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15 Dec

"Meurtre au lac d'Oô" : le dernier "polar luchonnais" né de l'imagination de l'auteur Jean-Claude Billiet (entretien)

Publié par Paul Tian  - Catégories :  #littérature, #culture, #polar, #Jean-Claude Billiet, #Meurtre au lac d'Oô, #Luchon, #Comminges, #Pyrénées, #Picardie, #Saccourvielle, #EGMT

"Meurtre au lac d'Oô" : le dernier "polar luchonnais" né de l'imagination de l'auteur Jean-Claude Billiet (entretien)

Voici donc votre dernier né... "Meurtre au lac d'Oô". Votre sixième polar luchonnais si mes souvenirs sont exacts. Avant d'aborder ce nouveau titre, pouvez-vous rappeler aux lectrices et lecteurs de mon blog, vos précédents romans ?

En réalité, j’en suis à mon huitième roman… Pour deux d’entre eux, l’intrigue se déroule dans les Hauts-de-France, dont je suis originaire : "L’inconnu de la plage des Pauvres" et "Le mystère de l’École d’Étaples"…

Vous avez donc tout à fait raison, mon cher Paul, avec "Meurtre au lac d’Oô", ce sera mon sixième "polar luchonnais".

L’aventure a débuté par "Le mystère de l’Horloge", en 2016, un premier roman où les horloges et le village de Saccourvielle jouent un rôle central. J’ai poursuivi en 2017 avec "Le trésor de Castel Blancat", une sorte d’hommage à cette vieille tour de guet de la vallée d’Oueil.

En 2018, j’ai fait un petit écart avec "Le crime de l’express Paris-Luchon", qui est une galéjade traitant de la fermeture de la ligne SNCF entre Montréjeau et Luchon, à la manière d’un clin d’œil à Agatha Christie ! C’était aussi pour soutenir la cause du ferroviaire et celle de l’association "CDRIC" qui se bat pour la réouverture de la ligne. D’ailleurs, il y a un certain "Cédric Dufret", comme héros de cette aventure, si vous voyez le double jeu de mots (rires !)

Ensuite, avec "Meurtre au Sudorarium", est apparue une jeune journaliste, Marie Steenbecque, déracinée de son Nord natal… Une allusion à mes origines nordistes, bien sûr ! Là, j’ai voulu aborder, de façon humoristique, la privatisation des Thermes, en imaginant une lutte acharnée entre deux repreneurs, Russes et Chinois…

L’année suivante, on accompagnait notre jeune journaliste dans "Meurtre au musée de Luchon", un roman presque prémonitoire, puisqu’il s’agissait de la fermeture du musée, bien avant que la décision ne soit prise…

Et comme toujours, on retrouve dans ces différents romans ma "marque de fabrique", qui consiste à m’emparer d’un élément tiré de l’histoire locale autour duquel je "tricote" une fiction où le passé et le présent se mélangent jusqu’au dénouement final !

A l'origine de  "Meurtre au lac d'Oô" un fait-divers luchonnais qui a bel et bien existé ?

C’est l’association "EGMT" (Entraide Généalogique du Midi Toulousain), qui m’a mis sur la piste et je les en remercie ! En me permettant d’avoir accès aux archives d’un fait-divers tout à fait réel, qui s’est produit en février 1920, lors de la construction du barrage hydroélectrique du lac d’Oô, ils m’ont apporté, sur un plateau si j’ose dire, l’événement historique qui sert de point de départ à ce roman.

C’était trop tentant ! Je me suis lancé, en laissant libre-cours à mon imagination…

Ce qui m’a particulièrement intéressé, c’était de construire une fiction servant de prétexte à balayer plus de cent ans d’histoire et mettant en scène des faits marquants de la vie du Comminges : la Retirada, la Résistance, etc...

Pouvez-vous me parler, en quelques mots de votre sixième polar ?

Lorsqu’en février 1920, Émile Dupront, ingénieur en chef chargé de la construction de ce barrage hydroélectrique est abattu de 5 balles dans le corps, le décor est planté ! Qui a tiré ? Pourquoi ? Il me restait à imaginer la suite… Rien de tel qu’une histoire de vengeance pour traverser les générations et mettre la police sur les dents ! Mais qu’est-ce qu’un polar, sans une belle histoire d’amour ? J’ai donc inventé le personnage d’Inès, une jolie brune, qui n’est autre que l’arrière-petite-fille de Dupront ! Une redoutable croqueuse d’hommes ! Mais un roman, c’est aussi l’occasion de faire voyager le lecteur. Entre les Canaries, l’Espagne, la résistance toulousaine, une évocation de l’Union Soviétique, pour finir dans la vallée d’Oô, le moins que l’on puisse dire c’est que ça décoiffe pas mal !

Retrouvons-nous des personnages croisés dans vos autres romans ?

Le problème, lorsque l’on crée des personnages fictifs qui deviennent les héros de vos romans, c’est qu’on ne sait plus comment s’en débarrasser (rires !)

Des grands maîtres du suspense tels que Conan Doyle ou Maurice Leblanc ont connu cette aliénation. Ils ont fini par tuer leur personnage principal (Sherlock Holmes, Arsène Lupin… ), afin de mettre un terme à ce qui était devenu une obsession…

Le plus amusant, c’est qu’à l’époque, leurs romans paraissaient sous forme de feuilletons dans les hebdomadaires. Du coup, ils ont été sommés par leurs lecteurs de ressusciter leur héros ! Dumas aussi a été obligé de faire revivre d’Artagnan !

J’avais besoin de m’affranchir de l’intrépide Marie Steenbecque. Pour m’en séparer, je l’ai mutée dans son Nord natal… En revanche, j’ai conservé Fernand Ducazeau, Chef de la brigade de gendarmerie de Luchon, que mes lecteurs adorent. Je lui ai adjoint un jeune lieutenant, frais émoulu de l’école nationale des officiers, de manière à reconstituer ainsi un tandem…

Un 7ème roman en gestation ?

On va dire, pour ne pas déflorer le sujet, que deux ou trois idées se bousculent actuellement dans ma tête. Vous savez, Paul, je dis toujours que j’écris à l’insu de mon plein gré… Et c’est la stricte vérité ! Des scénarios (je n’aime pas dire "scénarii") s’installent dans mon cerveau et tout ça mijote tranquillement, jusqu’au jour où il faut que ça sorte ! Une chose est certaine, il y aura un petit septième (au total ça en fera 10 ! Déjà…) en 2023…

Vous pouvez me soumettre… à la question, je n’en dirai pas davantage (rires !)

Et si vous nous parliez un peu de vous pour les lectrices et lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?

Disons que j’ai eu une belle vie professionnelle comme haut fonctionnaire de l’État et que j’ai pris ma retraite après près de 45 ans de bons et loyaux services. Avec ma compagne, Martine Prouillac-Labry, que tout le monde connaît ici, je pensais connaître une vie paisible de retraité, profitant de mon temps libre et du décor qu’offrent ces magnifiques Pyrénées, pour lire, peindre un peu, bricoler, randonner

Et puis, le destin en a décidé autrement !

Un jour, j’ai vu que l’on descendait dans la sacristie l’horloge de clocher de l’église de Saccourvielle, juste en face de l’endroit où Martine a sa maison, pour la remettre en état… Dans mon cerveau malade (rires !) il y a eu comme un éclair : alors que l’horloger était penché sur le mécanisme, j’ai vu un mystérieux personnage qui lui plantait un couteau dans le dos ! J’en ai parlé à Martine et nous avons bien ri ! Sauf que, une quinzaine de jours plus tard, un roman policier s’écrivait dans ma tête, au point de gâcher mes nuits tellement ça devenait obsédant. Martine, m’a alors dit : eh bien, prends ton ordinateur et écris-le ! Ce que j’ai fait ! Croyez-moi ou non, c’était la première fois que j’écrivais un texte aussi long (rires !) J’ai trouvé un éditeur, "Autres Talents", à Aubagne, et j’en ai fait imprimer une centaine d’exemplaires en me disant que ça ne marcherait jamais ! Deux mois plus tard, tout était vendu !

Sans le savoir, je venais de mettre le doigt dans un terrible engrenage ! Depuis, je n’imagine plus ma vie sans l’écriture ! C’est un bonheur total pour moi ! Et si du coup, je peux aussi donner du plaisir à mes lecteurs, c’est merveilleux ! On ne gagne absolument pas sa vie avec ces petits polars, surtout que je mets un point d’honneur à ce que leur prix de vente n’excède pas 8 euros. C’est dire ! Mais ça permet de les mettre à la portée de toutes les bourses ! Rien ne remplace la lecture, un livre de papier entre les mains, dans le train (l’express Paris-Luchon ? Rires ! ), ou le soir dans son lit… C’est du rêve à l’état pur !

Où peut-on se procurer "Meurtre au lac d'Oô" ?

Ce qui est merveilleux aussi, c’est la confiance que l’on me fait ici à Luchon ! À commencer par Agnès de la "Librairie des Thermes" ou encore "Totem" ou bien le "Tabac-loto-presse" devant les halles… On peut même les trouver au "Grand Hôtel" de Superbagnères ! Je les remercie de tout cœur de m’accompagner et de me soutenir dans cette aventure romanesque ! Et j’espère que ce n’est qu’un début ! J’ai encore une foule d’idées en tête ! Mais, chuttttt !

Jean-Claude Billiet nous présente son "petit dernier" : Meurtre au lac d'Oô

Jean-Claude Billiet nous présente son "petit dernier" : Meurtre au lac d'Oô

La 4e de couverture de "Meurtre au lac d'Oô"

La 4e de couverture de "Meurtre au lac d'Oô"

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G
Bonjour et merci Paul pour toutes tes trouvailles. J'aurais une question : Où peut-on trouver ses livres. As tu au moins une des ISBN ?<br /> <br /> Joyeuses fêtes

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La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité (Albert Camus)