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12 Mar

Piscines de Luchon : entretien "exclusif" avec le maire Éric Azémar

Publié par Paul Tian  - Catégories :  #Luchon, #Saint-Béat, #CCPHG, #piscine, #centre aquatique, #étude, #Eric Azémar, #maire, #interview, #économie, #tourisme, #Comminges, #Haute-Garonne, #Occitanie, #piscine éphémère

Piscines de Luchon : entretien "exclusif" avec le maire Éric Azémar

Lors du dernier conseil communautaire de la CCPHG (Communauté de Communes Pyrénées Haut-Garonnaises), la problématique des piscines sur le territoire était à l'ordre du jour, avec à la clé le vote par les élus communautaires d'une étude pour connaître "l'opportunité et la programmation" de ce futur et éventuel centre aquatique... Une étude d'un coût de 200.000 euros. Éric Azémar, maire de Luchon s'est abstenu. Il répond à mes questions.

Paul Tian : Lors du dernier conseil communautaire, il a été rapporté sur une page Facebook administrée, notamment, par des membres de votre opposition municipale, dont l'ancien maire de la cité thermale, que la majorité des élus a voté en faveur du lancement d'une étude pour l'aménagement d'espaces aquatiques sur le territoire de la communauté de communes. Il est indiqué que votre 1er adjoint a voté contre, et que vous-même ainsi qu'une de vos adjointes vous êtes abstenus. Pourriez-vous partager les raisons de votre abstention et clarifier votre position sur cette question ?

 

Éric Azémar : C’est un sujet brulant et de première priorité pour les habitants et les visiteurs du pays de Luchon. Je rappelle que les piscines de Luchon (la piscine à ciel ouvert Alban Rougé et la piscine couverte Chambert) ont été fermées il y a de nombreuses années par mon prédécesseur. La cause de ces fermetures successives est connue : manque systématique d’entretien et d’investissement sur ces équipements déjà âgés.

 

Il faut maintenant retrouver ces équipements qui font cruellement défaut dans notre offre de qualité de vie et d’attractivité touristique. Cela représente un investissement qui se chiffre en millions d’euros.

 

Mais au-delà du "simple" investissement que cela représente, il faut considérer le coût très important pour faire fonctionner ces piscines. Tout le monde le sait, une piscine municipale fonctionne toujours à perte : nous parlons ici de plusieurs centaines de milliers d’euros annuels de perte.

 

La commune de Luchon n’a plus les moyens de supporter seule ces équipements qui, de plus, ne concernent pas que les habitants de la ville de Luchon mais bien tous les habitants, adultes et enfants et tous les visiteurs du pays de Luchon, et ils sont nombreux... et probablement appelés à être de plus en plus nombreux dans les années à venir.

 

N’oublions pas l’attractivité accrue récente de notre pays de Luchon : nouvel établissement thermal et de Bien-Être, nouvel ascenseur valléen… et à venir : le retour du train à Luchon, une maison de santé pluridisciplinaire et la réouverture du Casino !

 

Tous sont des projets structurants portés par l’Etat, la Région Occitanie et le Conseil départemental, pour près de 200 millions d’euros. L’objectif est clair : revitaliser, redynamiser le pays de Luchon et son attractivité.

 

Dans ce contexte, il est logique que Luchon retrouve une piscine, élément manquant de cet effort d’attractivité recherchée. Il est donc "normal" que la construction et le fonctionnement de ces équipements aquatiques soient portés par la Communauté de Communes et non, par la seule commune de Luchon.

 

La question qui était posée jeudi dernier en Conseil communautaire portait sur "l’opportunité et la programmation d’un ensemble aquatique intercommunal".

 

A mon avis, c’est une mauvaise question ! Ou du moins une double question en une : il est bien évident que les piscines qui doivent revoir le jour dans notre communauté de communes sont celles de Luchon et celle de Saint-Béat, d’autant que le contrat PVD (signé par la Communauté de Communes) mentionne bien une piscine à Luchon et que le contrat Bourg-Centre (en cours de signature par la Région Occitanie) prévoit bien une piscine à Luchon.

 

Diligenter une étude de plus de 200.000 euros pour répondre à la question de la situation géographique des futures piscines est une perte de temps et d’argent !

 

La question qui aurait dû être posée est :

 

"Quels formats (techniques et juridiques) doivent prendre ces futurs ensembles aquatiques et comment et par qui faire construire et fonctionner ces ensembles aquatiques".

 

L’étude qui sera donc lancée nous indiquera dans un an minimum l’endroit où nous ferons construire ces piscines… Une étude supplémentaire sera sans doute nécessaire pour préciser les choses…

 

C’est la raison pour laquelle je me suis abstenu : je ne suis pas d’accord pour cette perte de temps !

 

Paul Tian : La Communauté de Communes Pyrénées Haut-Garonnaises a-t-elle actuellement la compétence pour créer une piscine ou un centre aquatique sur son territoire ?

 

Éric Azémar : Actuellement non. Rien ne dit qu’elle ne la prenne d’ailleurs. Il faudra attendre le résultat de l’étude ci-dessus, je pense, pour que la question de la prise de compétence de la Communauté de Communes soit posée en conseil communautaire. A mon avis cela ne se fera pas avant deux ans… Entre-temps, de nouvelles élections communales et intercommunales auront eu lieu et les nouvelles équipes devront se reposer la question…

 

Une raison de plus de ne pas être d’accord sur le timing que l’on nous impose aujourd’hui, mais d’avancer, prudemment et avec volonté.

 

Paul Tian : Toujours sur ce "post" Facebook on peut lire "en attendant, une piscine provisoire serait la bienvenue". Cette piscine éphémère pour les mois d'été est-elle réalisable ?

 

Éric Azémar : La seule piscine éphémère que nous avons eue à Luchon a été celle de 2019... tout le monde s’en souvient : très peu de fréquentation et un cout total de plus de 250.000 euros !

 

Sans aborder ici son impact environnemental…

 

Sans que cela soit une solution de remplacement aux piscines nécessaires dans le pays de Luchon, nous offrirons cet été une plage à Badech, élargie et améliorée par rapport à celle de l’année dernière. Des équipements ludiques augmentés viendront en renfort de son attractivité.

 

Paul Tian : Donc, si je comprends bien, Luchon n'aura pas de piscine avant longtemps ?

 

Éric Azémar : Ce sera le cas si nous restons dans ce schéma d’études qui définissent d’autres champs d’actions pour d’autres études à venir… Il ne faut pas oublier que Luchon et Saint-Béat ont déjà travaillé de leur côté à un projet de piscine, plusieurs études d’opportunité existent.

 

Enfin, il me semble que les membres de la Communauté de Communes connaissent mieux les besoins de leur territoire qu’un bureau d’études extérieur.

 

A ce jour, la Communauté de Communes porte la responsabilité de ce calendrier prévisionnel, alors même qu’elle ne s’est même pas saisie de la compétence piscine !

Eric Azémar, maire de Luchon (photo archives)

Eric Azémar, maire de Luchon (photo archives)

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La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité (Albert Camus)