Corée du Nord : "il est désormais interdit de se suicider !"
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Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a émis une ordonnance "secrète" aux autorités locales pour faire face à la montée alarmante du taux de suicide en Corée du Nord, selon des responsables locaux cités par "Radio Free Asia" (RFA).
Au pouvoir depuis 2011, Kim Jong Un a officiellement déclaré que le suicide était considéré comme un "acte de trahison contre le socialisme". Cette directive a été diffusée à travers toutes les provinces du pays. Les dirigeants locaux sont également appelés à assumer leur responsabilité, considérant le suicide comme "un défi social clair et une trahison contre le pays". Toutefois, aucun détail n'a été donné sur les fameuses "mesures préventives" que les autorités prévoient de mettre en place.
Cette décision prise par le leader nord-coréen vient en réponse à une augmentation inquiétante du nombre de suicides dans le pays. Selon les informations du Service national de renseignement sud-coréen, le taux de suicide aurait augmenté de 40 % en Corée du Nord en 2022.
L'agence d'espionnage sud-coréenne a spécifié que "de nombreux facteurs de troubles internes en Corée du Nord sont dus aux difficultés que rencontrent les gens pour joindre les deux bouts". Cependant, il est notoirement difficile d'obtenir des données précises sur le taux de suicide dans ce pays hermétique.
Des responsables locaux ont souligné que "la plupart des suicides ont été causés par la pauvreté extrême et la famine", selon les informations rapportées par RFA. Un exemple poignant est celui d'un garçon de 10 ans vivant avec sa grand-mère après que ses parents soient morts de faim, mais ils se sont suicidés en mangeant de la mort-aux-rats.
Depuis la disparition du dirigeant Kim Il-Sung en 1994, la Corée du Nord a connu plusieurs périodes de famine. En 2021, Kim Jong Un lui-même avait admis que la situation alimentaire du pays était "tendue", une rare confession dans un pays connu pour son manque de transparence.
La situation en Corée du Nord est aussi marquée par un manque criant de démocratie. Selon le Global Democracy Index établi par l'Economist Intelligence Unit, le pays figure parmi les moins démocratiques au monde, se situant au 165ème rang, aux côtés de pays tels que Myanmar et la République démocratique du Congo.
Dans la République populaire de Corée, la critique envers le gouvernement unique et quasi-"éternel" est sévèrement réprimée. Les arrestations arbitraires sont monnaie courante, et tout citoyen nord-coréen peut risquer sa vie dans les camps de travail, voire être exécuté, sans qu'il soit nécessaire qu'il ait commis un acte politique délibéré.
Depuis la fin du conflit dans la péninsule coréenne, environ 300 000 Nord-Coréens en quête de liberté ont fui la répression de Pyongyang, comme le rapporte "The Conversation".
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