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01 Nov

"Toussaint rouge" : il y a 69 ans, le début de la guerre d'indépendance de l'Algérie

Publié par Paul Tian  - Catégories :  #algérie, #toussaint rouge, #Guerre d'Algérie, #FLN, #attentats, #france, #colonisation française, #guerre d'indépendance, #politique, #histoire, #vidéo

(Photo : capture écran YouTube @LeMonde)

(Photo : capture écran YouTube @LeMonde)

Il y a 69 ans, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, l'Algérie a été le théâtre d'une trentaine d'actions armées simultanées, marquant l'avènement du soulèvement algérien et la création du Front de libération nationale (FLN).

 

À la veille de la Toussaint en 1954, malgré un calme apparent, des hommes, souvent peu armés avec des poignards et quelques rares armes à feu, se préparaient à déclencher la lutte pour l'indépendance de l'Algérie.

 

Les cibles de ces attaques étaient variées, allant des casernes militaires et de gendarmerie aux bâtiments administratifs, bureaux de poste, exploitations agricoles de colons, immeuble de la radio, et voies ferrées. Le FLN avait un objectif clair : obtenir l'indépendance de l'Algérie par la voie de la lutte armée.

 

À l'époque, personne ne pouvait imaginer que cet acte audacieux du FLN marquerait le début d'une guerre de décolonisation féroce, s'étendant sur près de huit ans. Pendant longtemps, cette guerre ne serait pas nommée telle en France, où l'on utiliserait l'euphémisme des "événements d'Algérie".

 

Surnommé la "Toussaint rouge," le 1er novembre 1954 demeure gravé dans les mémoires comme le point de départ d'un affrontement armé organisé contre la puissance coloniale française. Face à une situation où la voie pacifique semblait épuisée, le FLN a lancé un appel au peuple algérien pour libérer le pays et instaurer un État algérien souverain, démocratique et social, basé sur les principes islamiques, tout en garantissant le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de race ou de confession.

 

En fin octobre 1954, un "comité des six" composé de Rabah Bitat, Mustapha Ben Boulaid, Mourad Didouche, Mohamed Boudiaf, Belkacem Krim et Larbi M’hidi s'est réuni pour préparer l'insurrection. Les textes de proclamation du FLN ont été imprimés clandestinement dans un village de Kabylie, un foyer historique de la lutte anticoloniale. Parallèlement, au Caire, Ahmed Ben Bella, accompagné de Mohamed Khider et Hocine Ait Ahmed, a formé une délégation extérieure.

 

Après huit ans de guerre et des dizaines de milliers de morts, l'Algérie devenait indépendante, le 5 juillet 1962.

Le bilan de la "Toussaint rouge" 

Ces attentats ont fait au total dix morts. Les deux premières victimes, assassinées la veille de la Toussaint, sont deux Français d'Algérie : un chauffeur de taxi de confession juive, Georges-Samuel Azoulay et Laurent François, libéré depuis 6 mois du service militaire. Les autres victimes sont l'agent forestier François Braun, l'agent de police Haroun Ahmed Ben Amar et quatre appelés : le soldat Pierre Audat et le brigadier-chef Eugène Cochet, tués en pleine nuit dans le poste de Batna, dans le massif des Aurès, ainsi qu'André Marquet et le lieutenant Darneaud.

 

Deux autres personnes, qui voyageaient ensemble dans un car, le caïd Ben Hadj Sadok et le jeune instituteur Guy Monnerot, ont également été tués.

 

Une "Toussaint rouge" qui a eu très peu de retentissement dans l'opinion française, la presse métropolitaine en faisant à peine écho... Mais la guerre d'Algérie venait de commencer et allait durer huit longues années !

"Toussaint rouge" : il y a 69 ans, le début de la guerre d'indépendance de l'Algérie

Debout de gauche à droite : Rabah Bitat, Mustapha Ben Boulaid, Mourad Didouche, Mohamed Boudiaf. Assis : Belkacem Krim (gauche) et Larbi Ben M’hidi. Le "comité des six" chefs du FLN, photographiés juste avant le déclenchement de la guerre le 1er novembre 1954. Crédit photo : Wikimedia Commons

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"Aucune carte du monde n'est digne d'un regard si le pays de l'utopie n'y figure pas" (Oscar Wilde)