Opération Barkhane : un haut cadre algérien d'Al-Qaïda tué par l'armée française au Mali
Dans la nuit du 25 au 26 février, l'armée française a tué à une centaine de kilomètres de Tombouctou, dans le nord du Mali, Yahia Djouadi, haut cadre algérien du groupe jihadiste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dont il était le "coordinateur financier et logistique" a annoncé, lundi, l'état-major, dans le communiqué de presse suivant :
Opération Barkhane : Neutralisation de Yahia Djouadi, haut cadre historique d’AQMI
Circonstances de la neutralisation
Dans la nuit du 25 au 26 février 2022, la force Barkhane a conduit une opération visant un haut cadre historique d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) à environ 100 km au nord de Tombouctou, au Mali. Cette opération a conduit à la neutralisation du djihadiste algérien Yahia Djouadi, alias Abou Ammar al Jazairi.
Après l’avoir localisé dans une zone connue pour être un refuge des groupes appartenant à AQMI et au JNIM/RVIM, puis formellement identifié, il a été neutralisé par une intervention au sol, appuyée par un hélicoptère de reconnaissance et d’attaque Tigre et deux drones français.
Lors de la reconnaissance de la zone qui a suivi, des munitions ont été détruites et de l’armement a été saisi.
Les conséquences militaires de cette neutralisation
Sur le plan militaire, cette neutralisation conforte la stratégie militaire mise en œuvre par la force Barkhane.
Alors que la ré-articulation de la force Barkhane hors du Mali a débuté, les opérations contre les groupes armés terroristes, en particulier contre les principaux responsables d’AQMI et du JNIM/RVIM et de l’EIGS, se poursuivent.
La neutralisation de ce cadre historique permet d’affaiblir une nouvelle fois la gouvernance qaïdiste et prive le Rassemblement pour la victoire de l’Islam et des musulmans (RVIM) d’un relais majeur au nord du Mali et dans la zone de Tombouctou en particulier.
Elle marque l’isolement de l’émir du JNIM, Iyad ag Ghali, qui voit la disparition de toutes les figures expérimentées de son entourage, fragilisant la cohésion et le commandement du RVIM.
Abou Ammar Al Jazairi
Abou Ammar Al Jazairi est un cadre historique d’Al Qaïda au Maghreb islamique. Il était une figure du djihadisme algérien. Il a été engagé dans un maquis du Groupe islamique armé (GIA) en 1994 puis le Groupe islamiste pour la prédication et le combat (GSPC). Il a été conseiller militaire de l’émir historique Abdelmalek Droukdal, neutralisé le 3 juin 2020 par les forces françaises de l’opération Barkhane, avant d’être nommé émir de la région Sud d’AQMI en 2007.
Nommé émir d’AQMI en Libye en 2015, il est contraint, à la suite des neutralisations successives des cadres d’AQMI, de gagner le Mali en 2019. Il s’installe dans la zone de Tombouctou où il appuie la structuration et coordonne l’approvisionnement de matériels au profit du haut commandement du JNIM et d’AQMI. Il assure également un rôle de coordinateur financier et logistique pour le groupe.
AQMI et le RVIM ont notamment perpétré les attentats suivants, ces dernières années :
l’attentat du Radisson Blue, le 20 novembre 2015 à Bamako qui fit une vingtaine de morts et 170 blessés ;
l’attentat de Ouagadougou, le 16 janvier 2016, à l’hôtel Splendid, qui fit 30 morts et 150 blessés ;
l’attentat, le 13 mars 2016, sur la plage de Grand Bassam en République de Côte d’Ivoire qui fit une vingtaine de morts et une trentaine de blessés ;
l’attentat, le 2 mars 2018, à l’ambassade de France et à l’état-major des armées burkinabè, à Ouagadougou, qui tua 8 militaires burkinabè et fit plus de 80 blessés, dont une vingtaine de civils.
Un acteur historique de l’expansion d’Al Qaïda et du terrorisme djihadiste en Afrique de l’Ouest a été mis hors d’état de nuire.
Sa neutralisation est un nouveau succès tactique significatif pour la force Barkhane qui reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes, avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains.
Elle affaiblit encore davantage AQMI en portant un coup sévère à son état-major et en privant le RVIM d’un relais majeur dans le nord du Mali et d’un cadre historique particulièrement expérimenté.