Luchon : l'Ône et la Pique à ciel ouvert
A Luchon, Quai Maurice Letulle et Boulevard Henry de Gorsse on peut enfin admirer la rivière. Une opération initiée par la mairie et menée en partenariat avec la société de pêche. Daniel Estrade, secrétaire de la Société de Pêche de Luchon, répond à mes questions :
Vous avez participé à l’élagage de la Pique et de l’Ône citadines. Quels étaient les enjeux de ces opérations ?
Nous avons rouvert une visibilité sur la rivière pour la satisfaction des promeneurs et des pêcheurs. Depuis des millions d’années, les espèces animales et végétales se déplacent et colonisent de nouveaux habitats.
Malheureusement, l’homme a pris la fâcheuse habitude de modifier ces équilibres en déplaçant volontairement ou pas, des espèces végétales. En jouant à ce petit jeu, nous avons essaimé des plantes envahissantes, notamment au bord des cours d’eau.
C’est le cas dans le Luchonnais où prolifèrent Renouées du Japon, Balsamines de l’Himalaya et Arbres à papillons...
Décrivez-nous l’opération ?
Pour la mairie, l’Ône étant un terrain expérimental, les employés municipaux ont commencé par elle. Les limites de l’efficacité de l’épareuse ont été rapidement constatées. Les berges sont très pentues et l’engin n’a pu intervenir au-delà d’une certaine distance sous peine de basculer dans la rivière. Les hommes ont donc poursuivi le travail mais n’ont pu s’aventurer dans le lit du cours d’eau soumis à d’importantes variations de débit liées aux turbinages.
Idem pour nos bénévoles. Cependant, d’importantes zones ont été dégagées mais un gros travail reste à accomplir, en aval. Nous verrons plus tard...
Comment avez-vous planifié ces journées ?
L’Ône étant dégagée, nous avons alors envisagé l’élagage de la Pique, aux enjeux similaires, en proposant un gros coup de main à la mairie. Secteur aire de jeux du golf miniature, la municipalité de Saint-Mamet nous avait devancés.
Là, ce fut davantage du jardinage que de l’élagage. L’essentiel du travail a été effectué du pont de Montauban au pont de la piscine sur 300 mètres.
Du physique ! Je rappelle que nous avions déjà agi à deux reprises sur ces mêmes secteurs en 2019 en éradiquant et tronçonnant aulnes et Buddléias ce qui nous a facilité la tâche cette année.
A noter : tous les déchets verts ont été rapidement enlevés et broyés en moins de 24 heures.
Le bilan et la suite ?
Les invasives vont repousser bien sûr, mais le projet c’est de perpétuer l’action, comme on replante les fleurs chaque année ou on tond les pelouses régulièrement dans les parcs.
Pour Gilbert Torrès, conseiller municipal, on peut venir à bout de la Renouée et l’épuiser en renouvelant les opérations d’élagage, régulièrement sur 3 ans. Je veux bien le croire. En inscrivant ce type d’opération au planning des ouvriers des jardins, c’est possible. Les pêcheurs seront présents.
La suite ? Dans un futur proche, nous souhaitons que soient effectuées en rive gauche de l’Ône des trouées dans la végétation afin de faciliter la récupération des déchets lors de l’opération de nettoyage écocitoyenne programmée le 10 octobre prochain.