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09 Aug

Échec de compétitivité : adieu au premier train à hydrogène d'Alstom en Allemagne

Publié par Paul Tian  - Catégories :  #transport ferroviaire, #train à hydrogène, #Ligne Luchon-Montréjeau, #Allemagne, #germany, #basse-saxe, #batterie électrique, #coût, #onde de choc, #Occitanie, #Carole Delga, #Alstom, #diesel, #mobilité, #Transition Ferroviaire, #climat, #dérèglement climatique, #CO2

(Photo © LVNG)

(Photo © LVNG)

Chères lectrices et lecteurs de mon blog, si je vous dis train à hydrogène, je suis persuadé que vous pensez immédiatement à la ligne Montréjeau-Luchon, fermée par la SNCF depuis novembre 2014 et qui devrait reprendre du service sous la houlette du Conseil régional d'Occitanie, fin 2024 (lire ici) avec un train à... hydrogène, dont la présidente Carole Delga est une fervente défenseuse, tout comme de nombreux élus du Haut-Comminges pour un coût d'environ 70 millions d'euros.

 

Et c'est dans ce contexte qu'on apprend qu'en Allemagne, c'est déjà la fin du premier train à hydrogène d’Alstom, jugé pas assez compétitif. Un train à hydrogène qui, en basse-saxe, avait été inauguré en août 2022, il y a tout juste un an et qui était le premier train à hydrogène de passagers du monde...

 

Mais voilà...

L'autorité des transports de l'État de Basse-Saxe (LVNG) en Allemagne avait suscité l'admiration du monde entier en août 2022 en inaugurant le tout premier train de passagers alimenté par une pile à hydrogène. Cette prouesse technologique lui avait valu la reconnaissance de l'Union européenne pour sa contribution aux objectifs climatiques. Dans un contexte où près de la moitié des trains régionaux en Europe continuaient de fonctionner au diesel, émettant 3,9 millions de tonnes de CO2 dans l'atmosphère en 2019, l'initiative de la LVNG s'était avérée être un pas en avant crucial vers la réduction des émissions nocives.

 

Cependant, malgré les récompenses et la pertinence environnementale, l'entreprise publique de Basse-Saxe a récemment décidé de changer de cap, provoquant ainsi une onde de choc dans le secteur ferroviaire.

 

La technologie de l'hydrogène a cédé sa place à l'électrique, jugé plus rentable selon une étude de marché récente. Bien que la LVNG persistera dans ses efforts pour éradiquer le diesel, la compagnie est devenue la première au monde à renoncer à sa flotte de trains à hydrogène pour se tourner vers l'électrique à batteries.

 

Olaf Lies, le ministre des Transports de Basse-Saxe, a déclaré dans un communiqué publié le 26 juillet dernier :

 

"À partir de 2029, nous mettrons progressivement en service 102 nouvelles unités équipées de la technologie de batterie, éliminant ainsi progressivement les flottes diesel existantes." 

 

Cette décision marque un pas important vers une mobilité plus propre et plus durable, alignée sur les objectifs climatiques régionaux et internationaux.

 

En tant que propriété du gouvernement de Basse-Saxe chargée de l'exploitation du réseau régional, la LVNG s'apprête à lancer des appels d'offres pour ses projets à venir. Les premiers trains électriques à batterie devraient commencer à circuler sur la ligne Heidekreuz en 2029.

 

Dans sa communication, la LVNG n'a pas remis en question la pertinence de la technologie à hydrogène. Au lieu de cela, l'entreprise a mis en avant les considérations économiques qui ont pesé dans sa décision. Les trains électriques à batteries se sont avérés être une option plus économique à exploiter par rapport à leurs homologues à hydrogène. Cette décision rappelle l'importance de réduire les coûts pour rendre viables et accessibles à grande échelle les solutions de transport respectueuses de l'environnement.

 

Le choix de la LVNG n'est pas isolé. D'autres entreprises du secteur ont également pris des décisions similaires, mettant de côté l'hydrogène en raison de préoccupations financières. À Montpellier, par exemple, la technologie de l'hydrogène a été abandonnée pour les mêmes raisons. La Métropole de Montpellier avait engagé, en 2020, un grand plan de déploiement d’une cinquantaine de bus à hydrogène. Un plan qui a donc été remis aux oubliettes...

 

Alors que la LVNG se prépare à une transition majeure vers les trains électriques à batterie, l'industrie ferroviaire est confrontée à la tâche complexe de trouver un équilibre entre les impératifs économiques et environnementaux. La décision de la LVNG illustre le besoin continu de rechercher des solutions de mobilité durables, abordables et efficaces pour un avenir où le respect de l'environnement est primordial.

 

(Source : Communiqué de presse LVNG)

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C
Pas étonnant. Je pense qu'au passage ces entreprises avaient amorti leurs recherches par des subventions européennes... Le choix est simple : soit changer de modes d'énergie et (peut-être) faire un peu moins de profits, soit continuer à foncer dans le mur... On ne sortira pas de la question de l'environnement sans renoncer à certaines énergies. Pourtant on connait déjà tous le problème avec les batteries, mais le profit reste chevillé aux corps des grands décideurs. A moins qu'ils ne décident de privilégier une nouvelle possibilité prometteuse : les batteries salines (ABFB), mais je ne crois pas que ce soit adapté au train.
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La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité (Albert Camus)