En vidéo : Joyeuses fêtes et Meilleurs vœux pour 2024 !
L'antique expression "Trêve des Confiseurs", forgée au cours des tumultueux débats de 1875 entre monarchistes, bonapartistes et républicains, autour de la future constitution de la Troisième République, semble-t-elle encore résonner avec authenticité en cette année 2023 ? Indubitablement, les médias persistent à la brandir en ces temps festifs précédant le seuil de la nouvelle année. Toutefois, le vocable "trêve" semble s'être évaporé de nos modes de pensée et d'agir, où l'invective, la violence verbale ont supplanté, depuis quelques années, et de manière de plus en plus prégnante aujourd'hui, tout échange constructif entre les individus avides de joutes, minute après minute, sur les réseaux sociaux, caisse de résonance exacerbée du malaise de notre société. En cette période d'inflation contraignant tant de citoyennes et citoyens à faire l'impasse sur le superflu pour tenter de subsister, le mot "confiserie" semble même avoir perdu toute connotation de délice familier...
Et pourtant !
Recevant la vidéo de Gérard, j'ai immédiatement pressenti que la "trêve des confiseurs" n'était pas une idée désuète datant du XIXe siècle. En définitive, il suffisait de se recueillir devant un écran (certes, parfois l'écran se révèle salvateur...) pour contempler la limpidité de ces images flottant d'une manière quelque peu surréaliste devant nous. La nature se révèle époustouflante ! Le renard semble nous défier, faisant fi délibérément de la nocivité humaine, tandis que le martin-pêcheur nous dévoile sa parure la plus éclatante, nous invitant à dériver vers l'inconnu... C'est ainsi que j'ai accueilli ces images de Gérard. Des images de quiétude, des images de simple félicité, des images de vie et d'espérance... Des images qui, le temps de quelques minutes, nous arrachent à l'année qui tire sa révérence, une fois encore baignée de larmes, de sang, de peur, d'angoisse, de haine de l'autre, et qui, malgré tout, nous ouvrent les portes de 2024 que nous rêvons un tant soit peu meilleure, un tant soit peu moins empreinte de haine, un tant soit peu plus solidaire...
Alors que nous sommes secoués depuis ces derniers jours par le vote d’une loi inique, je laisse ma mémoire me souvenir de Victor Hugo qui en 1855 écrivait ce texte, si d’actualité :
"Étranger ? Que signifie ce mot ? Quoi, sur ce rocher j'ai moins de droits que dans ce champ ? Quoi, j'ai passé ce fleuve, ce sentier, cette barrière, cette ligne bleue ou rouge visible seulement sur vos cartes, et les arbres, les fleurs, le soleil ne me connaissent plus ? Quelle ineptie de prétendre que je suis moins homme sur un point de la terre que sur l'autre ! Vous me dites : 'Nous sommes chez nous et vous n'êtes pas chez vous.' Où ? Ici ? Vous n'avez qu'à y creuser une fosse, et vous verrez que la terre m'y recevra tout aussi bien que vous."
Joyeuses fêtes à vous et belle année 2024 !!!