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04 May

Luchon : deux élus ont démissionné avec le maire Éric Azémar… et de nouvelles élections municipales à venir

Publié par Paul Tian  - Catégories :  #Luchon, #Politique, #Comminges, #Haute-Garonne, #démission, #conseil municipal, #maire, #budget2023, #élections municipales, #Eric Azémar, #Gérard Subercaze, #John Palacin, #Gilles Toniolo, #Louis Ferré, #polémique, #Ahmide Radi

Luchon : deux élus ont démissionné avec le maire Éric Azémar… et de nouvelles élections municipales à venir

Depuis la démission "coup de théâtre" et politique du maire de Luchon, Éric Azémar, la semaine dernière, sur fond de contestation de budget 2023 et de mésentente avec une grande partie de sa "majorité" municipale, les Luchonnaises et Luchonnais se demandaient, à juste titre, quels étaient les conseillers municipaux qui avaient, eux aussi, démissionné avec le premier magistrat. Ce dernier, dans son interview exclusive au quotidien régional "La Dépêche", avait précisé "un certain nombre"…

Désormais on sait que ce "certain nombre" (en plus du maire démissionnaire) se résume à deux élus de la majorité municipale : Claude Lacombe et Françoise Sabran-Ponteves.

Donc ce sont en définitive, trois élus qui ont démissionné… sur les 15 que comptait la majorité municipale qui a remporté, il y a tout juste trois ans, la mairie de Luchon, et dès le 1er tour.

Étonnement des Luchonnaises et Luchonnais ?

Trois élus démissionnaires et voilà qu’il va falloir revivre une nouvelle campagne municipale alors que la situation économique de celle ville que l’on nommait autrefois "Reine des Pyrénées" n’est surtout pas au beau fixe et que l’État, la région Occitanie, le département de la Haute-Garonne financent des projets structurels importants pour son avenir ?

Hélas, ce n’est pas aussi simple que cela…

Ainsi, dans le décompte des démissionnaires, on intègre ceux qui avaient été élus en mars 2020, mais qui entre-temps ont démissionné.

Ils sont trois : Idalina Laborde, Véronique Jacquelin et Ahmide Radi.

Histoire des premières démissions

Petit retour sur trois démissions en tout début de mandat d’Éric Azémar.

Il faut se rappeler qu’Éric Azémar a été élu alors que débutaient la crise sanitaire de la Covid-19 et les longues périodes de confinement. Pas forcément idéal pour commencer un mandat, il faut bien l’avouer…

Un confinement qui a eu pour conséquence de retarder la prise de fonction d’Éric Azémar à la mairie de Luchon, le maire battu aux élections, Louis Ferré, continuant encore aux destinées de la cité thermale.

Et c’est au cours de cette période où Éric Azémar avait été élu maire sans pouvoir s’asseoir officiellement dans le fauteuil de premier magistrat, qu’il en a profité pour affiner la liste de ses adjoints parmi les quinze élus de sa majorité municipale, à savoir les premiers de la liste "Réussir Luchon Ensemble".

Avant de remporter les élections, Éric Azémar avait envisagé un poste d’adjoint pour Olivier Perusseau.

Mais, très vite, pour de multiples raisons, il a changé d’avis tout en se rendant compte que parmi les remplaçants de sa liste (ceux qui donc n’avaient pas été élus) puisque l’opposition avait obtenu quatre élus (Gérard Subercaze, John Palacin, Louis Ferré et Michèle Cau), il y avait Ahmide Radi, ancien directeur administratif de la DRAC Languedoc-Roussillon, une "pointure" dans le domaine culturel mais aussi en matière budgétaire…

Alors, comme par enchantement, une élue sur la liste majoritaire, et une première dans la liste des remplaçants ont démissionné... et Ahmide Radi a pu ainsi "monter" et se retrouver parmi les 15 élus de la liste majoritaire.

Et c’est ainsi que lors de la prise de fonction du conseil municipal en mai 2020 (lire ici), Ahmide Radi n’était plus "remplaçant" mais élu… et qu’il a pu obtenir du maire d’importantes délégations en tant que 5e adjoint : ressources humaines, affaires générales, finances publiques, commande publique, culture, patrimoines et architecture.

Mais, Ahmide Radi a très vite démissionné de son mandat d'adjoint et de conseiller municipal… Une démission qui à l'époque avait eu un goût amer chez plusieurs conseillers municipaux.

Petit rappel : après les résultats d’une élection municipale et sa liste élue, le maire n’a aucun pouvoir légal pour faire rester ou partir un élu. Donc soit l’élu démissionnaire le fait pour des raisons personnelles ou parce qu’il est en désaccord avec les orientations du maire, soit il le fait à la suite de manœuvres plus ou moins obscures… 

3 + 3… + 3

Donc en comptant cet épisode de début de mandat, ce sont six démissionnaires sur la liste d’Éric Azémar que le sous-préfet de Saint-Gaudens a entre les mains, depuis son rendez-vous mardi avec le maire démissionnaire de Luchon (lire ici).

À ces six démissions, il faut également ajouter, et c’est le quotidien de "La Dépêche" qui le précise, le désistement des trois derniers remplaçants de la liste Éric Azémar : Guillaume Casse, Marie-Dominique Guiraud et Freddy Luzent.

De nouvelles élections à venir

C’est désormais le préfet de la Haute-Garonne qui a les cartes en main pour, dans un premier temps, valider la démission du maire et de ses deux élus, de constater le désistement des trois derniers remplaçants et dans un second temps, convoquer de nouvelles élections municipales à Luchon. Reste désormais à savoir si les Luchonnaises et Luchonnais voteront avant les vacances d’été ou à la rentrée de septembre…

La démission "coup de théâtre" d'Eric Azémar, alors qu'il ne disposait plus de majorité au conseil municipal, seulement trois ans après son élection, lui permettra-t-elle, de revenir sur la scène politique luchonnaise dans quelques semaines ? Ce qui est certain, ce "coup de théâtre" était bien préparé de son côté, puisqu'il a affirmé dans les médias que sa future liste était complète et que sur les réseaux sociaux, les internautes ont pu découvrir une "Team continuons Luchon avec Eric Azémar", bien avant la démission officielle. 

Un "coup de théâtre" qui s'apparente bien à un coup politique... 

Pour rappel, au départ de cet imbroglio, on trouve le vote du budget 2023, où le maire de Luchon s'est retrouvé mis en minorité... par sa propre majorité. Un budget jugé "insincère" par de nombreux conseillers municipaux (lire ici).

Paul Tian

Campagne des municipales 2020 (Photo : archives © Paul Tian)

Campagne des municipales 2020 (Photo : archives © Paul Tian)

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"Aucune carte du monde n'est digne d'un regard si le pays de l'utopie n'y figure pas" (Oscar Wilde)