2e tour des législatives : mes questions à Joël Aviragnet, député sortant et candidat socialiste en Comminges-Savès
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Paul Tian : Dimanche dernier, lors du 1er tour des législatives, le Comminges-Savès a voté pour le candidat de l'extrême droite, vous plaçant ainsi en deuxième position. Vous vous attendiez à un tel vote ?
Joël Aviragnet : On se retrouve dans la même opposition qu'en 2022. Le scrutin est serré, c'était prévisible vu le contexte national et les délais courts pour la campagne. Cela favorise clairement la dynamique d’extrême droite issue des élections européennes.
Paul Tian : Comment convaincre les électrices et électeurs du Comminges-Savès pour qu'ils n'envoient pas un député d'extrême droite à l'Assemblée nationale pour représenter leur territoire ?
Joël Aviragnet : Le 1er tour a pu servir à pousser un coup de gueule contre le président Macron et sa politique. Le 2e tour doit être un vote de conviction pour les valeurs républicaines et une société de l'apaisement .
Avez-vous déjà vu le candidat RN s’engager pour les services publics ? Lors des manifestations pour le maintien du commissariat ? Pour le tribunal ? Pour les écoles, pour les hôpitaux, pour la Poste, pour les lycées ? Pour le retour du train à luchon ?
Jamais !
Je leur dit que dimanche, on choisit un député de terrain, pas un inconnu qui ne s'est jamais investi pour le territoire. Le candidat de l'extrême-droite n'était jamais là pour ces combats essentiels. Le Rassemblement national au pouvoir, c'est la retraite à 64, voir 66 ans, la fin de l’État de droit, la fragilisation des libertés publiques, la ruine de notre économie, l'aggravation de la casse de nos services publics, la soumission à Vladimir Poutine.
Le ministre des affaires étrangères de Poutine n'a pas hésité à apporter publiquement son soutien au Rassemblement national !
Personnellement, j'ai toujours lutté contre les discriminations, le racisme et l'antisémitisme. Il faut apaiser notre société, garantir l’État de droit et préserver l'indépendance de la France et de l'Europe.
Paul Tian : Près de 150 élus locaux ont lancé un appel pour vous soutenir. Comment ressentez vous ce soutien ?
Joël Aviragnet : C'est un soutien important de la part des Maires du Comminges et du Savès, toutes tendances politiques, que je côtoie au quotidien et qui connaissent bien la réalité du terrain. Les Maires sont le premier rempart républicain. Pour dimanche, ils sont à mes cotés pour défendre notre République.
La République c'est la liberté, que veut bafouer le RN en supprimant les médias qui ne partage pas ses idées et veut favoriser le groupe Bolloré et sa puissance de milliardaire.
La République c'est l'égalité alors que le RN veut classer les gens .
La République c'est la fraternité et la laïcité alors que le RN est un promoteur des guerres de religions et stigmatise ceux qui sont différents et vulnérables.
Les Maires du Comminges et du Savès connaissent mon travail et ont conscience de la nécessité d'un sursaut républicain dans l'intérêt de la France et de la population qu'ils représentent.
Paul Tian : D'une façon plus générale, cette montée de l'extrême droite en France que l'on vient de voir aux élections Européennes puis dimanche dernier, au premier tour des législatives, n'est-elle pas le reflet d'un rejet d'une certaine classe politique et du sentiment d'une partie des français vivants dans les zones périphériques, en milieu rural ou de montagne d'un abandon de l'Etat au profit des métropoles ? Que leur répondez-vous ?
Joël Aviragnet : C'est en grande partie un vote de colère qu'il faut entendre. Mais le RN est une arnaque sociale, qui représente les intérêts des grands groupes et des ménages aisés, bien éloigné de la France rurale et de montagne. Ils trompent les électeurs.
A l'Assemblée nationale, je les ai vu voter contre les territoires ruraux en s'opposant à la régulation de l'installation des médecins pour lutter contre les désert médicaux ; contre les femmes en s'opposant à la prise en charge par la sécurité sociale des dépassements d'honoraires pour les femmes atteintes d'un cancer du sein ; contre les travailleurs modestes en s'opposant à l'augmentation du SMIC ; contre le pouvoir d'achat en s'opposant à l'indexation des salaires sur l'inflation.
Aussi, je rappelle mes valeurs et ma constance dans mon positionnement pour défendre les territoires ruraux et de montagne, le pouvoir d'achat et promouvoir la justice sociale.
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(Photos illustration : Facebook @ Joël Aviragnet)
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