Occitanie : ce maire qui veut une voie verte plutôt qu'une liaison ferroviaire...
Les élus Commingeois, dans leur grande majorité, parient sur le retour du train (à hydrogène ou pas) entre Montréjeau et Luchon. Une ligne qui a été fermée en novembre 2014 par la SNCF et qui devrait redémarrer dans un an, au dernier trimestre 2024, sous la houlette du Conseil régional de l'Occitanie. Sa présidente, Carole Delga, en est une très fervente partisane... Si une poignée d'élus ne sont pas très chauds pour ce retour du train à 70 millions d'euros (au bas mot), ils s'en gardent bien de le crier haut et fort... Car, ne le cachons pas, il reste quand même une grande inconnue : est-ce que les Commingeois (et les touristes) utiliseront ce moyen de transport cher aux élus et cher aux contribuables... occitans ?
Se souvenir de cette poignée de passagers qui empruntaient la ligne il y a dix ans... J'en faisais partie trois à quatre fois par mois pour me rendre soit à Toulouse, soit à Bordeaux...
Bref...
En Occitanie, il y a un maire qui est opposé à la réouverture d'une ligne ferroviaire par la Région Occitanie. Non, non, pas celle entre Montréjeau et Luchon, mais entre sa ville Quillan et Limoux et au-delà, Carcassonne.
Lundi, dans un communiqué de presse (lire ci-après), le maire de Quillan, Pierre Castel, a exprimé son opinion, après l'annonce du report de la réouverture du tronçon entre Limoux et Quillan en 2030 au lieu de 2025.
Un maire qui préfère une voie verte plutôt que cette liaison ferroviaire :
"Une voie verte qui non seulement apporterait un nouveau dynamisme dans la Haute Vallée, qui en a bien besoin mais, et ce n’est pas négligeable, ferait économiser au budget de la Région entre 60 et 80 millions d’Euros".
Tout en ajoutant :
"L’ALF* nous met en avant le nombre des voitures qui circulent "encore" dans la Haute Vallée. Ils semblent ignorer que nous sommes un territoire rural et que ce moyen de transport est le plus utile pour faire les courses. Il suffit de faire un micro-trottoir dans les commerces principaux pour connaître l’avis de la majorité des habitants..."
Le quotidien régional "L'Indépendant", précise dans son édition de mercredi dernier que le premier magistrat souhaite récupérer la gare SNCF de Quillan pour mener à bien son projet de voie verte". Le maire de Quillan s'appuyant sur la voie verte reliant Bram à Lavelanet avec ses 40 000 visiteurs en 2022...
Créer une voie verte entre Limoux et Quillan "offrirait de nombreux atouts pour l'activité économique et touristique de la Haute-Vallée de l'Aude, sans pour autant investir des dizaines de millions d'euros d'argent public" a précisé Pierre Castel aux journalistes de "L'Indépendant".
*ALF : Association pour le maintien et le développement de la Ligne Ferroviaire Carcassonne-Quillan)
Communiqué de presse de Pierre Castel, maire de Quillan :
Une réunion a eu lieu dernièrement dans les locaux de la Région Occitanie à Carcassonne concernant la rénovation de la voie ferrée Limoux-Quillan et je fais suite à l’article paru dans l’Indépendant de ce dimanche.
Je n’ai pas été convié à cette réunion, alors que tous les maires concernés par cette ligne avaient été invités.
Cette ligne devait être remise en service en 2025, le délai en a été reporté à 2030.
Mes prévisions s’avèrent malheureusement exactes, nous n’aurons à cette date ni train et malheureusement ni voie verte. J’ai tout de même été informé de ce rendez-vous, et le Vice -Président de la Région en charge des transports a accepté de me recevoir.
Il a bien entendu été informé de ma préférence pour une voie verte qui non seulement apporterait un nouveau dynamisme dans la Haute Vallée, qui en a bien besoin mais, et ce n’est pas négligeable, ferait économiser au budget de la Région entre 60 et 80 millions d’Euros.
Mais comment se battre contre un idéologue qui ne veut entendre aucun argument que les siens. L’idéologie qu’elle soit de gauche ou de droite est toujours mauvaise conseillère.
Le budget de la Région semble actuellement dans une mauvaise passe compte tenu des 3 dernières années. L’ALF nous met en avant le nombre des voitures qui circulent "encore" dans la Haute Vallée. Ils semblent ignorer que nous sommes un territoire rural et que ce moyen de transport est le plus utile pour faire les courses. Il suffit de faire un micro-trottoir dans les commerces principaux pour connaître l’avis de la majorité des habitants.
Les économies réalisées pourraient permettre de financer les investissements nécessaires à beaucoup de communes de la Haute Vallée.
Je conclu mon propos en confirmant que la solution du développement en Haute Vallée était la voie verte et que je me battrais jusqu’au bout pour que la raison l’emporte enfin."