Opération de l'extrême-droite au Portillon : vers la dissolution de "Génération Identitaire", appel à manifestation "anti-fasciste" vendredi
Mardi dernier, deux ans après leur opération médiatique sur les hauteurs de Briançon, dans les Hautes-Alpes, à la frontière-italienne, le groupuscule d’extrême-droite "Génération Identitaire" a récidivé dans les Pyrénées, au Col du Portillon, près de Luchon, à la frontière entre la France et l’Espagne, pour, soi-disant, empêcher l’entrée de réfugiés sur le sol français.
Ce mardi matin, place Beauvau, face à la presse, Gérald Darmarin, le ministre de l’Intérieur, s’est dit scandalisé par ce mouvement d’extrême-droite xénophobe et anti-migrants et souhaite demander la dissolution de ce groupuscule.
J'ai été particulièrement scandalisé par le 'travail' de sape de la République des militants de Génération identitaire qui n'en sont pas à leur premier coup d'éclat. J'ai demandé aux services du ministère de l'Intérieur de réunir les éléments qui permettraient au ministre de l'Intérieur de proposer la dissolution de Génération identitaire
J’ai demandé aux services du ministère de l’Intérieur de réunir les éléments qui permettraient de proposer la dissolution de #GenerationIdentitaire. pic.twitter.com/4cRPlsOTPm
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 26, 2021
Enquête ouverte et plainte
Une enquête préliminaire pour "provocation publique à la haine raciale" a été ouverte par le procureur de Saint-Gaudens et confiée à la brigade de gendarmerie de la capitale du Comminges.
Selon Christophe Amunzateguy, procureur de la République du TGI de Saint-Gaudens, cette enquête est justifiée par "des propos tenus sur cette banderole très clairement anti-immigration et surtout la raison pour laquelle cette banderole a été déployée. (La Dépêche)
Par ailleurs, une plainte a également été déposée par l'association "Touche pas à mon pote".
Rappel, après cette action du groupuscule d'extrême-droite, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, Georges Méric, président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, Joël Aviragnet, député de la 8ème circonscription de la Haute-Garonne et Eric Azémar, maire de Luchon, ont publié le communiqué commun suivant :
"Face au coup de force de l’extrême droite, nous demandons à l’Etat de réagir fermement
"Depuis ce matin, quelques activistes du groupuscule d’extrême droite Génération Identitaire se sont installés au Col du Portillon pour ce qu’ils qualifient eux-mêmes « d’opération anti-migrants ». Cette opération, menée en toute illégalité, a seulement pour but de créer le « buzz » médiatique et ainsi permettre à ces extrémistes de développer leur discours de haine.
Nous demandons au Préfet de la Haute-Garonne de mettre fin fermement et sans délais à ce coup de force, indigne et contraire aux valeurs de la République et de notre territoire. Nous demandons de l’Etat de poursuivre ces individus et cette organisation, comme il l’avait fait suite à une récente opération dans les Alpes, car ils tentent de créer une confusion avec l’exercice d’une fonction publique, là aussi, passible de la loi. Nous demandons au ministère de l’Intérieur, comme l’ont déjà fait avant nous nombre d’associations et d’élus, de procéder à la dissolution de ce groupuscule d’extrême droite violent et dangereux pour notre pays."
Appel à une marche "antifasciste" vendredi 29 janvier à 11h au col du Portillon.
(Communiqué Section PCF "No Pasaran" Lannemezan, plateau, vallées.)
"No pasaran, ce slogan est ancré dans l’histoire des Républicains Espagnols notamment durant la bataille de Madrid pour repousser les Fascistes du Général Franco soutenu par Hitler et Mussolini.
En 1939, des milliers de réfugiés transitèrent par ce col et furent enfermés dans les camps de Rivesaltes, Garaison, Gurs…. par le gouvernement Français.
En 1945, de nombreux guérilleros Espagnols qui avaient contribué à vaincre le nazisme repassent ce col de Portillon pour tenter de renverser le gouvernement putschiste de Franco. Beaucoup n’en sont jamais revenus.
Un groupuscule d'extrême droite est venu la semaine dernière souiller la mémoire de ces réfugiés et de ces guérilleros en osant depuis ce col symbolique tenter une opération de communication basée sur la haine de l'autre et la stigmatisation des migrants. C'est une honte pour la France de voir ces Fascistes parader comme au plus beau temps de Vichy sans que les forces de l’ordre n’interviennent pour faire appliquer les lois de la République, notamment la Loi Gayssot qui considère « tout acte raciste et xénophobe comme un délit ». Les médias régionaux et nationaux ont rendu compte complaisamment de cette provocation nauséabonde. Ce groupuscule prend bien soin d'éviter comme Ménard ou Sanchez de parler de l'exploitation des migrants ici et dans les pays du sud par les multinationales du CAC 40. En fait, avec sa pensée raciste et haineuse d' «hommes Mâles Blancs dominants», il veut diviser pour détourner l'attention des citoyens des vrais problèmes.
Il est plus que temps de barrer la route aux fascistes et à la haine.
L’heure est bien de faire front commun du peuple progressiste pour envoyer un message de paix et d’amitié aux peuples du monde qui subissent tous la barbarie capitaliste.
L'heure est à la solidarité et à des politiques d'accueil, d'hospitalité et de fraternité : « Travailleurs français, immigrés tous unis."
Marche, côté pratique :
- Vendredi 29 janvier, à 11h
- Le col du portillon est à 10km de Luchon (15mn en voiture). Il est actuellement fermé aux voitures à 200m du sommet dans le cadre de la lutte antiterroriste.
- Apportons pancartes, banderoles et drapeaux (pensons à celui de la République Espagnole) pour une marche pacifique.