Comminges : Alban Dubois, maire de Melles, répond à mes questions (1)
Alban Dubois, le Maire de Melles devant le comptoir d'échange de la ville (Photo © Mairie de Melles)
Melles est une commune de moins de 100 habitants, frontalière avec le Val d'Aran. Son maire, Alban Dubois, a été élu en 2020. Un élu atypique sur ce territoire, comme j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, qui n'hésite pas à pousser des "coups de gueule" pour que ce territoire du sud-comminges tente de sortir de sa léthargie...
Dès que j'en ai l'occasion j'ai relayé sur mon blog, les prises de position du maire de Melles, très souvent, bien avant les autres médias... quand ils ont bien voulu prendre la peine de le faire.
Aujourd'hui, j'ai eu envie de m'entretenir (longuement) avec Alban Dubois, deux ans après son élection à la mairie de Melles.
Cet entretien est publié en deux parties. Avant de répondre à mes questions, Alban Dubois a souhaité préciser ceci : (désolé, j'en rougis un peu 😀)
"Je souhaite vous adresser mes très sincères remerciements pour votre confiance, et pour votre relais médiatique qui a l’immense qualité de retranscrire nos propos dans leurs intégralités.
Il y aurait beaucoup à écrire sur l'impartialité de certains médias de la presse écrite financés légalement par les collectivités. Journaux qui sont donc de fait un outil de propagande au profit des grandes formations politiques...
Finalement notre société critique sans cesse la désinformation et la manipulation de masse orchestrées par certaines dictatures ou états, sans être dérangée par l'identique fonctionnement de certains de nos médias enfermés par la perversion des perfusions financières...
Moralité, pour contourner la manipulation médiatique, il est urgent de se centrer sur les petits journaux et blogs locaux (tel que le vôtre) qui en relayant l’information via les réseaux sociaux, sont a contrario de certains médias, merveilleusement hors de contrôle...
J'ai maintenant l'intime conviction, que notamment Facebook est un transporteur nucléaire de l’information locale... où chacun est en capacité de fabriquer et de donner son opinion."
Il y a deux ans, vous étiez élu maire de Melles. Comment analysez-vous ces deux premières années de votre mandat ?
Je pensais y trouver du plaisir, je n’imaginais pas à ce point…Cette fonction ou plutôt ce devoir est aussi passionnant que formateur, j’apprends énormément tout en donnant du sens à ma vie. Il se dit qu’un maire d’une petite commune est taillable et corvéable à merci, à Melles il n’en est rien.
La population est d’une correction surprenante et d’un respect exemplaire, mes dimanches et mes soirées sont respectés, mon 06 circule pourtant très facilement.
J’ai trouvé un équilibre au quotidien entre sérénité, calme et réactivité, avec cependant une tendance à rentrer les grands cartons dans les petits, mais sans trop les déformer… Au rythme du maintenant ou du tout de suite, au choix !
Ma bataille c’est le temps, un grand personnage à dit "qu’il faut laisser du temps au temps", je pense qu’il s’agit d’une perte de temps, je voudrais vivre des heures à 120 minutes histoire de gagner du temps sur la vie…
J’ai l’honneur de travailler avec une excellente équipe, capable de garder le cap du projet municipal qui est avant tout la promotion du bien-vivre sur notre commune rurale et montagnarde, dont le dynamisme et l’harmonie sont les pierres de touche.
Un regret cependant suite à la Covid-19, il a été bien compliqué de faire fonctionner à plein les différentes commissions ouvertes à tous.
Vous êtes intervenu à plusieurs reprises, notamment sur mon blog, pour ce que je nomme des "coups de gueule salutaires" et qui ont marqué les citoyens de ce territoire peu habitués à voir leurs élus locaux mettre sur la table les problèmes récurrents du sud-comminges. Vous continuerez à le faire à l'avenir ?
Je préférerais me centrer et dépenser mon énergie pour la conduite de projets, a contrario de la gaspiller à dénoncer des problèmes. Maintenant si l’injustice pointe son nez, je puiserai les ressources nécessaires en utilisant la force des mots en faisant preuve d’initiative, conformément à mon engagement moral au service de la collectivité. Mes nuits sont naturellement courtes depuis bien longtemps…
Effectivement il m’est bien difficile de rester silencieux devant des situations parfois ubuesques… alors je dis ce que j’ai à dire en mettant les formes pour que ce soit "entendable" au sens du mot "assertivité".
Je ne souffre pas d’un diktat politico-stratégique ni d’une sclérose dogmatique.
D’un esprit libre et très indépendant, j’aime la politique au sens noble du terme avec une philosophie de pensée en faveur des autres.
La raison de ces "coups de gueule salutaires", au-delà de pouvoir respirer l’air pur d’une liberté de pensée, sans être bâillonné au banc des observateurs, c'est de donner plus encore de sens à mon contrat moral, qui croit au ciment fraternel, union de nos différences, union de regards vers une direction commune, le bien-vivre et le bien-être dans un territoire qui mérite toutes nos attentions.
Nous sommes en période électorale, avec les législatives de juin prochain. Comme souvent, c'est le temps des promesses... Qu'avez-vous envie de dire aux futurs candidats concernant ce territoire commingeois en souffrance ?
Qu’ils s’occupent des humains qui y vivent… qu’ils participent activement à la reconstruction d’un cercle économique vertueux pour nos vallées. Et plus particulièrement de la réouverture urgente auprès de la préfecture du camping privé de Saint-Beat, il est opérationnel. Il suffit d’organiser son évacuation dans l’heure pour les camping-cars en cas de risque d’inondation, en France nous avons des moyens d’alerte météo performants.
Qu’ils s’arrangent pour que la piscine de Saint-Beat puisse non seulement ouvrir cette année (manque 30k€) mais aussi évoluer dans une dynamique (à la mode par les mots) dite 4 saisons.
Pour terminer cet item, il est possible pour certains de rire facilement du député Jean Lassalle, sauf que dans son "pays", il a tellement fait pour les gens, qu’il est aujourd’hui vénéré comme un Dieu…
(La suite de l'entretien, à lire demain, samedi 14 mai)