A69 Toulouse-Castres : 200 scientifiques s'élèvent contre ce projet routier contesté
La voix des scientifiques s'élève pour alerter sur les conséquences environnementales de la construction de l'autoroute A69 reliant Castres à Toulouse. Dans une tribune publiée dimanche sur un blog de "Mediapart", 200 chercheurs, membres du collectif toulousain Atécopol, appellent les décideurs politiques à reconsidérer ce projet controversé.
Ce collectif, regroupant des experts dont deux membres du Giec, est unanime dans son opposition à la construction de l'autoroute A69. Leur argumentaire s'appuie sur des considérations environnementales cruciales à une époque où le changement climatique et la protection de la nature sont au cœur des préoccupations.
Les scientifiques dénoncent l'absurdité de développer des infrastructures routières pour les véhicules individuels, en concurrence directe avec les transports en commun, tels que les bus et les trains, déjà en service sur ce tronçon. Ils remettent en question l'idée que cette autoroute favoriserait le développement du territoire, soulignant qu'elle profiterait principalement à Toulouse, au détriment des zones rurales.
De plus, les chercheurs insistent sur les conséquences environnementales de ce projet, à la fois pendant la construction et son utilisation ultérieure. Ils rappellent que des terres agricoles seront perdues, que des espaces sauvages seront artificialisés, et que des milliers de tonnes de CO2 seront émises. Les arguments avancés par les partisans du projet en faveur de la "croissance économique" ne trouvent pas grâce aux yeux de ces scientifiques, qui estiment que ces avantages hypothétiques ne justifient pas ces coûts environnementaux.
La notion de "compensation environnementale", promise par les partisans du projet, est également critiquée par les chercheurs, qui soulignent qu'elle est largement contestée dans la littérature scientifique. Ils affirment que la simple plantation de jeunes arbres en remplacement d'arbres centenaires ne peut compenser la perte de biodiversité et des écosystèmes naturels.
Cette tribune intervient après l'interpellation de Thomas Brail, un militant pour la défense des arbres, qui s'était installé dans un arbre en signe de protestation contre le projet d'autoroute Toulouse-Castres. Les scientifiques demandent aux responsables politiques, notamment à Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, à Clément Beaune, ministre des Transports, et à Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition Écologique, de reconsidérer leur position à la lumière des faits.
À une époque où les préoccupations environnementales sont de plus en plus pressantes, les scientifiques rappellent l'importance de prendre en compte les données scientifiques dans la prise de décision politique, afin de garantir la protection de notre planète et des générations futures. Ils invitent les décideurs à faire preuve d'ouverture d'esprit et à écouter les experts pour éviter des projets dommageables pour l'environnement et la biodiversité.
- Pour lire la lettre ouverte des 200 chercheurs, cliquez ici