Zemmour, la nausée !
Deux semaines avant le premier tour de l'élection présidentielle, un candidat d'extrême-droite laissant la foule de ses partisans scander "Macron assassin" en plein coeur de la capitale française sans intervenir, c'est donc possible ? Oui, et ce fut le cas, dimanche 27 mars, au Trocadéro, lors du meeting d'Eric Zemmour.
Zemmour, la nausée !
Le candidat d'extrême-droite aurait pu faire comme Edouard Balladur et lancer à ses partisans :
"Je vous demande de vous arrêter !"
Ou prendre exemple sur son ennemi juré, le candidat Emmanuel Macron, en 2017, qui avait demandé que le nom des autres candidats ne soit pas sifflé.
Non !
Zemmour a laissé faire pendant de longues secondes, avant de poursuivre son discours. Plus tard, son entourage a tenté de ramer en expliquant qu'il n'avait pas entendu ces "Macron assassin", ce qui est totalement faux en regardant les images vidéos...
Il a laissé sciemment ses partisans clamer leur haine de la démocratie sur le nom du président de la République, démocratiquement élu, faut-il le rappeler ?
Dimanche, c'est un nouveau cap dans la violence politique qui a été franchie par le candidat identitaire, fervent pétainiste et fan d'un certain Vladimir Poutine...
Ce candidat, condamné à plusieurs reprises par la justice française pour racisme et dernièrement pour avoir "pompé" sans autorisation des auteurs, est un danger pour notre démocratie.
Son attitude de dimanche au Trocadéro est abjecte et dangereuse. Zemmour nous fait faire un bond en arrière de plusieurs décennies, à l'avant-guerre, à une époque où l'extrême-droite insultait ses adversaires politiques, défilait dans les rues de la capitale en tentant de pénétrer dans les murs de l'Assemblée nationale avec des envies de lynchage des élus...
Zemmour est un fervent admirateur de Trump ! Souvenons-nous, au moment de déposer notre bulletin dans l'urne, le dimanche 10 avril, de la tentative de prise du Capitole par les partisans de l'ancien président des Etats-Unis...
C'est vraisemblablement le rêve fou de Zemmour : prendre d'assaut avec ses troupes le lieu symbolique de la République française, l'Assemblée nationale.
Zemmour ne sera probablement pas au second tour de la présidentielle 2022. Mais, hélas, nous vivrons encore longtemps avec cet extrémiste raciste comme une épée de Damoclès sur notre République.