Fermeture des stations de ski : vendredi, tous ensemble à Luchon pour la marche solidaire du Collectif du Haut-Comminges
C'est la douche froide du côté des stations de ski qui avaient tout prévu pour accueillir les vacanciers en cette fin d'année 2020. Vendredi à Luchon, une marche solidaire est organisée à l'appel du Collectif du Haut-Comminges pour dire NON à la décision gouvernementale et OUI à l'ouverture pour Noël des remontées mécaniques. Claire Darnaud à l'origine du collectif avec Christophe Deschamps répond à mes questions, tout comme le maire de Luchon, Eric Azémar qui annonce que demain, Georges Méric, président du Conseil départemental, participera à Luchon à cette marche solidaire. Le député Joël Aviragnet sera également présent, tout comme le Conseiller Régional et élu luchonnais, John Palacin.
Le secteur de la montagne ne décolère pas depuis l'annonce gouvernementale que les remontées mécaniques resteront fermées en décembre, donc pour les fêtes de fin d'année qui représentent en moyenne 20 % de l'activité.
Et l'annonce lundi, d'une série d'aides (indemnisation des remontées mécaniques, chômage partiel avec "un reste à charge zéro" pour les saisonniers) n'a surtout pas calmé professionnels et élus de la montagne.
Les arguments du président de la République Emmanuel Macron pour cette fermeture des remontées mécaniques
Les stations sont "des lieux de brassage" où "on se retrouve dans des lieux qu'on a loués à plusieurs. On sait que c'est comme cela qu'on s'infecte et donc on cherche plutôt à l'éviter" pour "ne pas sacrifier tous les efforts qu'on a faits".
Et ceux de Bruno Le Maire, ministre de l'Economie
"Si par malheur l'épidémie repart... et que cette fois-ci c'est du mois de janvier au mois d'avril qu'il faut fermer les stations de sports d'hiver et les stations de montagne, on sera tous perdants et, là, c'est 80 % du chiffre d'affaire de l'économie de la montagne qui sera perdu".
Marche solidaire vendredi à Luchon à l'appel du Collectif Haut-Comminges
Dans de nombreux massifs montagneux, des manifestations rassemblant professionnels, élus et citoyens ont eu lieu cette semaine pour protester contre la fermeture annoncée des remontées mécaniques. Une fermeture qui va peser lourdement sur toute l'économie des stations françaises.
C'est dans ce contexte que le Collectif du Haut-Comminges a été dernièrement créé à Luchon, à l'initiative de Claire Darnaud et Christophe Deschamps.
Première initiative du Collectif, la rencontre de plusieurs membres du Collectif, lundi à Superbagnères, avec Joël Aviragnet, député du Comminges-Savès, Patrice Rival, Conseiller départemental du canton de Bagnères-de-Luchon et d'Eric Azémar, maire de Luchon (lire ici).
La deuxième initiative est l'organisation demain, vendredi 4 décembre, d'une marche solidaire à Luchon (lire ici).
Claire Darnaud du "Collectif Haut-Comminges" répond à mes questions :
Claire, vous êtes avec Christophe à l'initiative de ce collectif. Quelles en sont les raisons ?
Tout est parti d’un coup de gueule sur Facebook que j’ai posté suite à l’annonce du gouvernement que les stations de ski ne pourraient pas ouvrir. Christophe m’a contacté et nous avons décidé de ne pas rester immobile et de voir ce que l’on pouvait faire à notre petit niveau. N’étant que deux nous avons eu l’idée de rallier des gens via un Collectif pour défendre nos montagnes, notre terroir et faire parler de toutes les problématiques socioprofessionnelles que nous avons dans la vallée de Luchon qui est très loin des technocrates et décisionnaires Parisiens.
Le gouvernement semble "intraitable" sur la réouverture des remontées mécaniques pour Noël. En tant que commerçante sur le plateau quel sera l'impact d'une telle fermeture pour vous ?
Luchon vit principalement l’hiver grâce à la station de Superbagnères ou celle des Agudes qui attirent nombre de touristes pour les fêtes de fin d’année. Avec un soupçon de bon sens il va sans dire que si les remontées mécaniques sont fermées personne ne montera sur le plateau de Superbagnères pour admirer un "magnifique" parking, ni même ne viendra à Luchon ce qui aura en conséquence un impact catastrophique sur toute l’économie de la vallée.
De plus les restaurants ne devraient pas pouvoir rouvrir avant le 20 janvier 2021 sous réserve de x conditions telles que le nombre de cas positif au Covid, le nombre de personnes hospitalisées, le nombre de personnes en réanimation, etc… Donc nous n'avons aucune garantie de pouvoir ouvrir fin janvier !!!
Il va de soi que pour nous restaurateurs, et autres commerçants, l’impact est désastreux et ce n’est pas avec 4 hamburgers en "Click & Collect" que nous allons pouvoir vivre…
Cela fait deux ans que nous souffrons d’un manque de neige en début de saison à Noël et que suite aux énormes investissements du département de la Haute-Garonne et de la neige qui arrive toutes les conditions sont en place pour que nous puissions tous enfin travailler normalement.
Quel bilan tirez-vous de la rencontre lundi avec les élus à Superbagnères ?
Bilan très positif dans le sens où ils sont tous d’accord avec nous pour l’ouverture des stations de ski.
Face à cette situation nous souhaitons que certaines décisions puissent être prises par des décideurs ou nos élus locaux qui connaissent parfaitement nos territoires, nos problématiques socioprofessionnelles, l’état et les conséquences de la crise sanitaire dans notre région.
Ils ont comme nous le même discours et le même bon sens… Nous ne sommes pas Paris, ni les Alpes, ni une grande métropole.
Ressentez-vous un mouvement de soutien à Luchon pour votre combat ?
Oui, nous sentons un fort soutien de la part de tous les élus et de tous les habitants de notre vallée et voir de plus loin dans notre combat.
En moins d’une semaine nous avons rassemblé plus de 550 adhérents à notre Collectif du Haut-Comminges.
Grâce à ce Collectif, nous nous rendons compte que toute la population a un besoin de solidarité, un besoin d’exprimer ses craintes, ses problèmes et de se faire entendre au-delà de notre Région.
Le maire de Luchon Eric Azémar, répond à mes questions :
Allez-vous participer à la marche solidaire de vendredi ?
Bien sûr ! Et je serai rejoint par les adjoints. Le président du Conseil Départemental sera présent, tout comme le député Joël Aviragnet.
Le Président du Conseil Départemental tiendra avant la marche solidaire une conférence de presse dans les nouveaux locaux du SMO sur les allées d’Etigny.
De nombreux maires et élus de notre Communauté de Communes seront également présents.
Il s’agit bien de marquer notre désaccord total sur cette décision de fermeture de la station de Superbagnères qui aggrave encore la situation économique de notre pays de Luchon.
Comment s'est passée la rencontre lundi sur le plateau de Superbagnères du député et du conseiller départemental avec le collectif ?
Nous avons trouvé un député à l’écoute et en accord avec notre demande d’ouverture "normale" de la station, en prenant toutes les mesures nécessaires à la mise en sécurité sanitaire des skieurs. Il s’est engagé à poser une question écrite en ce sens au gouvernement et à intervenir en hémicycle.
Selon les dernières déclarations gouvernementales il semblerait bien que les remontées mécaniques des stations restent fermées pour les fêtes de fin d'année. Le Premier ministre a annoncé des sanctions pour les Français qui iraient skier à l'étrange, donc en Espagne, chez nos voisins aranais. Pensez-vous que ces "menaces" soient réellement dissuasives et efficaces ?
On ne peut que regretter, une fois de plus, cette décision qui ne donne vraiment pas l’impression que nous évoluons dans un espace européen qui devrait fonctionner en cohérence !
Marche solidaire, côté pratique :
Vendredi 4 décembre, à 14h : rendez-vous place de l'Eglise à Luchon
Dress Code :
- Uniforme ou tenue de travail, vêtements noirs
Règles à suivre impérativement :
- Port du masque obligatoire
- Respect des distanciations sanitaires
- Respect de chacun
- Pas d’agressivité quelle qu’elle soit
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