Fin de l'association "Païs Bagnères de Luchon Santé" : Marie-Cécile Naud répond à mes questions
Une assemblée générale extraordinaire de votre association "Païs Bagnères de Luchon Santé" s'est tenue jeudi dernier. Quelles en sont les raisons ?
Oui, nous avons tenu une Assemblée Générale Extraordinaire dans les règles imposées par le confinement :
- Réunion en petit comité du bureau, à mon domicile et prise de décision définitive aux vues des derniers évènements,
- Rédaction des mails explicatifs à nos adhérents par notre bureau et qui seront envoyés à tous les adhérents et par SMS pour ceux nombreux non équipés d'internet.
Cette décision de mettre un terme à notre association n 'a pas été prise à la légère et surtout pas sur un coup de tête.
Pourquoi avoir mis fin à l'activité de votre association qui était dynamique sur notre territoire pour la lutte contre la désertification médicale ?
En voici les raisons :
La situation désastreuse des finances de notre Association :
- Impossibilité de réunir et d'obtenir des adhésions en période de confinement,
- Les freins qui bloquent toutes nos activités : non-réponse à nos courriers auprès de la Mairie, impossibilité d'obtenir un rendez-vous, aucune subvention...
- Une Association de Professionnels de Santé créée après la nôtre et non solidaire, n'acceptant aucune proposition de notre coordinateur de Maisons de Santé et le mettant en concurrence sans nous prévenir lors d'une réunion officielle fin juin,
- Les rumeurs incessantes non vérifiées et non démenties d'une Maison de Santé à Saint-Mamet,
- Les dernières informations de la Région Occitanie et de la "Com'Com" sur les maisons de Saint-Béat et de Marignac et "peut-être" sur le Luchonnais alors que nous y travaillons d'arrache pieds avec des solutions à portée des finances publiques.
Ceci n'est qu'un bref résumé des difficultés que nous rencontrons. Je tiens également à préciser, une fois encore, que la désertification médicale est bien réelle sur notre territoire.
Une copie de notre avocat spécialisé dans cette étude a été remise en mains propres à la Mairie fin juin. Coût pour notre association 1.200€.
Qu'est devenue cette étude ? Je n'ai pas fini de payer cet avocat et nous n'avons plus de finances...
L'échec de la "Journée Sclérose en Plaques" du 4 octobre a-t-il été le "détonateur" de mettre fin à l'association ?
En juillet dernier, à la demande de plusieurs adhérents, nous avons tenté de relancer notre association en faisant une Journée SEP avec une course ORNI qui plaisait au plus grand nombre. Sous l'égide de la Fondation ARSEP, la présence de notre Championne du Monde de Trail, infirmière et représentante de la Ligue Française de Sclérose en Plaques, Vanessa Morales, le soutien logistique de "Sanofi Genzyme", la participation des professionnels de Santé du Centre de Rééducation Fonctionnelle de Luchon u encore de l'équipe du docteur Salle.
Les tergiversations sur la course ORNI, le clou du spectacle sur les Allées d'Etigny et finalement interdite le 29 août dernier, nous a posé d'énormes problèmes surtout en si peu de temps et avec d'aussi petits moyens.
De nombreux commerçants et artisans, tout comme le Comité Régional du Tourisme et la station de Peyragudes ont joué le jeu et les lots offerts ont dépassé nos espoirs et notre imagination. Nous étions quand même confiants pour cette Journée SEP.
Malheureusement ce fut un échec total. Le vide-grenier a attiré plus que la Santé...
Le manque de soutien des élus pendant la conférence des professionnels de Santé, qui ne se sont pas déplacés ou seulement juste en passant sans prise de parole a été le moteur de notre décision.
La Santé, n°1 des listes électorales ne semble plus au goût du jour ou alors dans un certain futur...
J'entends une grande déception chez vous ?
Bien sûr, je suis déçue, mais surtout blessée comme tous les membres de mon équipe qui se sont donnés bénévolement et avec enthousiasme.
Quelqu'un, que je ne veux pas citer, a écrit que "je n'avais pas le monopole de la Santé", certes non. J'espère seulement que d'autres auront la même "niaque" que nous pour venir au secours de la Santé des Luchonnais.
Moi, j'irai me soigner ailleurs dans un autre département, très prochainement, parce que j'ai le monopole de ma santé et qu'il est temps que je pense enfin à Moi.
Je remercie tous ceux qui m'ont fait confiance et qui ont cru en notre association et leur souhaite beaucoup de courage dans ces périodes anxiogènes et tous les problèmes de Santé qu'elles engendrent.