L'instantané de Gérard Piquemal : l'itinérance
Je suis passionné par les questions sociales. Aujourd'hui je voudrais vous parler d'un sujet qui me touche particulièrement : l'itinérance. Vous avez peut-être entendu parler de cette femme qui a accouché seule dans un boisé, sans aucune aide ni soutien. C'est une histoire tragique qui illustre la réalité de milliers de personnes sans-abri au Québec.
Selon le dernier recensement, il y aurait environ 6 000 personnes itinérantes dans la province, mais ce chiffre est sans doute sous-estimé. En effet, dénombrer l’ensemble des personnes sans-abri est une tâche pour ainsi dire impossible, car elles sont souvent invisibles aux yeux de la société. Elles vivent dans la rue, dans des refuges, dans des squats, dans des voitures ou dans des boisés, comme cette femme.
La crise actuelle du logement n'arrange pas les choses. Le nombre de sans abris augmente chaque année alors que le nombre de logements sociaux diminue. Selon le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), il manquerait plus de 50 000 logements sociaux au Québec pour répondre aux besoins des ménages à faible revenu. Pour ces personnes, la difficulté d’accéder à un logement abordable est un enjeu majeur qui les empêche de se stabiliser.
Face à cette situation, que pouvons-nous faire ?
Certains diront qu'il faut plus d'argent, plus de programmes, plus de services. C'est vrai, mais c'est aussi insuffisant. Il faut surtout plus de volonté politique, plus de solidarité, plus de compassion. Vaincre l’itinérance n'est pas qu'une question de moyens, c'est aussi une question de valeurs. Nous devons reconnaître que les personnes sans-abri sont des citoyens à part entière qui ont droit au respect, à la dignité et à la sécurité. Nous devons leur offrir des solutions adaptées à leurs besoins, qui leur permettent de retrouver leur autonomie et leur place dans la société.
Je vous invite à réfléchir à cette question et à agir en conséquence.
Vous pouvez soutenir les organismes qui œuvrent auprès des personnes itinérantes, vous pouvez offrir un peu de votre temps aux organismes communautaires comme je le fais avec le "Spa de la rue", signer des pétitions pour demander plus de logements sociaux, vous pouvez sensibiliser votre entourage à cette réalité.
Mais surtout, vous pouvez changer votre regard sur les personnes sans-abri et leur témoigner de l'humanité. C'est le premier pas vers un monde plus juste et plus inclusif.
A lire sur mon blog :
- Rencontre avec Gérard Piquemal, luchonnais expatrié au Canada, passionné de photo (ici)
- L'instantané de Gérard Piquemal : "Ah l'hiver à Montréal, c'est pas de la tarte" (ici)
- L'instantané de Gérard Piquemal : à l'automne de la vie ! (ici)
- Site internet de Gérard Piquemal, la mémoire par l'image (cliquez ici)