Marche solidaire à Luchon : un millier de manifestants pour éviter "la mort de nos vallées"
Un millier de manifestants dans les rues de Luchon pour protester contre la décision gouvernementale de ne pas rouvrir les remontées mécaniques dans les stations de ski pour la période des fêtes de fin d'année. Une mobilisation "économique" exceptionnelle dans ce territoire montagnard inquiet et blessé qui veut croire encore à un fléchissement de l'Etat pour éviter "la mort de nos vallées" comme le répète aux médias nationaux, Christophe Deschamps, l'un des créateurs du Collectif avec Claire Darnaud.
Cette marche solidaire (lire ici) organisée en quelques jours par le Collectif du Haut-Comminges (véritable gageure!) est l'une des plus importantes en France.
Qu'on en juge :
500 personnes à Saint-Lary, 400 au Grand-Bornand, 600 à Bourg-Saint-Maurice, 400 à Gap, 300 à La Cluzaz, 200 à Montgenèvre, 250 à Megève, 1.200 au Bourg-d'Oisans...
Une marche solidaire qui aura également connu un beau suivi médiatique tant au niveau régional que national.
Deux prochains rendez-vous sont scrutés avec angoisse par les différents acteurs de la montagne.
Quelle sera la décision du Conseil d'Etat après le référé-liberté déposé par plusieurs régions dont l'Occitanie contre la décision du gouvernement de fermer les remontées mécanique pour les fêtes de Noël ?
Après une visioconférence avec le Premier ministre Jean Castex, les stations de ski ont obtenu du gouvernement "une clause de revoyure" au 11 décembre. Vendredi, le gouvernement sera-t-il toujours droit dans ses bottes en maintenant la fermeture des remontées mécaniques pour Noël ou annoncera-t-il des assouplissements ?
Quatre petits jours qui vont paraître bien longs aux professionnels de la montagne et aux élus des territoires concernés par cette décision.
Mes questions à Claire Darnaud et Christophe Deschamps du "Collectif du Haut-Comminges"
Un millier de manifestants dans les rues de Luchon pour défendre nos stations de ski c’est du jamais vu. Vous attendiez-vous à une telle mobilisation en créant, il y a à peine quelques jours le Collectif ?
Non, très sincèrement nous ne nous attendions pas à une aussi grosse mobilisation. Cela nous a montré qu’en réalité beaucoup de personnes se sentaient seuls et qu’ils avaient besoin de s’exprimer et d’être entendus. La grande majorité des socioprofessionnels étaient présents et ravis que nous ayons organisé en leurs noms ce rassemblement sans une quelconque contrepartie.
Avez-vous eu des contacts avec les élus ?
Oui nous avons eu d’excellent contacts avec tous les élus (commune, département, région). Ils nous soutiennent et ils ont la même volonté de défendre nos territoires.
D’autres actions sont elles prévues pour les prochains jours?
Pour l’instant nous attendons de voir les réactions ou propositions du gouvernement afin d’envisager d’autres actions.
Êtes-vous optimistes sur la possibilité du gouvernement d’autoriser la réouverture des remontées mécaniques pour Noël ?
Personnellement malgré nos efforts, le message de tous les participants à la marche et la couverture médiatique nous avons peu d’espoir que le gouvernement nous écoute et revienne sur sa position incompréhensible.
Remerciements
Nous tenons à remercier chaleureusement les acteurs indépendants qui nous ont aidé à organiser et construire ce rassemblement : Pauline Sarrato (chargée de Communication), Louise Peraud, Véronique et Frédérique de Coloquinte, Philippe et Sandrine d’Intersport, Olivier de Mr Bricolage, Brico Marché, Bati Déco, Philippe Condesse, Sophie Zimmer, Céline Bartes, François Gillezo, Julie Mazzolini et pardon à ceux que nous avons oubliés…
Encore mille mercis pour leurs soutiens en présentiel à tous nos élus (le Maire de Luchon, les Maires des communes environnantes, le Président de la Communauté des Communes, le député de la circonscription, le Président du Conseil Départemental, les représentants de la Région) et toutes les personnes qui nous soutiennent.
Réaction de Georges Méric, président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, président du syndicat mixte Haute-Garonne Montagne
"J’ai pris acte dans un premier temps de la décision du Président la République, lors de son allocution le mardi 23 novembre dernier, de reporter l’ouverture des stations de ski au mois de janvier 2021.
Puis, le jeudi 26 novembre, le Premier ministre Jean Castex annonçait 'une ouverture des stations de ski sans remontées mécaniques', pendant les vacances de Noël.
Cette annonce inattendue et non concertée a suscité une vague de colère chez les acteurs et professionnels de la montagne. Cette décision brutale demande une nouvelle fois aux élus locaux de s’adapter à des mesures incohérentes au vu des réalités du terrain et pose d’importants enjeux de sécurité sur les domaines habituellement skiables.
A cela s’ajoute l’annonce cette semaine de l’ouverture autorisée des stations de ski européennes frontalières de la France, en Espagne, en Suisse ou en Autriche, qui a provoqué la contestation des professionnels des stations françaises.
C’est pourquoi aujourd’hui, j’ai souhaité me rendre auprès des acteurs touristiques et économiques à Luchon-Superbagnères, afin de les assurer de mon soutien dans cette période qui impacte durablement leurs activités et la vie des stations de montagne hautgaronnaises.
A l’initiative de la création du syndicat mixte Haute-Garonne Montagne en août 2018, qui regroupe sous une même gouvernance les stations des Pyrénées haut-garonnaises de Luchon-Superbagnères, Le Mourtis et Bourg d’Oueil, le Conseil départemental de la HauteGaronne se tient aux côtés des élus et des acteurs de la montagne, mais également du personnel des stations de ski, mis en souffrance par ces décisions.
Ces derniers sont des professionnels des domaines skiables et travaillent depuis plusieurs semaines à l’application d’un protocole national strict, mis en place par Domaines skiables de France, sur leurs stations, comprenant notamment le port du masque sur les remontées mécaniques et la désinfection des points de contact.
Je constate également que les Français sont majoritairement respectueux des règles sanitaires, des gestes barrières comme du port du masque dans les lieux publics. Je demande au gouvernement de poursuivre son dialogue avec tous les acteurs de terrain, en étroite collaboration avec les élus locaux, afin de trouver une solution pour une ouverture des stations de montagne le plus tôt possible, dans l’objectif de préserver le tissu économique local tout en garantissant la protection sanitaire et la sécurité optimale des populations sur les stations. Je suis également signataire de la saisine du Conseil d’Etat contre la décision du gouvernement de fermer les remontées mécaniques pendant les vacances de Noël, aux côtés des présidents de région Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie, des départements de Savoie, Isère et HauteSavoie ainsi que des professionnels de montagne.
Ce recours a été déposé ce jeudi 3 décembre et permettra, je l’espère, de faire entendre la voix des élus et professionnels de la montagne devant la justice."
(Note de presse)
VIDEO : "Coup de gueule" de Laurent Garcia, directeur de la station de Peyragudes sur "Sud Radio"
Reportage CNews : cliquez ici