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20 Jun

Une souscription nationale lancée pour la restauration du village martyr d'Oradour-sur-Glane

Publié par Paul Tian  - Catégories :  #oradour-sur-glane, #village martur, #Haute-Vienne, #nazisme, #Seconde Guerre Mondiale, #souscription nationale, #fondation du patrimoine, #histoire, #culture, #restauration, #Robert Hébras, #dernier témoin, #massacre, #Waffen SS Das Reich

(Photo : Calibas / Wikipedia CC BY-SA 3.0)

(Photo : Calibas / Wikipedia CC BY-SA 3.0)

L'idée d'une souscription nationale pour le village martyr d'Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne, dont les vestiges tombent en ruine, était dans l'air depuis plusieurs mois. Elle est désormais une réalité, ce 18 juin. La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a annoncé que le public, à travers la Fondation du patrimoine, pourrait participer à la restauration du site.

 

Les dons seront défiscalisés, et l'objectif est de récolter 2 millions d'euros.

 

Près de quatre-vingts ans après l'assassinat tragique de 643 hommes, femmes et enfants par la 2e compagnie de la Waffen SS Das Reich, Oradour est dans un triste état. Les 10 000 visiteurs annuels ont de plus en plus de mal à percevoir ce que fut ce village avant le massacre. Même la grange Laudy, où furent assassinés les hommes et d'où plusieurs d'entre eux purent s'échapper, n'est plus que l'ombre d'elle-même. Bien que la déambulation dans les ruelles frappe toujours, le temps et les aléas climatiques rendent de moins en moins lisible ce site de mémoire.

 

Les voitures, dont la Peugeot 202 de l'ancien médecin, rouillent à l'air libre. "La dégradation s'accélère", affirme Benoit Sadry, élu à la mairie et président de l'Association nationale des familles des martyrs d'Oradour. "Or, le dernier témoin, Robert Hébras, a disparu cette année. Désormais, ce sont les pierres qui peuvent raconter ce jour tragique."

 

Éviter l'effet Disneyland

 

Au lendemain du drame, un comité du souvenir fut créé, un "conservateur des ruines" fut nommé, et les restes du village furent classés. "Un lieu comme celui-là reste une chose commune à tous, une chose où tout le monde reconnaît le malheur commun, la volonté et l'espérance commune", lança le général de Gaulle en mai 1945. Depuis, l'État s'efforce d'entretenir le lieu, luttant contre l'envahissement des ronces et la chute des pierres.

 

L'ancienne église, où furent brûlés vifs les enfants et les femmes et dont le toit s'effondrait, est en chantier (400 000 euros). Grâce aux dons, on pourra aller plus loin. Des travaux d'urgence vont pouvoir être engagés afin de consolider les ruines. Il n'est pas question de restaurer à proprement parler les anciennes maisons et commerces, afin d'éviter l'effet Disneyland. Mais l'argent servira à entretenir et préserver le site, par exemple en étayant ce qui menace de tomber à terre.

 

En 2014, une première souscription internationale au profit de l'église moderne d'Oradour, située dans le nouveau bourg et construite en 1953, avait suscité un élan, avec près de 527 000 euros récoltés grâce à des particuliers, des communes, des associations et l'État fédéral allemand. Neuf ans plus tard, tant l'État que la Fondation du patrimoine et les élus sentent que la mobilisation, y compris internationale, sera de nouveau au rendez-vous. Sans attendre le lancement officiel de la collecte, la ville de Strasbourg a déjà fait savoir qu'elle verserait 15 000 euros. Plusieurs autres collectivités ont indiqué être partantes pour voler au secours de ce site de mémoire.

Pour participer à cette souscription nationale, cliquez ici

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"Aucune carte du monde n'est digne d'un regard si le pays de l'utopie n'y figure pas" (Oscar Wilde)