Insultes contre le député LFI Louis Boyard : avec Hanouna, "C8" l’a dans le baba !
La chaîne "C8" vient d'être condamnée à une amende de 3,5 millions d'euros, après les insultes lancées en direct par son animateur vedette, Cyril Hanouna dit "Baba" au député La France Insoumise (LFI) Louis Boyard, en novembre dernier, lors de l'émission "Touche pas à mon poste".
"Abruti", "tocard", "t'es une merde" : voilà les propos tenus par Hanouna qui valent à la chaîne l'amende record infligée par le régulateur des médias, l'Arcom. Des propos qui "ont porté atteinte aux droits de l'invité, au respect de son honneur et de sa réputation".
Pour l'Arcom, cette séquence a traduit "une méconnaissance par l'éditeur de son obligation de maîtrise de son antenne..."
Pour rappel, la précédente amende de 3 millions d'euros avait été infligée à C8, toujours à cause de son animateur, pour un canular jugé homophobe sur le plateau de "Touche pas à mon poste".
L'Arcom a également mis en demeure "C8" de respecter ses obligations en matière d'honnêteté et d'indépendance de l'information tout en considérant que le député Louis Boyard "avait été explicitement empêché d'exprimer en plateau un point de vue critique à l'égard d'un actionnaire du groupe Canal + auquel appartient C8" ce qui n'avait pas permis de réaliser l'émission "dans des conditions qui garantissent l'indépendance de l'information".
Communiqué de presse de l'Arcom
Décisions de l’Arcom relatives à l’émission "Touche pas à mon poste" du 10 novembre 2022
Au terme de la procédure engagée à la suite de propos tenus au cours de l’émission "Touche pas à mon poste" diffusée le 10 novembre 2022, l’Arcom a prononcé ce jour une sanction d’un montant de 3,5 millions d’euros à l’encontre de la chaîne C8.
L’Arcom a en effet estimé que ces propos ont porté atteinte aux droits de l’invité, au respect de son honneur et de sa réputation, en méconnaissance des stipulations de l’article 2-3-4 de la convention du service.
Elle a également considéré que cette séquence traduisait une méconnaissance par l’éditeur de son obligation de maîtrise de son antenne, inscrite à l’article 2-2-1 de sa convention.
Par ailleurs, l’Arcom a adopté une seconde décision, par laquelle elle a mis en demeure la chaîne de se conformer à l’avenir aux stipulations de l’article 2-3-8 de sa convention relatives à l’honnêteté et à l’indépendance de l’information et des programmes qui y concourent.
Elle a en effet considéré que l’invité avait été explicitement empêché d’exprimer en plateau un point de vue critique à l’égard d’un actionnaire du Groupe Canal +, auquel appartient le service de télévision C8 et que, par suite, l’émission n’avait pas été réalisée dans des conditions qui garantissent l'indépendance de l'information.