À Schwerin (Allemagne), Clément Méric, tué par des néonazis à Paris, est toujours présent sur les murs de la ville
Il y a une décennie de cela, le 5 juin 2013, Clément Méric, jeune étudiant de 18 ans, militant syndicaliste et antifasciste, était assassiné par des néonazis en plein coeur de Paris
À l'époque, ce meurtre avait créé une onde de choc et suscité un flot d'émotions à travers la France. Une colère profonde qui, malheureusement, avait graduellement laissé place aux incertitudes, voire à une tendance à mettre sur un même pied les "extrêmes".
Dix années se sont écoulées depuis lors, et hormis dans les cercles avisés, ce tragique assassinat perpétré par des extrémistes de droite semble avoir quasiment disparu des mémoires françaises...
C'est en déambulant dans les rues de Schwerin, la capitale du Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, que j'ai eu la surprise de découvrir une fresque murale émouvante rendant hommage au jeune étudiant libertaire :
"Remember Clément / Kein Vergeben Kein Vergessen / Ni Oublie Ni Pardon !"
Ce mur a ravivé le souvenir de cet événement tragique, de cette vie interrompue abruptement par la haine.
À travers les années, les pages du temps ont peut-être effacé les premières réactions indignées qui avaient suivi le drame. Cependant, cette fresque murale, tel un mémorial anonyme, nous rappelle avec force que l'oubli ne devrait pas avoir le dessus.
La devise "Ni Oublie Ni Pardon" inscrite avec conviction évoque le devoir de se souvenir et de rendre justice à une vie brisée par l'intolérance.
C'est ainsi que, d'une rue à l'autre, d'une ville à l'autre, les messages gravés sur les murs continuent de faire écho aux émotions passées, de maintenir en vie les mémoires, et d'insuffler une nouvelle réflexion sur la nature des idéologies extrêmes et la nécessité de la vigilance contre toute forme de haine destructrice.
- A lire : "Clément Méric, une vie, des luttes" aux Editions Libertalia