Luchon : les collégiens sensibilisés à la tragédie historique du Génocide des Arméniens
Cette action de l'association "CultuREVE "s’est déroulée à Luchon dans le cadre des Parcours Laïques et Citoyens du Conseil départemental de la Haute-Garonne avec le partenariat de la Ville de Luchon et du cinéma Rex de Luchon.
Le mardi 18 avril dernier, ce sont 130 collégiens du collège Jean Monet de Luchon qui ont bénéficié d’une rencontre avec l’historien Daniel Meguerditchian, spécialiste de l’Arménie et avec Anny Romand, auteur du livre "Ma Grand-mère d’Arménie - Une Histoire".
Les collégiens avaient particulièrement bien préparé en amont cette journée, en histoire comme en français, et après des explications illustrées de cartes par Daniel Meguerditchian pour la compréhension du contexte géopolitique de ces horreurs, les questions, plus pertinentes les unes que les autres ont fusées.
Les intervenants ont pris un énorme plaisir à expliquer, démontrer, partager. Daniel Meguerditchian a donné les faits historiques et les repères, Anny Romand nous a fait vivre l’histoire d’une femme, sa grand-mère. Elle nous a parlé avec tant d’émotions de cette grand-mère, une femme exceptionnelle, une femme éduquée et qui est parvenue à s’enfuir, à se cacher et finalement à survivre à ce massacre programmé.
Une leçon d’histoire mais une leçon de vie et de dignité.
L’après-midi, ce sont les élèves qui ont fait lecture aux intervenants d’extraits de leur choix dans le livre d’Anny Romand. Des lectures bouleversantes par le sens des mots mais aussi par l’intensité de l’émotion des lecteurs comme de ceux qui écoutaient dans salle du théâtre. Le cadre de ce lieu donnait encore plus d’intensité à ce qui était dit, à ce qui avait été vécu et à ce qui était ressenti par toutes les personnes présentes.
Les élèves ont ensuite assisté à la projection du film "AZAD"
"AZAD" (en arménien Libre) qui, mêlant images animées et images filmées, a permis aux jeunes de retrouver via la fiction, toutes les notions apprises auparavant sur ce génocide.
Le soir au Rex, parents, élèves du lycée et un public nombreux sont venus voir la projection du film de Terry George "La Promesse".
Là encore, c’est par cette œuvre remarquable, un grand film, une épopée romanesque et grandiose basée sur les faits historiques que le travail de mémoire a pu passer. Le film est bouleversant mais il est encore plus bouleversant de savoir que ce qu’il raconte est vrai.
Le débat qui a suivi le film a été aussi nourri. Le contexte expliqué a permis de comprendre, ou peut-être plutôt de repérer d’où viennent les dangers.
Cette commémoration a aussi permis aux membres de la communauté arménienne présents de remonter leur histoire familiale et de prendre conscience qu’il faut la faire connaitre pour qu’elle ne se reproduise pas.
(Communiqué de presse et photos : CultuREVE)
Le contexte historique
Depuis le décret du 10 avril 2019, la France déclare chaque 24 avril en tant que journée de commémoration, pour ne jamais oublier les massacres perpétrés à partir de 1915 par l’Empire ottoman à l’encontre des populations arméniennes.
Cette journée de commémoration fait référence à la terrible journée du 24 avril 1915. Ce jour-là, près de 600 intellectuels arméniens furent arrêtés par les autorités ottomanes à Constantinople, avant d’être déportés ou assassinés.
Ce jour funeste marqua le début d’un génocide ayant entraîné la mort de plus d’un million de personnes.
Le livre "Ma Grand-mère d’Arménie - Une Histoire"
"En rangeant des papiers de famille, Anny Romand découvre en 2014 un carnet inconnu. Ecrit par sa grand-mère en arménien, français et grec, il retrace sur le vif la marche en 1915 d'un groupe de femmes et d'enfants arméniens sur les routes d'Anatolie, vers le désert et la mort. L'auteur a consigné l'indicible barbarie, ce qu'elle voit, ce qu'elle subit. Elle réussit à s'enfuir et après bien des aventures, elle finit par accoster à Marseille. A Anny, sa petite-fille qu'elle va élever, elle raconte indéfiniment la tragique aventure où ont été engloutis son bébé Aïda, son mari et tant d'autres membres de sa famille.
Confrontant le souvenir de ces conversations et les terribles descriptions du carnet, Anny Romand revit l'infini malheur des Arméniens à travers l'œil de la gamine qu'elle fut et de la femme qu'elle est.
Mais elle évoque aussi les leçons de tolérance et d'amour que sa grand-mère n'a cessé de lui donner en évoquant la splendeur de l'Eden, nom que les Arméniens avaient choisi pour leur patrie.
C’est comment l'Eden ? c'est la question que posait Anny chaque soir à sa grand-mère.
Ce livre est pour elle une manière d'y répondre à son tour, afin que ceux qui suivent se souviennent."
Le film "Azad"
"Azad" (en arménien "Libre") est un téléfilm dramatique français écrit et réalisé par Nicolas Tackian et produit par Kien Production.
Mayak, un dessinateur de bandes dessinées d’une trentaine d’années, prépare un roman graphique qui a pour titre "Azad". Il raconte l’histoire de son grand-père et du génocide arménien, en imaginant cette réalisation comme un lien avec ses racines. Pourtant, lorsque Mina, une jeune kurde, rentre dans sa vie, il va se retrouver ébranlé dans ses convictions les plus intimes. En effet, sa nouvelle colocataire a elle aussi des comptes à régler avec le passé et Mayak est persuadé qu'elle renie l'existence du génocide arménien.
Le film "La promesse"
1914, la Grande Guerre menace d’éclater tandis que s’effondre le puissant Empire Ottoman. À Constantinople, Michael, jeune étudiant arménien en médecine et Chris, reporter photographe américain, se disputent les faveurs de la belle Ana. Tandis que l’Empire s’en prend violemment aux minorités ethniques sur son territoire, ils doivent unir leurs forces pour tenir une seule promesse : survivre et témoigner