Législatives Comminges-Savès : mes questions au luchonnais Michel Montsarrat, suppléant de Céline Laurenties, candidate "Horizons"
Dans la 8e circonscription de la Haute-Garonne, celle du Comminges-Savès, huit candidats sont en lice ce dimanche pour le premier tour des élections législatives. Cette élection fait suite à la dissolution soudaine de l'Assemblée nationale par le président de la République, Emmanuel Macron, après les résultats des élections européennes du 9 juin dernier et la victoire de l'extrême-droite en France.
J'ai choisi de donner la parole à trois d'entre eux sur mon blog : Wilfried Serre ("Résistons !"), Céline Laurenties ("Horizons"), et Joël Aviragnet, député socialiste sortant et candidat du "Nouveau Front Populaire".
Ce vendredi, c'est au luchonnais Michel Montsarrat, suppléant de la candidate Céline Laurenties, que je pose mes questions, un "habitué" des législatives en Comminges-Savès.
Pour rappel, en 2017, Michel Montsarrat était candidat pour La République en marche dans cette circonscription. Il était arrivé en tête au premier tour avec 33,35 % des voix, mais avait perdu au second tour face au socialiste Joël Aviragnet avec 49,87 % des voix. Après avoir déposé un recours devant le Conseil constitutionnel, l'élection fut invalidée le 18 décembre 2017. Réinvesti pour l'élection législative partielle en mars 2018, il fut de nouveau battu par Joël Aviragnet, obtenant 20,31 % des voix au premier tour et 29,69 % au second.
Paul Tian : Vous revoilà candidat suppléant aux élections législatives en Comminges-Savès, face, une fois encore au député sortant Joël Aviragnet, mais aussi (entre autres) face à un candidat du parti d'extrême droite Rassemblement national. Un Comminges-Savès qui lors des élections européennes du 9 juin dernier a placé en tête des votes Jordan Bardella. Pourquoi cette candidature ?
Michel Montsarrat : Je suis quand même surpris de cet élan pour le RN sur notre territoire. C’est une réaction spontanée à la colère ambiante. Mais il ne faut pas se leurrer, la solution à notre mal-être ne viendra pas de là. Il n’y a qu’à voir les nombreux pas de recul sur tous les sujets cruciaux, sans compter la peur d’exercer le pouvoir démocratique, basé sur l’écoute et la contradiction des points de vue, "Je veux bien gouverner à condition que tout le monde soit d’accord avec moi !" !
Malheureusement, je pense qu’elle ne viendra pas non plus du pseudo Front populaire.
J’ai pris ma décision quand j’ai vu le PS se soumettre à cette doctrine du chaos. Avec mon expérience des élections de 2017, j’avais déjà pu constater que le PS pouvait s’accommoder de tout pour accéder au pouvoir, mais là on touche le fond. Avec le bon résultat de Raphaël Glucksmann, le PS aurait pu marcher la tête haute. Au lieu de cela, il conclut un accord, Nupes version 2, en réalité le programme de la France insoumise, mêlant démagogie et inconséquence ! (Jean-Yves Le Drian). Voulons-nous donner le pouvoir à ceux qui tiennent des propos antisémites, qui ne condamnent pas les attaques terroristes du Hamas, qui donnent l’investiture à un fiché "S", qui laissent Philippe Poutou les représenter à Trèbes où le colonel Arnaud Beltrame a été assassiné au cours d’une attaque terroriste…
Malgré l’affaiblissement du centre républicain, il est indispensable de faire entendre la voix de la raison, seule alternative à LFI et associés, et au RN et consorts.
L’objectif est d’empêcher la majorité absolue au RN sachant que le pseudo Front populaire ne peut y prétendre en raison des nombreuses divergences au sein de cette coalition.
Au plan local, est-ce que vous ressentez une belle évolution de notre territoire depuis 40 ans de PS ? Est-ce que vous vous sentez défendu et protégé ? Est-ce que vous sentez qu’on se bat pour vous ?
Avec Céline, la voie que nous allons suivre prônera la raison, l’équilibre et la paix sociale.
Paul Tian : Que pensez-vous de la dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République ?
Michel Montsarrat : Dissoudre l'Assemblée nationale était inéluctable en raison de l’absence de majorité, et de la constitution de deux blocs extrémistes qui s’opposent à tout.
Paul Tian : Avec Céline Laurenties que pensez-vous apporter "concrètement" au Comminges-Savès, un territoire rural qui comme bien d'autres en France se sent abandonné de l'État ? Une probable raison du vote extrémiste du 9 juin ?
Michel Montsarrat : Nos priorités sont celles de nos concitoyens. Le pouvoir d’achat (indexation des retraites sur l’inflation, prime défiscalisée pour ceux qui travaillent). La santé (plan national d’action contre les déserts médicaux, relocalisation de la production de médicaments en France pour faire face aux pénuries). La sécurité (peines immédiates contre les violences du quotidien, lutte contre l’immigration illégale, fermeté face aux mineurs délinquants… L'Education nationale doit être l'objectif prioritaire de l'effort national. Pour nos aînés, il est urgent d'avoir une meilleure prise en charge du vieillissement de la population. Sans oublier l’agriculture, grande cause nationale (juste rémunération des agriculteurs, simplification administrative, écologie pragmatique…)
Céline est engagée et impliquée sur ce territoire depuis plusieurs années, avec moi à ses côtés, nous pouvons travailler à améliorer la vie de nos concitoyens dans le respect des valeurs de notre République.
Paul Tian : Vous êtes soutenus par quels partis ?
Michel Montsarrat : Céline est soutenue par "Horizons", le parti d'Edouard Philippe. Quant à moi comme tout le monde le sait, j’ai soutenu le parti présidentiel en 2017 car j’y voyais une énergie nouvelle et optimiste de l’avenir. Aujourd’hui, sans renier mes engagements passés qui étaient guidés par la volonté d’améliorer la vie de chacun dans le respect de la République et de la démocratie, je m’engage dans cette élection comme "divers droite", en cohérence avec mes convictions de citoyen. À titre personnel, je me suis rapproché du parti "Nouvelle Énergie" de David Lisnard que j’avais pu rencontrer lors d’un congrès de l’UMIH.