Au pays des Droits de l'Homme, Emmanuel Macron oublie l'épouvantable meurtre du journaliste Jamal Khashoggi et déroule le tapis rouge au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane
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Cinq ans après l'horrible assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, cette visite d'État suscite l'indignation. L'Elysée déroule le tapis rouge au principal instigateur du drame, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. Accueilli en grande pompe par Emmanuel Macron, ce geste suscite des interrogations quant aux valeurs et aux choix politiques du président français. Cette proximité avec des personnalités puissantes et sanguinaires rappelle le précédent de Nicolas Sarkozy et son soutien à l'ancien dictateur libyen, Mouammar Kadhafi.
La justification de cette relation controversée réside, selon le président de la République, dans des enjeux géopolitiques majeurs tels que la guerre en Ukraine, les relations avec l'Iran et la crise au Liban. Emmanuel Macron estime que son invité est "incontournable" dans ces dossiers complexes. Cependant, cette analyse politique inquiète, car elle laisse entendre que le pouvoir de l'argent peut résoudre tous les problèmes, même s'il est entaché de sang.
Cette visite d'État est vivement critiquée par de nombreux acteurs de la société civile et des organisations de défense des droits humains. En effet, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est soupçonné d'être impliqué dans l'assassinat de Jamal Khashoggi, journaliste saoudien tué en 2018 à Istanbul.
Amnesty International France dénonce la situation des droits humains en Arabie saoudite et le recours fréquent à la peine de mort, qui a connu une augmentation significative avec 186 exécutions en 2022 contre 87 en 2021 (lire ici).
Cette visite d'État soulève des questions essentielles sur les valeurs et les principes qui devraient guider les relations internationales. Accueillir en grande pompe un dirigeant impliqué dans des violations des droits humains et des crimes atroces ne fait que ternir l'image de la France en matière de défense des droits fondamentaux. Les critiques se multiplient, mettant en doute la sincérité des engagements du président français en matière de droits humains et la primauté des intérêts économiques sur les valeurs éthiques.
Alors que le monde se tourne de plus en plus vers la promotion des droits humains et de la justice internationale, il est crucial de repenser les relations diplomatiques pour privilégier les principes universels plutôt que les intérêts politiques et économiques à court terme.
Pour rappel, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane est considéré, notamment par Washington, comme l’instigateur du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, tué et démembré dans l’enceinte même du consulat de l’Arabie saoudite à Istanbul en 2018.
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