Antenne 5G imposée à Juzet-de-Luchon : le maire en appelle aux services de l'Etat
Une antenne 5G de près de 40 mètres de hauteur doit être installée sur la commune de Juzet-de-Luchon, sans concertation avec les élus (lire ici). Un projet contesté par les citoyennes et citoyens ainsi que par l'ensemble des élus de la commune. La pétition mise en ligne sur Internet a déjà recueilli près de 280 signatures.
Le maire Alain Lafontan a décidé d'alerter Marie-Paule Demiguel, la sous-préfète de Saint-Gaudens, sur ce problème qu'il qualifie de "fléau" et "pour éviter "un risque important de trouble à l’ordre public" si Juzet-de-Luchon "voit débarquer les engins de terrassement..."
Je publie ci-après un extrait du courrier que le premier magistrat doit lui adresser début janvier 2021.
Pour signer la pétition, cliquez ici
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"Il y a quatre ans notre commune a souhaité se doter d’un Plan Local d’Urbanisme afin de répondre à un besoin important de demande de constructions nouvelles.
"Notre village étant en zone de montagne nous sommes fortement affectés par le Plan de Prévention des Risques Naturels qui limite les zones constructibles à une toute petite partie de notre territoire. Nous avons pris l’attachement de personnes compétentes pour nous garantir la conformité de nos projets avec les obligations en matière de sécurité, en matière d’agriculture et les contraintes de la faune et de la flore de nos milieux naturels.
"Malgré toutes ces précautions et de multiples réunions avec nos différents partenaires associés nous avons reçu bon nombre de remarques sur notre document.
"Après être passé par les fourches caudines des Personnes Publiques Associées, nos ambitions initiales en surfaces constructibles ont été fortement réduites. Parmi les raisons évoquées : la conservation des surfaces affectées à l’agriculture, la préservation des milieux naturels et le maintien de notre identité de village de montagne.
"Nous avons modifié notre PLU pour répondre à toutes ces exigences, même si parfois elles nous ont semblé excessives. Et après l’enquête publique, en début d’année, le conseil municipal a validé par délibération le document final qui va nous permettre une gestion efficace de l’urbanisme sur notre commune pour les vingt prochaines années.
"Le mois dernier, la société ATC FRANCE a déposé en mairie une déclaration préalable pour l'installation d’une antenne de 36 mètres de haut à l’entrée de notre village.
"Dans la continuité et avec la même philosophie que celle du PLU, j’ai émis un avis défavorable à cette installation en considérant qu’une telle installation à l’entrée du village était en contradiction avec les doctrines mises en exergue dans l'élaboration du PLU.
"En effet cette installation à proximité de la route départementale est projetée contre une zone naturelle, à quelques pas d’un camping, d’une miellerie, d’une résidence principale et sur un terrain exploité par un agriculteur local. Son esthétique n’a même pas fait l’objet d’une intégration au site. Il est évident que son implantation à cet endroit est juste le résultat d’une recherche d’économie lucrative au détriment de l’environnement, des habitants proches et du tourisme.
"En tant que maire et avec l'entier soutien de mon conseil municipal, nous ne sommes pas contre les progrès en téléphonie et l'installation de matériel destiné à son développement. Mais nous sommes farouchement opposés à y abandonner ce qui fait notre attachement à nos vallées, nos montagnes et notre environnement pour y permettre la réalisation d’un tel "fléau".
"Ma démarche et mon indignation dans la manière de procéder de cette entreprise ne découlent pas d’une simple approche écologique de la question, mais surtout du manque de considération qu’elle a envers la vision de notre avenir, et les principes que nous voulons préserver pour à la fois garder un bien-être pour nos concitoyens et une image de marque pour nos visiteurs.
"Mon refus de signer l'autorisation des travaux vaut accord tacite et donc à ce jour l’entreprise peut commencer le chantier. Je vous informe donc d’un risque important de trouble à l’ordre public si notre village voit débarquer les engins de terrassement.
"Si je m’adresse à vous dans le cadre de ce litige c’est que je pense que vous avez la possibilité d’améliorer cette situation en imposant une concertation entre les élus locaux et les entreprises mettant en œuvre ces installations de manière unilatérale. Un travail constructif entre les communes, la communauté de communes et les responsables et techniciens développant ce réseau permettrait d’éviter des conflits sur le terrain ou devant les tribunaux. De même vous pouvez peut être m’indiquer les moyens qu’a une commune pour s’opposer à de telles réalisations sans dialogue.
"Comptant sur votre attachement à la préservation touristique de notre Vallée que vous ne pouvez pas voir défigurée, veuillez croire..."