Relance des Thermes de Luchon : pour John Palacin, "un tournant historique est pris grâce à la région Occitanie"
Après avoir donné la parole au maire de Luchon, Eric Azémar, suite à la DSP des Thermes (lire ici), c'est John Palacin, conseiller régional et élu d'opposition de Luchon qui s'exprime sur le renouveau de l'établissement thermal, qui va donner "un ballon d’oxygène à toutes les entreprises touristiques et artisanales de la vallée".
Que représente pour vous la signature de la délégation de service public (DSP) de l'établissement thermal ?
Il s'agit d'un investissement historique pour Luchon, un effort financier considérable de la région Occitanie pour notre territoire.
Ainsi, l’année 2021 s’est terminée avec la signature, tant retardée mais ô combien nécessaire, de cette DSP des Thermes : 35 millions d’euros vont être investis aux Thermes.
Il s’agit tout simplement de l’un des plus importants projets jamais réalisés à Luchon.
Il faut replacer ce chantier dans la lignée de ceux qui ont façonné la ville : la création des Allées au 18e siècle, des Thermes Chambert et du Casino au 19e siècle, la construction du Vaporarium en 1965-70 et de la télécabine de Superbagnères en 1993.
Il était temps que les Thermes de Luchon changent ?
Depuis longtemps, nous savions que les Thermes devaient changer, qu’il fallait trouver la capacité d’investir. Avec un sous-investissement chronique et ancien, nos Thermes étaient dans une situation très difficile. Le déclin amorcé depuis longtemps se serait accéléré et l’avenir de la ville se serait assombri. Il faut dire les choses simplement et nettement : sans la volonté et l’effort considérable de la région Occitanie, il n’y aurait pas eu de projet pour les Thermes.
Carole Delga, la présidente de la région, croit dur comme fer en l’avenir de Luchon, et la région Occitanie le montre en s’engageant une fois de plus.
Comment les futurs Thermes fonctionneront-ils et comment le projet va-t-il s'articuler ?
Les investissements étant très importants, la commune ne peut en soutenir le risque : elle délègue donc la gestion de son bien immobilier à une société composée de l’Agence régionale d’aménagement et de construction (l’ARAC) et de la Banque des territoires.
Ensemble, ces deux structures publiques, vont réaliser, coordonner et financer, au travers de fonds qu’elles pilotent les travaux sur le bien immobilier.
En clair, la région avec la Banque des territoires va apporter 4,2 M€ de fonds propres, "d’argent frais" comme on dit, et assumer le risque sur un emprunt de 14,1 M€. C’est un engagement financier considérable et un engagement largement public même s’il passe par des structures qui sont juridiquement privées.
A cela, il faut ensuite ajouter les subventions de tous les partenaires publics du projet (3,75M€ de fonds européens gérés par la région Occitanie, 2,875 M€ de l’Etat et de la Région, 1,75 M€ du département de la Haute-Garonne et 1,25 M€ de la commune) qui représentent un total de 12,5 M€.
L’exploitant Arenadour utilisera la nouvelle infrastructure et apportera son savoir-faire en matière thermale pour relancer l’offre et la fréquentation avec un objectif de 5000 curistes supplémentaires. Ce mouvement donnera un ballon d’oxygène à toutes les entreprises touristiques et artisanales de la vallée.
C'est donc une nouvelle ère pour Luchon ?
Pour la ville de Luchon tout change : les budgets de la ville et des Thermes ne seront plus des "vases communicants" avec un reversement variable des Thermes à la ville : il y aura une délégataire qui rendra des comptes de sa gestion autonome de l’activité thermale. A la charge du conseil municipal d’exercer sa nouvelle compétence de surveillance !
Au-delà, le financement du projet prévoit la reprise de 3,5 M€ de dettes qui viendront alléger le passif de la ville et réduira les annuités à payer à l’avenir ainsi que les frais financiers.
Après des décennies de gestion en régie directe, la relance des Thermes sous un nouveau mode de gestion est un changement important mais dans beaucoup de domaines, il va falloir s’habituer au changement car des projets majeurs vont peu à peu dessiner un nouveau Luchon, moderne et durable : avec le retour du train et la nouvelle télécabine, département et région se mobilisent et investissent massivement dans l’avenir de notre ville.
Il est temps que la municipalité se mobilise également pour faire avancer des projets majeurs et complémentaires comme la nouvelle piscine, le retour en régie de la gestion de l’eau, les modes de transports doux pour des liaisons à l’échelle de la vallée de la Pique, le nouveau projet de centre-ville, et peut-être un projet de rénovation des Allées.
Des projets qui vont changer la vie quotidienne dans la ville dans les années qui viennent.
Un dernier mot pour la fin ?
Puisque la saison est aux vœux, souhaitons que 2022 marque pour Luchon le début d’une nouvelle ère de prospérité et de bien-être !