Mort de Justine : quand "La Dépêche" publie le "témoignage exclusif" d'une amie qui sait "simplement ce que les autres lui en disent"
Ce mercredi, en fin de journée (18h15), le quotidien régional "La Dépêche" a publié en "UNE" sur son site internet un article titré :
{TÉMOIGNAGE EXCLUSIF. Mort de Justine Vayrac : pour son amie Marie, "il y avait sûrement quelque chose dans son verre"}
Dans cette affaire terrible, où une jeune maman de 21 ans a été tuée, après une soirée dans une discothèque (lire ici), "La Dépêche" publie donc un "témoignage exclusif" d'une amie de la victime qui dit au journaliste que "la nuit du drame" elle ne "sait pas grand-chose... Simplement ce que les autres lui en disent".
Et donc elle imagine que son amie a été droguée par Lucas, le meurtrier présumé, sans la moindre preuve, puisque le soir du meurtre... elle n'était pas avec Justine !
Pour le journalisme d'investigation, il faudra repasser l'examen !
Quand je lis cet article (réservé aux abonnés) que les lecteurs du quotidien découvriront (probablement) dans l'édition de jeudi 3 novembre, j'ai eu de suite en flash, le sketch de Coluche sur les journalistes :
"Je dis quand un journaliste n'en sait pas plus que ça, il devrait s'autoriser à fermer sa gueule" (Coluche)
Hélas donc, rien n'a changé depuis... ?
Si, si, l'omniprésence des réseaux sociaux qui poussent les médias à les suivre pour tenter de ne pas être hors circuit, et de publier des témoignages, pardon, des rumeurs qui, dans une affaire aussi terrible et triste que celle de Justine, non seulement n'apportent rien au traitement de l'information, mais en plus dénigrent encore un peu plus les médias... Comme s'ils en avaient besoin !