Luchon : la DSP des Thermes pour le groupe landais "Arenadour"
En mars dernier, le groupe landais "Arenadour", implanté à Dax, avait accompli son opération de croissance externe la plus importante de son histoire, en reprenant l’exploitation du pôle thermal d’Amnéville, en Moselle, constitué de la cure thermale Saint-Eloy (16.000 curistes conventionnés en année pleine) et de deux centres thermoludiques (600.000 entrées par an, hors période de crise sanitaire...).
"Arenadour" exploite six établissements thermaux dans les Landes, le pôle thermal d'Amméville en Moselle et assure la gestion des thermes des Fumades, dans les Cévennes et affiche 30 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Le quotidien "Le Monde" rappelle que le groupe landais a "misé sur le thermoludique dès 1997 en créant le centre Sourcéo".
Le président d'Arenadour, Michel Baqué, expliquait dans "Le Monde" qu'il était convaincu "de l’intérêt médical et social de la médecine thermale".
Jour "J" pour les Thermes de Luchon
Ce jeudi 23 décembre 2021, après deux ans de négociation, en pleine crise sanitaire du coronavirus, c'est l'établissement thermal de Luchon qui passe dans les mains du groupe landais, avec la Délégation de Service Public (DSP) qui vient de lui être accordée par les élus de Luchon.
Une seule abstention, celle du conseiller municipal Olivier Pérusseau, absent, pour ce vote de la DSP. Le conseiller municipal, Louis Ferré, ancien maire de Luchon, a indiqué qu'il votait pour cette DSP "sans aucun état d'âme".
Une DSP d'une durée de 30 ans qui permettra, les luchonnaises et luchonnais croisent les doigts, de donner un nouveau souffle aux Thermes qui, depuis des années, perdait des curistes (lire ici), tant l'établissement n'avait pas subi une cure de jouvence pour conserver sa clientèle.
L'objectif est de voir le nombre de curistes médicaux évoluer à 16.000 d'ici la fin de la DSP et 100.000 passages pour le futur centre thermoludique.
Le maire de Luchon a rappelé que selon plusieurs études "un curiste dépense en moyenne 2.000 euros durant son séjour" et que 5.000 curistes supplémentaires à Luchon représentent un apport pour le territoire de 10 millions d'euros par an.
Un établissement thermal qui a été au coeur de la dernière campagne municipale et qui va donc subir cette "cure de jouvence" nécessaire à son devenir avec des travaux d'un montant de 30 millions d'euros (lire ici) et la signature ce jeudi de la DSP, la ville gardant la propriété des bâtiments des Thermes.
Du côté financier
Gilles Toniolo, 1er adjoint, a indiqué que la ville avait négocié un droit d'entrée de 3,5 millions d'euros, ce qui permettra "d'apurer les dettes de l'établissement thermal" et d'économiser "91.000 euros d'intérêts" annuel. En ce qui concerne la redevance, l'exploitant versera 30.000 euros (partie fixe) et 5% du résultat d'exploitation, plafonné à 50.000 euros.
Gilles Toniolo a précisé à l'assemblée que ces redevances vont permettre d'économiser aussi 20.000 euros de foncier annuel, un véritable ballon d'oxygène pour Luchon.
Un nouvel avenir pour Luchon
Avec cette DSP à un groupe privé, l'histoire des Thermes "municipaux" tourne une page.
Eric Azémar a rappelé, ce jeudi après-midi, lors du conseil municipal, que les Thermes de Luchon étaient exploités en régie publique autonome, "un cas unique en France" pour un établissement de cette taille.
Certains se réjouiront de ce nouvel élan qui va permettre au territoire d'imaginer son avenir économique d'une manière plus sereine, alors que d'autres trouveront que l'investissement public pour la réhabilitation de l'établissement thermal va permettre à un groupe privé d'engranger de futurs bénéfices...
Le "sauvetage" des Thermes était au centre de la campagne d'Eric Azémar, lors des dernières élections municipales. Même si la crise sanitaire du Covid-19 a retardé la signature de cette DSP, ce jeudi 23 décembre 2021 est pour lui et son équipe municipale un jour à marquer d'une pierre blanche.
Depuis son élection, avec ses adjoints dont le premier d'entre-eux, Gilles Toniolo, Eric Azémar, a mis toute son énergie pour "boucler" ce dossier capital, dont l'enjeu est l'avenir, non seulement de Luchon, mais également du sud Comminges.
Un dossier qui aura trouvé un aboutissement grâce aussi aux subventions de l'Europe, de l'Etat et des collectivités territoriales (région Occitanie et département de la Haute-Garonne).
Autant ne pas l'oublier...
Nous sommes au début d'une nouvelle ère pour Luchon
La ville donne un avenir à ses thermes... Carole Delga voulait que Luchon réussisse, la Région est plus que présente...