Mort de Nahel à Nanterre : la France sous les feux de la critique internationale sur le "racisme policier"
La France est confrontée à de vives critiques et à des appels pressants de la part de l'ONU et d'autres pays pour qu'elle aborde sérieusement les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l'ordre. Ces appels font suite à la mort tragique d'un adolescent tué par un policier, qui a déclenché trois nuits d'émeutes à travers le pays.
L'ONU, le Conseil des droits de l'homme, le Japon, le Brésil et le Danemark ont tous souligné les profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l'ordre en France.
Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, a déclaré lors d'un point de presse à Genève que c'était le moment pour la France de prendre des mesures sérieuses pour résoudre ces problèmes. Ces critiques ne sont pas nouvelles, mais elles soulignent l'urgence d'une action concrète.
La mort de Nahel, un jeune homme de 17 ans, lors d'un contrôle routier mené par deux motards de la police près de Paris, a déclenché des manifestations violentes et des émeutes à travers le pays. Les autorités ont été appelées à garantir que l'utilisation de la force par la police respecte les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité. La porte-parole de l'ONU a exprimé sa préoccupation face aux violences qui ont éclaté après la mort du jeune homme, soulignant que même en présence d'éléments violents lors des manifestations, il est essentiel que la police respecte ces principes.
Les chiffres officiels indiquent que 667 arrestations ont été effectuées dans la nuit de jeudi à vendredi, et 249 policiers et gendarmes ont été blessés au total. Ces violences font écho aux préoccupations antérieures concernant le ciblage disproportionné de certaines minorités par les forces de l'ordre françaises. Le Comité des Nations unies pour l'élimination de la discrimination raciale avait déjà exprimé sa profonde préoccupation face aux contrôles d'identité fréquents, aux interpellations discriminatoires et à l'application d'amendes forfaitaires imposées par la police ou les forces de l'ordre, qui visent de manière disproportionnée les personnes d'origine africaine, d'ascendance africaine ou arabe, les Roms, les gens du voyage et les non-ressortissants.
Les inquiétudes concernant les violences policières et la discrimination raciale en France ont également été exprimées par des États membres du Conseil des droits de l'homme. Le Brésil et le Japon ont critiqué le "profilage racial" par les forces de l'ordre, tandis que la Suède, la Norvège et le Danemark se sont inquiétés des violences policières. Le Luxembourg a appelé la France à revoir sa politique en matière de maintien de l'ordre.
Face à ces critiques internationales récurrentes, la France est confrontée à un moment décisif pour prendre des mesures concrètes afin de lutter contre le racisme et la discrimination raciale au sein de ses forces de l'ordre.
L'ONU et d'autres pays insistent sur l'importance de respecter les principes fondamentaux de l'État de droit, de garantir l'égalité de traitement pour tous les citoyens et de mettre en place des réformes significatives pour prévenir de tels incidents à l'avenir.
La question reste de savoir si ces appels seront entendus et si des mesures réelles seront prises pour remédier à ces problèmes persistants.
Pour rappel, Nahel, 17 ans, a été tué, mardi à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, par un policier, après un refus d'obtempérer. Ce brigadier a été mis en examen jeudi pour homicide volontaire et placé en détention provisoire (lire ici). Depuis la mort tragique de l'adolescent, des émeutes urbaines ont lieu dans de très nombreux quartiers populaires mais aussi dans les centres de plusieurs villes de l'hexagone.