Aspet. Quatre écrivains en dédicace : entretien avec Guillaume Coquery (2)
C'est un "mini" Salon du polar qui va se tenir, le samedi 25 juillet prochain à la Maison de la Presse d'Aspet, de 9h30 à 12h30.
A cette occasion, j'ai souhaité m'entretenir avec les quatre auteurs qui seront présents ce jour-là.
Après Céline Servat, c'est Guillaume Coquery, auteur de "Oskal" publié chez "M+ Editions" qui répond à mes questions :
"Oskal" est votre premier roman publié. Pouvez-vous résumer pour mes lecteurs son intrigue ?
"Oskal" est mon premier roman publié, avant lui j'en ai commencé une bonne dizaine que je n'ai jamais terminés. Je pense que j'étais arrivé à un moment ou "ça devait enfin sortir..."
"Oskal" est l'histoire d'un petit groupe de police judiciaire à Saint-Gaudens.
L'histoire commence par un suicide dans un cirque, mais rapidement "mes" policiers vont voir que quelque chose cloche..
La danseuse est originaire de Besançon et les investigations autour de sa mort vont mener les gens du Sud à enquêter là bas. Sur place ils vont comprendre assez vite que personne ne veut de leur enquête.
On bascule alors dans le thriller, mes personnages vont aller crescendo dans leur implication émotionnelle et personnelle jusqu'a un final qui va, je l'espère, vous cueillir par surprise.
Il s'agit d'une trilogie ?
Oui, ce n'était pas prévu à la base, mais quand je suis arrivé aux 2/3 d'Oskal, j'ai complètement changé la fin au profit d'un cliffhanger bien plus interessant et plus ouvert, ce qui m'a donné l'idée d'une suite. Puis en élaborant le plan de la suite est venue l'idée de la suite de la suite. Cette idée un peu folle de trilogie était née
Vous avez déjà eu plusieurs nouvelles primés, il me semble ?
Les premiers écrits que j'ai donné en pâture à des lecteurs, en dehors de mon cercle de bienveillance, étaient des nouvelles. Avec mon amie Céline Servat, nous nous sommes motivés et mis au défi mutuellement de participer à un premier concours sur un gros groupe Facebook : "Les mordus de thrillers".
A mon grand étonnement, j'ai été primé. J'ai ensuite participé à plusieurs concours avec de bons résultats. Mes nouvelles ont donc été publiées dans plusieurs recueils multi auteurs.
Quand écrivez-vous ? Avez-vous un "rituel d’écriture", des horaires ?
J'écris principalement le matin. Depuis une trentaine d'années je me lève plus tôt le matin pour lire, parfois un quart d'heure, parfois une heure, mais j'ai besoin de ce moment un peu égoïste, j'en conviens, où tout le monde dort, alors que le soir j'ai du mal a tenir un livre sans fermer les yeux. Je me lève tous les matins vers 5h/5h15 et j'écris en prenant mon petit déjeuner jusqu'a 6H45, ensuite je pars au travail. Le week-end, je me lève vers 6 heures et j'écris jusqu'a ce que les enfants se lèvent, ensuite en général ma séance d'écriture est finie (rire...) les parents me comprendront. Plus tard, j'essaie de caser une autre séance pendant la sieste.
Pouvez-vous me raconter comment vous avez commencé à écrire ?
J'aime écrire, j'aime inventer des histoires, je pense que cela ne m'a jamais quitté. Depuis mon enfance je me souviens de toujours avoir eu le fantasme d'écrire un livre.
A ce sujet, j'ai une anecdote amusante que je me suis remémorée il y a peu.
J'avais à peu près trente ans je pense, et cette envie d'écrire était revenue avec une sacré vigueur, je me trouvais à chaque fois des excuses pour ne pas commencer. Je suis un technicien de formation et j'ai toujours eu horreur de subir la technique. Je me suis dit que le premier frein pour écrire sur l'ordinateur était le clavier, et à l'époque je tapais comme un agent de police de série télé... deux doigts sur le clavier et la langue coincée entre les dents ! pour passer outre ce frein lié a la technique, j'ai acheté une méthode de dactylographie pour apprendre à taper avec mes dix doigts (le logiciel s'appelait dactylogiciel) et pendant six mois, j'ai fait mes gammes... et je n'ai pas écrit de livre, par contre je tapais comme un furieux ! et cela me sert enfin, presque vingt cinq ans plus tard !
Que représente l'écriture pour vous ?
C'est très paradoxal. J'ai vraiment un appel de l'écriture, c'est devenu un besoin et par moment c'est comme une drogue. Parfois cela peut être angoissant, quand je suis coincé sur un passage de mon histoire et que je ne trouve pas de solution, mais les solutions arrivent toujours, et parfois au moment où l'on s'y attend le moins.
Ensuite il y a la relecture qui est considérée par beaucoup d'auteurs comme une corvée, mais au final j'y prends quand même du plaisir, (enfin je parle de la première relecture parce que la cinquième est beaucoup moins fun...)
Comment est venue l'intrigue d'Oskal ?
J'ai commencé "Oskal" sans vraiment y avoir réfléchi. Je suis parti de la situation de départ au cirque et j'ai écrit comme on regarde un film en étant un peu le spectateur de mon histoire... Quand je suis arrivé à peu près au milieu, je me suis vraiment demandé qui pouvait bien être le tueur, j'ai choisi un des suspects et j'ai continué avec cette idée, puis au 2/3 j'ai eu une autre idée bien plus intéressante et j'ai complètement changé de fin. Si bien que j'ai découvert le tueur en même temps que mes enquêteurs en fait... avec les éléments dont ils disposaient.
Que vous apporte la rencontre avec vos lecteurs lors des séances de dédicace ?
Il y a deux types de rencontres, ceux qui ne m'ont pas encore lu et qui vont découvrir mon roman. Dans ce schémas, chaque lecteur est a séduire, je dirais même, à conquérir. Je me sens un peu le VRP de mon histoire et ce n'est pas un exercice simple pour moi, mais j'aime beaucoup ceci. Le deuxième type de rencontres, commence maintenant.
Ce sont des gens qui ont lu "Oskal" et qui viennent en discuter, qui me disent quel est leur personnage préféré, qui souhaitent que je lève un peu le voile sur la suite, qui me disent qu'ils ont aimé pour telle et telle raison.
Je suis à chaque fois étonné de pouvoir créer ce genre d'émotion chez un ou une inconnu avec de l'encre et du papier. Je suis habitué en tant que lecteur a avoir ce type de ressenti, mais me dire que c'est moi qui peux le générer est tout sauf naturel.
Le "métier" d un auteur, sa matière première, ce n'est pas l'histoire, c'est l'émotion.
Vous savez, la même histoire , on peut la raconter , mais on peut surtout la faire vivre au lecteur. C'est la même histoire, mais à la lecture, ce n'est pas le même ressenti. La différence viens de l'émotion que l'on met dans son écrit. Quand quelqu'un vient me dire que j y suis arrivé, le plus beau cadeau c est moi qui le reçoit.
Comment avez-vous vécu la période de confinement ?
Je n'ai pas aimé cette période. Nous avons la chance d'habiter la campagne et d'avoir un jardin, nous n'étions pas a plaindre. On a profité des enfants, on a fait l'école à la maison, mais je pensais écrire et lire, c'était impossible, donc j'ai fait autre chose. L'envie d'écrire est revenue avec la fin de cette période anxiogène.
Quels livres allez-vous emporter pour vos prochaines vacances ?
Je suis en train de lire "L'attentat" de Yasmina Khadra, ensuite, "Ö" de Frédéric Zumbiehl et "Shaïtan" d'Armand Bernardi.
Pouvez-vous vous présenter à mes lecteurs ?
Je m’appelle Guillaume Coquery, enfin, mon papa m’appelait Guillaume, et ma maman m’a toujours appelé mon bébé… j’ai beau lui répéter que j’ai cinquante cinq ans, elle m’appellera ainsi jusqu’à son dernier souffle…
J’ai une âme sœur rencontrée dans un pays lointain, qui m’a donné deux beaux enfants, Jana et Gérard, nous vivons dans un village proche de Saint-Gaudens.
D’une précédente vie, j’ai un troisième grand bonheur, ma grande artiste, Morgane.
"Oskal" est mon premier roman terminé, avant lui j’en ai commencé une bonne dizaine qui ont tous fini dans ma corbeille, ma plus fidèle lectrice. Encore aujourd’hui, elle dévore beaucoup des ce que je produis.
Avec mon amie de plume, Céline Servat, nous avons co écrit un recueil de nouvelles : "Au delà de nos oripeaux" (parution octobre 2020 chez M+ Editions)