Le directeur de la société n'était pas assez "fun"... il est licencié
Les faits remontent à 2015. Après avoir été recruté en 2011, ce "consultant senior" est devenu directeur de "Cubik Partners". Mais en 2015, il est licencié de son entreprise pour avoir refusé d'adhérer à la valeur "fun et pro" de l'entreprise.
Selon "BFM-TV", l'entreprise lui reprochait, notamment, de ne pas participer aux apéros organisés en fin de semaine, ou encore de critiquer l'alcoolisation excessive des équipes lors de ces "moments de convivialité".
Estimant avoir été licencié suite à un "comportement critique et son refus d'accepter la politique de l'entreprise basée sur l'incitation à divers excès", le salarié a contesté son licenciement devant les Prud'hommes, puis en appel, avant de se pourvoir en cassation
Dans un arrêt du ç novembre dernier, les magistrats de la cour de cassation considèrent "que le licenciement {est} intervenu en raison de l'exercice par le salarié de sa liberté d'expression ; que la cour d'appel a constaté qu'il ne pouvait être reproché à Mr T. son absence d'intégration de la valeur 'fun & pro' de l'entreprise".
Un arrêt qui précise que le licenciement est intervenu "en violation du droit fondamental du salarié à la dignité et au respect de sa vie privée (...) la culture "fun & pro" en vigueur dans l'entreprise était caractérisée par des pratiques humiliantes et intrusives dans la vie privée telles que des simulacres d'actes sexuels, l'obligation de partager son lit avec un autre collaborateur lors des séminaires, l'usage de sobriquets pour désigner les personnes et l'affichage dans les bureaux de photos déformées et maquillées".
Une partie du jugement de la Cour d'appel a donc été annulée par la Cour de cassation, qui a condamné l'employeur à verser, dans un premier temps, 3 000 € au salarié. D'autres points seront examinés par la Cour d'appel de Paris, notamment les indemnités de dédommagement. L'employé réclame 461 406 €, précise "BFM-TV".