#Législatives2022. Mes questions à Wilfried Serre, candidat "Résistons!" en Comminges-Savés
Dimanche a lieu le premier tour des élections législatives. Dans la 8e circonscription de la Haute-Garonne, celle du Comminges-Savès, pas moins de onze candidats se présentent aux suffrages des électeurs et électrices dont le député socialiste sortant Joël Aviragnet. J'ai choisi de donner la parole à plusieurs d'entre eux...
C'est Wilfried Serre, candidat du mouvement "Résistons!" qui débute cette série.
Bonjour Wilfried, pouvez-vous vous présenter aux lectrices et lecteurs de mon blog ?
J'ai 50 ans. Marié, nous avons trois enfants. J'ai grandi en Charente, j'ai un BTS agricole pour poursuivre ensuite mes études en Géographie, très intéressé par la question de l'aménagement. De la géographie, je suis passé à la cartographie et son application informatique. Comme beaucoup, pour trouver du travail, nous avons dû rejoindre à contre cœur une grande métropole, la région Parisienne. Je travaille dans l'antenne parisienne d'une entreprise toulousaine. Mais nous sommes attachés à la ruralité et depuis 10 ans bientôt, nous avons été adoptés par les habitants de notre village de Garin et du Luchonnais.
En 2006, en prenant exemple sur le député socialiste de Charente Jean-Claude Viollet, ami de la famille, j'ai investi la cause politique avec l'idée de participer à une société meilleure.
Me reconnaissant pas dans une professionnalisation de la Politique avec ses stratégies, ses cabinets d'experts et ses think-tanks, j'ai quitté le Modem où au début je pensais trouver une orientation humaniste.
J'ai rencontré alors Jean Lassalle et nous avons fondé le mouvement "Résistons!" J'en suis le trésorier national de façon bénévole.
Pour moi il était important de devoir porter la voix des territoires ruraux à l'Assemblée Nationale, et de le faire au nom de ceux dont je me sens le plus proche, les Commingeois et la Savèsiens
Jean Lassalle a fait un très bon score en sud-comminges lors du 1er tour de la présidentielle. Un territoire qui se sent délaissé, abandonné : désertification médicale, manque ou absence de transport en commun, déviation d'Arlos non terminée, piscines fermées, cohabitation difficile entre pastoralisme et présence des ours, chômage élevé, vieillissement de la population, économie basée principalement sur le tourisme... Comment analysez-vous cette situation ? Et comment imaginez-vous, si vous devenez député de la 8e circonscription faire remonter à Paris, les problématiques du territoire ? Et quelles actions concrètes pourriez-vous mener pour qu'une autre politique soit envisagée ?
Comme partout sur tout le territoire français, en Métropole comme dans les territoires d'outre-mer, les Français se sentent délaissés, abandonnés par un État, des institutions qui apparaissent de plus en plus déconnectés des réalités du quotidien.
La preuve est la forte augmentation de l’abstention à tous les rendez-vous électoraux.
Malgré les taxes et les impôts que beaucoup trouvent excessifs, tout semble en crise, de l'École à l'Hôpital, de l'accueil de nos anciens au soutien de ceux qui veulent produire chez nous, tous les services dit "publics" sont défaillants.
Dans les territoires ruraux c'est encore plus vrai, et cela ne date pas d'hier mais, depuis les années 80 et l'adoption d'une vision globalisée de l'Économie, nos campagnes deviennent de vrais déserts.
L'accélération s'est produite sous le gouvernement PS de Manuel Valls avec la création de ces mégas-régions et le délaissement de l'organisation du territoire basée sur l’échelon communal.
Enfin, les réponses écologiques, sociétales, sociales ou encore économiques et professionnelles qui sont proposées par la plupart des partis politiques, correspondent à une culture urbaine qui s’impose aux territoires ruraux et qui font des dégâts dans nos si belles campagnes, ne parlons pas de la Montagne.
Et pourtant, à l’heure des transformations climatiques, les territoires ruraux sont l’avenir de l’Humanité.
Les gilets jaunes, à leur manière, nous ont alerté qu’un fossé se creusait entre le monde rural et les grandes villes. Nos campagnes ne sont pas des espaces récréatifs pour des urbains en mal de vert. Elles doivent rester d’abord des lieux de vie pour des milliers d’hommes et de femmes, leur famille, des habitants qui doivent pouvoir y travailler, se soigner, assurer l’éducation des enfants et des jeunes.
C’est qu’elles ont des ressources, nos campagnes !
Élu député, indépendant de tout parti ou lobby, comme l’a fait Jean Lassalle, je mettrai un point d’honneur à écouter en circonscription, à soutenir les initiatives locales et à toujours légiférer au profit de l’Humain et jamais en défaveur des spécificités de nos territoires ruraux. Il n'y a pas de fatalité, il faut enfin un député du Comminges et du Savès qui est le courage de s'insurger dans l'hémicycle des injustices territoriales qui se mettent en place comme par exemple la fermeture du Col du Portillon, des règlements bureaucratiques pour lutter contre une pandémie ou pour développer un retour de la biodiversité.
C'est votre première campagne électorale ? Comment se passe-t-elle dans cette circonscription immense, l'une des plus grandes de France ?
Je suis honnête et comme je l'ai annoncé, j'ai grandi en Charente et, comme beaucoup de jeunes professionnels, j'ai dû rejoindre en 2000 Paris pour travailler. En 2017, j'avais déjà répondu présent à l'invitation de Jean Lassalle en étant candidat aux élections législatives dans les Hauts de Seine.
Rien à voir avec ce que je vis cette fois-ci dans la 8ème circonscription de Haute-Garonne.
La campagne en 2017 m'a permis de mieux comprendre encore ce qui différencie une circonscription rurale d'une circonscription urbaine.
Le fait d'aller coller moi-même dans les 282 communes de notre circonscription me permet de rencontrer des habitants de tout âge, de toute profession.
Moi, j'ai rencontré des gens qui aiment leur terroir. Comment ne pas leur faire confiance pour qu'ils le valorisent ? Comment peut-on ne pas vouloir les aider à y vivre au quotidien ? La circonscription est certes grande, avec des paysages variés, mais, à l'image du pays tout entier, elle reflète une richesse et un potentiel immenses : il faut juste donner une chance à ces territoires ruraux !
J'ai entendu dire que vous étiez "parachuté". Or, je sais que vous avez une résidence secondaire dans le Larboust et que vous êtes particulièrement attaché à ces Pyrénées luchonnaises...
Notre maison à Garin n'a jamais été une maison secondaire mais plutôt une maison principale tant nous ne sommes pas vraiment chez nous dans notre appartement loué en Ile de France. Nous ne sommes pas de très bons touristes ; nous sommes profondément attachés à la Montagne, peut-être les origines savoyardes de ma maman. Ce n'est pas seulement à vouloir grimper sur les sommets mais aussi à vouloir vivre les réalités d'un village d'une haute vallée.
Et à Garin, nous somme servi...
J'ai rencontré Jean Lassalle trois ans après notre atterrissage dans le Larboust. Parachuté, non mais adopté, certainement. N'étant pas natif du coin, je ne serai jamais un élu local, les gens du pays ont toutes les compétences pour le faire très bien, je les soutiendrai. Mais n'étant pas originaire d'une vallée ou d'une autre, d'un des villages des coteaux ou de la vallée de la Garonne, je n'ai pas de parti-pris, je pourrais représenter tout le monde.
Préférez-vous un député né en Comminges qui, avec un parti politique, a fait de la circonscription son fief, ou bien un député, certes adopté, mais qui sera la voix de tous ?
Le député sortant n'a plus l'investiture de la Nupes et a pour directrice de campagne la présidente de la région Occitanie, farouchement opposée à cette union de la gauche. Une autre candidate se réclame également de cette union de la gauche. Cela vous fait sourire ou vous attriste ?
Cela m'attriste profondément car cela donne encore une fois une très mauvaise image de la Politique.
Or, sans politique il n'y a plus de démocratie, plus de société libre.
Pour moi, cela prouve que le député sortant n'avait pas été et n'est pas plus cette fois-ci à la hauteur de l'enjeu : sauver les territoires ruraux de la diversification humaine comme environnementale.
Joël Aviragnet a fait comme beaucoup de politicards : on demande l'investiture à un concurrent pour éviter, le jour du vote, que ce parti ait pu présenter un candidat sérieux. Moi je n'aime pas cette façon de faire de la politique.
J'ose dire les choses car il faut arrêter de vouloir ménager la chèvre et le chou pour gagner des voix : il faut des hommes et des femmes politiques droits, honnêtes et courageux.
Je suis triste pour tous les gens de gauche, c'est à dire des gens qui ont d'abord le souci du social et de l'égalité des chances.
Si je suis élu, en défendant l'Humain et les territoires ruraux, je m'engage à porter à l'Assemblée Nationale, haut et fort, ces valeurs de Solidarité et d'Égalité des chances pour tous sur tous les territoires , je sais les Commingeois et la les Savèsiens y être attachés depuis des décennies.
Actualité de Wilfried Serre :
- Ce mardi à 19h, il organise une réunion publique à la mairie de Juzet -de-Luchon où il a invité "un collectif national réunissant chasseurs et animalistes, qui en profitera pour faire une conférence de presse au sujet de son projet d'alliance sur la question de la protection animale et de la biodiversité..." au cours de cette réunion "On abordera aussi le problème de la convention de Berne sur la question de la gestion des grands prédateurs", précise le candidat "Résistons!"
- Mercredi, il sera avec Jean Lassalle devant l'hôpital de Saint-Gaudens à 16 h.