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13 Jul

Aspet. Quatre écrivains en dédicace : entretien avec Céline Servat (1)

Publié par Paul Tian

C'est un "mini" Salon du polar qui va se tenir, le samedi 25 juillet prochain à la Maison de la Presse d'Aspet, de 9h30 à 12h30.

A cette occasion, j'ai souhaité m'entretenir avec les quatre auteurs qui seront présents ce jour-là. 

Céline Servat, auteure du thriller "Internato" publié chez "M+ Editions" répond à mes questions :

Aspet. Quatre écrivains en dédicace : entretien avec Céline Servat (1)

"Internato" est votre premier roman ? Pouvez-vous résumer pour mes lecteurs son intrigue ?

En effet, "Internato" est mon premier roman. Il raconte l'histoire de Gustave, un adolescent peu investi par son père, qui est envoyé dans un internat en Argentine, afin de suivre la tradition familiale. Mais arrivé sur place, il constate que ce pensionnat n'est pas un lieu pour un séjour linguistique : il permet de former les futurs dirigeants de demain en leur inculquant des théories dictatoriales et des techniques avancées de torture. Pendant que Gustave tente de comprendre ce qu'il fait là, des crimes sont commis et font vaciller l'organisation bien huilée... 

Quand écrivez-vous ? Avez-vous un "rituel d’écriture", des horaires... ?

Je ne peux pas parler d'horaire ou de rituel quotidien car je travaille à temps plein et donc, j'écris quand je le peux. J'ai néanmoins une préférence pour le soir. Par contre, j'ai un rituel dans la construction de mes romans, le deuxième est en cours de correction. Je passe plusieurs mois sur des lectures/recherches, et je note les éléments dans un carnet que mon frère m'a offert. Puis, je compose mon plan, toujours à la main, en le reprenant et en le détaillant à chaque nouvelle partie, avant de passer par l'ordinateur et la concrétisation de l'écriture. Enfin, j'ai besoin de plusieurs semaines sans rouvrir mon manuscrit afin de "l'oublier" un peu avant de passer à l'étape de correction, longue et fastidieuse, et que je renouvelle plusieurs fois.

Pouvez-vous me raconter comment vous avez commencé à écrire ?

Je suis addict à la lecture et j'ai toujours aimé écrire. Tout d'abord de la poésie quand j'étais adolescente, puis jeune adulte j'étais passée par les nouvelles. J'avais arrêté car j'avais été découragée par un éditeur local sur le devenir des nouvelles. Puis, mon frère, Tomas Jimenez, m'a proposé une écriture conjointe pour une nouvelle sur la Russie, commandée par les éditions "Caïmans" pour un recueil. J'ai apprécié l'expérience et j'ai renoué avec mon stylo, pour d'autres nouvelles d'abord, à travers la participation à des concours, puis ce roman...

Que représente l'écriture pour vous ?

Certains lecteurs sont surpris par la teneur de mes écrits, surtout concernant mes nouvelles. J'aime la littérature noire et je suis attirée par les faits de société notamment, les laissés pour compte. L'écriture me permet d'exprimer le mal être, la souffrance, la pathologie. Ma profession d'assistante sociale y est sans doute pour quelque chose ! Dans Internato, j'ai voulu dénoncer des faits historiques innommables, qui ont pourtant eu lieu il y a quelques années. Alors que la coupe du monde était suivie en Argentine par des millions de téléspectateurs, des hommes étaient torturés et exécutés à proximité du stade de Buenos Aire. L'école de la torture a existé sous une autre forme, puisque les tortionnaires de tous bords venaient perfectionner leurs pratiques. Je trouvais important de le mettre en exergue.

Donc vous avez un deuxième roman en cours ? Des nouvelles aussi ?

Oui, plusieurs éléments dans mon actualité littéraire : trois de mes nouvelles concourent en ce moment, et en octobre, un recueil de nouvelles noires intitulé "Au-delà de nos oripeaux" doit sortir chez "Mplus éditions". Il se compose de textes de Guillaume Coquery et de moi-même, ainsi que d'une nouvelle que nous avons co-écrite.

Puis, comme "Internato" est le premier d'une trilogie, 2021 verra la sortie de "Norillag". Ce deuxième tome restera sur la thématique de la dictature et de la recherche d'origines, il se passera en Sibérie. Le troisième tome, prévu en 2022, aura pour cadre l'Espagne.

Que vous apporte la rencontre avec vos lecteurs lors des séances de dédicace ?

J'apprécie les relations humaines et les séances de dédicaces sont des moyens privilégiés pour échanger sur le ressenti des lecteurs, leurs attentes... Il y a ceux qui veulent découvrir "Internato" et ont besoin de m'entendre parler de mon livre, puis ceux qui l'ont déjà lu et que j'écoute attentivement, alors qu'ils me font part de leurs retours. Puis il y a les personnes qui me confient leurs parcours, l'écho que mon livre occasionne en eux et qui me font cadeau de leur histoire. Je suis honorée de recevoir leurs récits de vie où ceux de membres de leurs familles. J'apprécie ces moments de partage.

Comment avez-vous vécu la période de confinement ?

J'ai eu la chance de ne pas avoir peur pour mon emploi et mon avenir, ce qui est énorme au regard de ce que certains ont vécu. S'il n'y avait eu la question de la maladie et ma peur pour mes proches, je répondrais : sereinement. 

Quels livres allez-vous emporter pour vos prochaines vacances ?

Des tas car ma PAL (pile à lire) est énorme ! Les livres de Loevenbruck, Morgan Audic, James Osmont, Robin hobb, ... Je lis 200 livres par an et l'été est le moment de prédilection pour dévorer. 

Pouvez-vous vous présenter à mes lecteurs ?

J'ai 45 ans et je suis assistante sociale auprès d'enfants qui on des troubles du comportement. Je suis mariée, mère de deux enfants et j'habite dans le Comminges. Mes origines sont multiples : Tarnaises, Ariégeoises, Andalouses, autant de richesses culturelles qui m'ont permises de me construire. Ma passion pour la lecture est immense, en particulier pour les thrillers et polars...

Aspet. Quatre écrivains en dédicace : entretien avec Céline Servat (1)
Aspet. Quatre écrivains en dédicace : entretien avec Céline Servat (1)

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"Aucune carte du monde n'est digne d'un regard si le pays de l'utopie n'y figure pas" (Oscar Wilde)