Tribune : "Avez-vous une paire de ski à déclarer?" par Pascal Sancho
Dans son livre "Papa Bravo", le "haut-commingeois" Pascal Sancho a retracé ses 30 ans de carrière comme secouriste en montagne, dans les unités CRS de la Police nationale (lire ici). Un récit qui a eu un très beau retentissement médiatique national et qui aura une suite. Pascal vient de me le confirmer.
Ce mercredi, il a publié sur sa page "Facebook" une courte tribune suite aux annonces du Président de la République et du Premier ministre d'effectuer des contrôles aléatoires aux frontières pour empêcher les Français d'aller skier en Suisse ou en Espagne (lire ici).
Avec gentillesse, il m'a autorisé à la (re)publier sur mon blog. Je l'en remercie.
"Les dernières annonces de nos mandants pour enrayer la fuite des capitaux, pardon des skieurs, vers la Suisse me laissent pantois.
Outre le fait qu'elles m'apparaissent inapplicables en terme de droit, car profondément discriminatoires, elles sont à l'évidence peu judicieuses sur un plan politique.
Ce méli mélo de tristes intentions démontrent surtout un état d'esprit inquiétant quand à la généralisation d'un système ou tout le monde devrait être perdant !
L'inquiétante manifestation d'une centralisation des décisions "technocratiques" à un moment ou nous devrions plutôt envisager "la confiance" en nos élus locaux et la décentralisation des décisions qui leur seraient confiées.
e ne suis guère perturbé par l'empêchement pour quelques privilégiés de franchir la frontière pour aller skier, mais plutôt par cet état d'esprit "égalitaire à tout prix" dans la généralisation du préjudice !
Une volonté égalitaire lorsqu'il s'agit d'exprimer une diminution de la liberté individuelle que l'on ne retrouve malheureusement pas dans la générosité de nos responsables pour ouvrir l'accès à nos domaines au plus grand nombre.
Moins de dix pour cent de la population à accès à nos massifs...
A quand la promotion d'un système gagnant gagnant au bénéfice des moins favorisés ?
Dans l'urgence n'y a t'il pas à ce jour un chemin pour réfléchir au plus près à l'ouverture des stations ?
A l'évidence, ce n'est pas tant la transmission du virus dans un espace ouvert que la crainte de la surcharge de nos services d'urgences vis-à-vis de la traumatologie induite par le ski qui est en cause.
La aussi peut être que tous nos hôpitaux ne sont pas tous logés à la même enseigne en terme de tension des services ?
Plutôt que de mettre au plis de la pauvreté tous les acteurs de la montagne, travaillons en liaison avec les forces de proximité qui connaissent la réalité du terrain, plutôt que d'appliquer de grands principes érodés sur les bancs de l'école de l'administration.
Messieurs nos responsables permettez aux Régions d'organiser ce nouveau souffle qui sera à la hauteur de nos sommets !"