Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 May

"CultuREVE" à Luchon : les élèves sensibilisés aux discriminations avec le documentaire "T4, un médecin sous le nazisme" et l'humoriste Krystoff Fluder

Publié par Paul Tian  - Catégories :  #luchon, #sensibilisation, #discrimination, #cité scolaire, #élève, #Krystoff Fluder, #humour, #Catherine Bernstein, #documentaire, #nazisme, #Aktion T4, #éducation, #claude coret, #Myriam Dutoit, #Dominique Rech, #histoire, #société

"CultuREVE" à Luchon : les élèves sensibilisés aux discriminations avec le documentaire "T4, un médecin sous le nazisme" et l'humoriste Krystoff Fluder
"CultuREVE" à Luchon : les élèves sensibilisés aux discriminations avec le documentaire "T4, un médecin sous le nazisme" et l'humoriste Krystoff Fluder

Jeudi 25 avril dernier, l’association CultuREVE a organisé une journée d’action et de sensibilisation, avec 143 élèves du collège et du lycée de Luchon.

 

Le jeudi 26 avril 2024, au Théâtre du Casino de Luchon, les cinquièmes, les premières et les terminales inscrits en EDS géo-politiques, ont rencontré Krystoff Fluder pour parler de discriminations autour d'un documentaire réalisé par Catherine Bernstein : "T4, un médecin sous le nazisme".

 

Ce documentaire raconte toutes les étapes de l'extermination des handicapés dans l'Allemagne nazie. Entre 1939 et 1945, au moins 200.000 handicapés physiques et mentaux furent assassinés, tout comme des personnes considérées inutiles et "asociales". C'était l'Aktion T4.

 

Financé par la DILCRAH, en partenariat avec la Ville de Luchon et la Communauté de Communes Pyrénées Haut-Garonnaise, cet événement était organisé par l'Association CultuREVE, co-présidée par Claude Coret et Myriam Dutoit.

 

Dominique Rech, membre de l’association, historien et professeur d'Histoire et Géographie au lycée Edmond Rostand de Luchon, avait organisé avec Myriam Dutoit et Thierry Magne, un échange entre les cinquièmes et les terminales qui purent ainsi, éclairer le contexte historique de l'action T4 aux plus jeunes ; une forme active et dynamique qui impliquait chaque élève.

 

Puis ce fut au tour de Krystoff Fluder d'intervenir. En connaissance de cause. Aujourd'hui, ce comédien de talent nous fait rire parce que c'est avec humour qu'il parle de discriminations, de racisme et de haines en tous genres. Dans des échanges directs et plein de sincérité, Krystoff Fluder a laissé ces jeunes rentrer dans son intimité. Aucune question n'aura été esquivée.

 

Krystoff Fluder a parlé de son vécu, de sa souffrance. Il a parlé de son handicap, visible à celui qui se moque. Mais il a aussi parlé de ses douleurs cachées, celle que l'œil ne peut voir.

 

Une leçon de rire et une leçon de vie pour les jeunes et les moins jeunes.

 

Lorsqu'une élève a pris la parole pour expliquer les moqueries dont elle était victime, nous avons pensé que ce type d'action était bien nécessaire.

 

Le vendredi soir, Krystoff Fluder a proposé son spectacle "Oui, je suis noir, et alors ?", un one-man-show autobiographique de ce grand homme "à la verticalité contrariée". Ainsi, parents et enfants purent-ils parler ensemble de ces sujets préoccupants après un bon fou-rire !

Présentation du film projeté "T4, un médecin sous le nazisme", réalisé par Catherine Bernstein. Produit par Les films de l’Arquebuse, Zadig Productions (avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah)

 

Synopsis :

 

A travers l’histoire de la compromission d’un médecin pendant le nazisme, ce film raconte pour la première fois toutes les étapes de l’extermination des handicapés entre 1939 et 1945 dans l’Allemagne nazie.

 

Entre 1939 et 1945, au moins 200.000 handicapés physiques et mentaux furent en effet assassinés dans le cadre de l’Aktion T4.

 

Le neurologue Julius Hallervorden participa à cet assassinat de masse pour récupérer les cerveaux de 690 victimes et accélérer ainsi ses propres recherches. Après la guerre, il poursuivit une brillante carrière, sans être jamais inquiété, et mourut couvert d’honneurs.

 

Ce documentaire, suit pas à pas la carrière de ce neurologue réputé qui, au nom de la science, profita puis participa à un meurtre de masse : le programme "T4", consistant à éliminer les handicapés physiques et mentaux et les personnes considérées comme inutiles et "asociales" par le régime nazi.

Qui est Catherine Bernstein ? (entretien)

CultuREVE : Ce documentaire porte sur les crimes commis par le régime nazi durant la Seconde Guerre mondiale. Est-ce votre premier film sur cette période de l’Histoire ?

 

Catherine Bernstein : Dans un précédent film, "Assassinat d’une modiste", à travers l’histoire d’une femme qui faisait des chapeaux près des Champs-Elysées, je racontais la spoliation des Juifs de France sous l’Occupation. Comment, avant d’être arrêtés, déportés et assassinés, on enlevait petit à petit à ceux désignés comme Juifs toute existence sociale : plus de travail, plus de compte en banque, plus de vélo ou de radio, plus d’accès dans les magasins sauf de 15h à 16h...

 

J’ai aussi réalisé un film court sur Alan Turing, le pionnier de l’informatique, qui a été exclu de la société anglaise du fait de son homosexualité. Je m’intéresse beaucoup au droit à notre singularité et au fait qu’à une époque ou une autre, une société puisse exclure un type de personne ou un autre pour des raisons totalement arbitraires.

 

Car au fond, il me semble qu’on est tous différents les uns des autres (c’est ça notre richesse) et qu’une société qui exclut un groupe d’individus, vous exclura un jour ou l’autre. J’ai travaillé sur l’exclusion des Juifs ou des homosexuels, tout naturellement je poursuis avec l’histoire de celle des handicapés physiques ou mentaux sous le nazisme...

 

Il est intéressant de constater tout ce qu’on peut faire au nom de la science.​​​​​​​

Qui est le comédien, auteur et humoriste Krystoff Fluder ?

 

Vous connaissez déjà Krystoff Fluder. Il est venu à Luchon en décembre 2021 en compagnie de Pascal Légitimus. Leur humour, leur engagement vers les jeunes aussi, de même que leur bataille pour le respect de l’Autre et des différences est le même et le rire reste leur meilleure arme pour notre plus grand plaisir !

 

La carrière de Krystoff Fluder commence en 2009, quand il monte sur scène en solo, dans le cadre de « Paris fait sa comédie » et se retrouve propulsé en finale sur la scène du Gymnase aux côtés d’Arnaud Tsamère, Ben... Il est repéré par Fabrice Eboué, qui lui confie le rôle central dans un épisode de la série "Inside Jamel comedy club".

 

Depuis, il a tourné dans une quinzaine de films et dans des webseries.

 

Il est invité en 2014 au Festival Juste Pour Rire à Montréal, ainsi qu’à Montreux. En 2016 il se décide à réécrire une nouvelle version de son spectacle, avec Patrick Le Luherne, à qui il confie également la mise en scène.

 

Sa rencontre avec Pascal Légitimus sur le tournage des Virtuoses (diffusé sur TF1, en 2012) va marquer un tournant dans sa carrière. Ils vont même écrire un duo et le jouer dans le cadre des "Duos impossibles" présentés par Jérémy Ferrari.

 

Depuis, les deux humoristes travaillent ensemble et préparent plusieurs projets pour la télévision notamment.

Paroles d'élèves après la journée

Maélys : "C'est mieux qu'un cours en classe car c'est du concret. On rencontre une personne qui a été victime de discriminations et partage avec nous son expérience. C'est très réaliste."

 

Chloé : "J'ai beaucoup appris. Le documentaire était parfois dur mais c'est important d'apprendre ce qu'il s'est passé avant pour que cela ne se reproduise plus. On ne peut pas l'ignorer."

 

Julie : "Au début, j'ai stressé pour poser une question mais après, je me rends compte que c'est bien et important d'apprendre à prendre la parole en public. Pour moi qui suis en cinquième, c'était une chance d'échanger avec des terminales. Cela n'arrive jamais au collège."

 

Sean : "On écoute davantage parce que c'est plus vivant, on pose nos questions, c'est personnel et donc on est attiré par la réponse. On écoute et on participe."

 

Wesley : "Se retrouver au théâtre, cela nous permet de changer de cadre, de comprendre qu'on apprend hors la classe. En classe, souvent c'est le professeur qui pose les questions. Là, je pouvais questionner ce que j'ai en moi, c'est plus personnel donc plus actif et plus intéressant. J'ai retenu ce qu'a dit Krystoff Fluder."

 

Gabin : "On retient mieux dans un échange oral avec un artiste victime de discriminations. Il y a une vraie réflexion. Ce n'est pas du bourrage de crâne comme parfois en cours. J'aimerais rencontrer plus de personnes extérieures au collège et partager leur intimité. Krystoff Fluder s'est livré à nous. On l'a ressenti. On n'avait pas l'impression d'être obligé de retenir pour une interro. Et comme je n'avais pas l'impression d'être obligé de tout retenir, comme j'ai participé et échangé, je me souviens de tout et surtout j'ai retenu le message."

 

Ferriel : "C'est plus ludique. On se rend compte des effets de nos moqueries. Les effets qui ne se voient pas. La blessure qui reste en silence."

 

"CultuREVE" à Luchon : les élèves sensibilisés aux discriminations avec le documentaire "T4, un médecin sous le nazisme" et l'humoriste Krystoff Fluder
"CultuREVE" à Luchon : les élèves sensibilisés aux discriminations avec le documentaire "T4, un médecin sous le nazisme" et l'humoriste Krystoff Fluder
(Photos "CultuREVE")

(Photos "CultuREVE")

(Textes et photos : association "CultuREVE")

Commenter cet article

Archives

À propos

La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité (Albert Camus)