se tienne l’édition 2019 mise à mal par les manœuvres de couloirs dont je laisse à chacun le soin d’imaginer l’origine et le but.

Que les choses soient bien claires :

Je n’ai jamais œuvré pour écarter quiconque ! En témoignent les nombreuses heures passées en réunion pour trouver une issue consensuelle. Je pense notamment à celles organisées en visioconférence avec Serge Moati et réunissant tous les partenaires autour de la table. Tout cela en vain, hélas ! Mais cela n’a pas empêché que l’édition 2019 se soit bel et bien tenue, et c’était bien là l’important, au grand dam des torpilleurs sous-marins. 

J’ai toujours demandé à ce que les collectivités fassent partie du Conseil d’Administration. Cela nous a été refusé pendant de nombreuses années au prétexte d’un risque imaginaire de conflit d’intérêt. Néanmoins, un travail dans ce sens a été lancé en 2018 sous couvert du Département et de la Région, mais cette perspective qui ne semblait pas enchanter tous les protagonistes, n’a pas aboutie.

"Passer pour un politicien aux yeux d’un politicard, est une volupté de fin gourmet", c’est cette paraphrase de Courteline que m’inspire le commentaire de Monsieur Auban.

Ce fin connaisseur de la vie politique locale et surtout de ses côtés les plus obscurs, m’accuse ni plus, ni moins d’avoir "foutu le bordel (peut-être sur les conseils éclairés de...) pour écarter Mme Coret et Serge Moati) - rien que ça-pour des raisons de politicaille Commingeoise."

Il est vrai qu’en matière de "politicaille commingeoise", ce monsieur en connaît un rayon, lui qui, on le sait, est un homme très, très au-dessus des partis.

N’a-t-il pas été grassement nourri par le parti socialiste qui lui a permis de cumuler pendant de très nombreuse années les mandats de sénateur (dont il tire aujourd’hui une confortable retraite), de conseiller général et de maire ?

Pourtant, en homme reconnaissant et fidèle, il n’a pas hésité en 2014, lors des élections sénatoriales, à mener une campagne assidue en faveur de la liste de droite auprès de maires sous influence et ce pour faire battre son propre camp.

Bis repetita en 2017, où tel l’Arlequin de Goldoni, il n’hésita pas à servir deux maîtres à la fois : l’un candidat socialiste (on ne sait jamais), l’autre candidat de la République en Marche ! Et je ne parlerai même pas de l’élection législative de 2018, ni de ses autres faits d’armes peu glorieux.

Je n’évoquerai pas non-plus son action pour le canton de Saint-Béat dont il a été conseiller général pendant 16 ans et dont la situation aujourd’hui en dit long sur l’efficacité de ses mandats.

Je n’ai gardé aucun souvenir de propos puissants, de réflexions profondes, d’idées fortes ou de projet de territoire émanant de lui. Par contre, je me souviens très bien des menaces de mort dont il m’accabla lorsque je lui fis part de mon engagement aux sénatoriales. Je me souviens aussi de ce qu’il me dit un jour :

"Tu ne pourras pas réussir en politique. Tu as fait de grandes études, tu es intelligent mais ce n’est pas ce qu’il faut. Ce qu’il faut, c’est être madré !"... "Comme moi !" avait-il rajouté.

Madré ? "Qui est rusé sous des couverts bonhommes" nous dit le Larousse, c’est d’ailleurs l’épithète dont on caractérisait les maquignons. Une "qualité" assurément indispensable pour la "politicaille commingeoise".

Si pour lui, le Festival se limitait à la parade et aux petits fours, pour nous il était synonyme de longues heures de travail et d’effort.

J’ai noté au passage, dans les commentateurs zélés du post de Monsieur Auban, des personnes que j’appelais "mes amis du festival" : ils ne me téléphonaient qu’une fois par an, en février. Pas pour me souhaiter mon anniversaire, non, juste pour me quémander quelques entrées gratuites aux soirées !

On sait très bien combien notre Festival est fragile dans un contexte où les financements deviennent rares et ciblés et cela me rend encore plus triste de voir ce qui se passe aujourd’hui, qu’il soit l’enjeu de manigances et de manœuvres.

Triste pour tous ceux qui l’ont fait vivre et qui ont donné de leur temps et de leur énergie pour le construire, le stabiliser, le façonner, le faire vivre et le pérenniser.

Je pense à Claude Cucuron, Claude Coret, Serge Moati, Christian Miégeville, Christian Cappe, Christine Calvayrac et surtout à tous les bénévoles et aux équipe de la ville qui, sans arrière-pensées, sans recherche d’un quelconque intérêt personnel, ont donné ou donnent de leur personne simplement pour le festival, pour notre ville !

Alors pour eux, pour le Festival, pour Luchon, Mesdames, Messieurs, faite en sorte que continue cette belle aventure !"

Louis Ferré

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La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité (Albert Camus)